Considérant la grave crise économique, sociale, culturelle et politique qui paralyse le Bénin depuis plusieurs mois ;
- Considérant la perte totale de crédit et de légitimité du régime du Parti de la révolution populaire du Bénin (Prpb) devant le peuple béninois ;
- Considérant que les décisions issues de la Session conjointe du Comité central du Parti de la révolution populaire du Bénin, du Comité permanent de l’Assemblée nationale révolutionnaire et du Conseil exécutif national des 6 et 7 décembre 1989 ont donné à cette crise une dimension institutionnelle aiguë en rendant caduque la Loi fondamentale et illégitime l’ensemble des structures édifiées par le Parti de la révolution populaire du Bénin pour la direction de l’Etat ;
- Considérant que la décision de convoquer une Conférence nationale des forces vives procède objectivement de l’incapacité des structures en place à trouver à la crise multidimensionnelle nationale des solutions véritables par ses propres moyens et ressources ;
- Considérant que le système politique et constitutionnel actuel ne prévoit aucun mécanisme ni aucune procédure pour assurer l’alternance au pouvoir ;
- Considérant les aspirations manifestes du peuple béninois à la paix et sa volonté de résoudre réellement la crise actuelle par des voies pacifiques, c’est-à-dire sans recours inutile à la violence ;
- Considérant les dispositions pertinentes contenues dans l’allocution d’ouverture de la Conférence prononcée par Monsieur le président de la République le lundi 19 février 1990 et les informations qu’il a bien voulu apporter à la Conférence le mercredi 21 février 1990 ;
- Considérant la représentation en son sein de toutes les institutions centrales de l’Etat et la qualité de membre de droit reconnue à Monsieur le président de la République ;
La Conférence nationale des Forces vives réunie à l’Hôtel Plm Alédjo à Cotonou ;
1 - affirme sa détermination d’arrêter les mesures propres à dénouer la crise actuelle par des voies pacifiques et sa volonté d’instaurer la démocratie et le respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales et de promouvoir le progrès économique social ;
2 - décide de mettre en place un organisme national approprié pour le suivi de l’exécution des résultats de ses travaux ;
3 - décide qu’elle adoptera une Charte d’union nationale qui servira de base pour l’élaboration d’une nouvelle Constitution par une commission qu’elle mettra elle-même en place et qui travaillera en toute indépendance vis-à-vis des structures de l’Etat ;
4 - décide que le texte du projet de Constitution ainsi rédigé sera soumis au référendum sous le contrôle de l’organisme national de suivi ;
5- décide que l’organisme national de suivi est habilité à contrôler le processus de transition et la mise en place des institutions de la prochaine République ;
6 - proclame solennellement sa souveraineté et la force exécutoire de ses décisions
7- lance un appel au peuple béninois pour qu’il appuie activement les décisions et mesures conformes à ses intérêts qui seront issues de ses travaux ;
8- demande à toutes les Forces vives de la Nation de contribuer pleinement à l’application diligente et intégrale de ses décisions et mesures.