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La Presse du Jour N° 2074 du 18/2/2014

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Nomadisme politique à l’Assemblée Nationale : Azannaï parle du départ de Issa Salifou du Groupe Cohésion nationale et paix
Publié le lundi 24 fevrier 2014   |  La Presse du Jour


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© Autre presse par DR
Siège de l`Assemblée Nationale du Benin


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Alors qu’on s’y attendait le moins, l’honorable Issa Salifou a donné sa démission du Groupe parlementaire Cohésion nationale et paix, le 17 février dernier. Pour l’honorable Candide Azannaï, Président de ce Groupe parlementaire, « Il y a eu trop d’exagérations prématurées de jubilations chez ceux que la démission de Salifou Issa dit Salé réjouit ». Le seul débat qui vaut la peine selon lui, c’est le départ sans délai de Boni Yayi.


« Vous êtes nombreux, bien nombreux à avoir des préoccupations sur la démission de Monsieur Salifou Issa dit Salé du Groupe Parlementaire dénommé Cohésion Nationale et Paix (CNP). Je mesure le sens de chacune de vos questions. Certains s’en préoccupent, d’autres s’en réjouissent. C’est normal. Mais au-delà des convictions de chacun, que retenir? Un groupe parlementaire n’est pas un parti politique. Et le Groupe parlementaire Cohésion nationale et paix n’a été créé que le 07 novembre 2013 dernier, en réponse à la nécessité de décourager la gourmandise parlementaire de Boni Yayi qui s’excitait à tripatouiller le destin constitutionnel de notre Peuple et à saccager le pacte fondateur de notre République. C’est ça le but premier, l’objectif principal. Le Groupe parlementaire Cohésion nationale et paix est l’expression du refus de « moutonnisation » de notre Parlement. C’est librement que des députés ont adhéré à cette initiative. Et n’étant pas un gourou, je ne vois pas en quoi en politique l’adulte ne doit pas à tout moment user de sa liberté pour rester ou quitter un groupe politique. C’est normal que des personnalités quittent un groupe politique même si c’est un groupe parlementaire, comme c’est normal qu’elles adhèrent à d’autres choix. Je suis un disciple de la liberté totale. Et aucune expression de la liberté et de liberté ne doit et ne peut me gêner. Je veux que nous nous accordions sur ce principe d’abord. Il appartient en démocratie et dans un système de liberté que la conscience de chacun soit le vecteur directeur de ses options, le juge de sa volonté, le censeur de ses actes. Le problème ici, c’est l’espoir que fait régner dans beaucoup de personnes l’avènement de ce groupe parlementaire, et ces personnes sont toutes inquiètes des dérives exagérées de Boni Yayi. Et de l’autre côté, la frousse que donne l’existence de ce groupe aux profanateurs de notre Constitution, aux affidés du pseudo-dictateur de développement et autres obligés de Boni Yayi, tous acolytes du plan de la transformation de notre État de droit en État de police. Je comprends parfaitement le débat en jeu, et je comprends l’enjeu. Je ne dois en aucune façon, et quel que soit le prétexte, brader ma ligne éthique ; je ne dois céder à aucune compromission de l’intérêt général.

Mais il faut plus que des démissions, il faut plus que les secousses et même la disparition de ce groupe pour faire désespérer les combattants de la Liberté, les soldats de la Démocratie plurielle et de l’Etat droit. Il faut et il faudra bien plus. C’est vrai, un groupe parlementaire-témoin en première ligne est nécessaire ; mais son absence est loin d’être un désastre. Je dois tenir bon et nous devons tenir bon et ne céder à aucun chantage, aucune pression. Nous avions prévu tous les scénarii. SUN TZU, conseillait : « connais – toi et connais l’ennemi ». Nous nous connaissons et nous ne nous faisons aucune illusion sur l’adversaire. MAO instruisait : « Il faut connaître la situation non seulement avant, mais aussi après l’établissement d’un plan… La façon dont se déroule l’exécution du plan, depuis le premier instant jusqu’au dernier d’une opération, contribue, elle aussi, à la connaissance de la situation, et elle permet de la mettre à profit.

Pour ce faire, il faut examiner à nouveau si le plan tracé initialement tient compte des réalités. Si ce plan n’est pas adapté, ou ne l’est que partiellement, il faut alors, en gardant présentes à l’esprit les informations nouvelles, formuler de nouveaux jugements et prendre de nouvelles décisions pour modifier le plan original afin de répondre aux circonstances nouvelles … » MAO Tse Tung, Œuvres Choisies. Nous avions tout prévu. Parfois tenir ferme le bon bout a plus d’importance que discuter toute la corde; et laisser parfois l’adversaire courir dans tous les sens avec la corde à lui lâchée en partie, peut être un raccourci pour mieux et vite le ligoter. Il y a eu trop d’exagérations prématurées de jubilations chez ceux que la démission de Salifou Issa dit Salé réjouit. Je n’aime pas exposer les questions de stratégie et ce qui me gêne le plus est justement cela. Que puis – je vous dire de plus ? Que dès la démission de Monsieur Salifou Issa dit Salé rendue publique le 17 février 2014, que j’ai réuni immédiatement le 18 février 2014 tous les autres membres sur cette question. Que nous avions pris acte de cette démission. Que nous avions envisagé une gestion concertée et à l’interne de cette situation. Que par ailleurs, j’ai réuni une session urgente et extraordinaire du Bureau Politique National de mon Parti Politique – Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) – le 19 février 2014 à l’Hôtel BENIN MARINA HÔTEL ex SHERATON de COTONOU à l’effet de l’examen de cette démission.

Qu’après analyse de la situation politique nationale relativement à ce dossier, le Bureau Politique National / RE m’a vivement ovationné et a recommandé l’intensification de la lutte par tous les moyens, y compris ceux populaires et constitutionnels contre les dérives de Boni Yayi. Je suis au regret de ne pas pouvoir dire plus sur cette question, à cette étape et sur mon profil Facebook ici. Je rassure les uns et les autres que j’avais prévenu que ce combat est celui sur la première ligne des hommes, des braves. Et c’est normal que sur cette ligne d’honneur, il y ait des bruits de canon, des éclats d’obus et autres détonations de l’inimitié, de l’adversité. Nous y étions prévenus et nous savions que nous devrions compter avec tout et tout. Le sujet n’est pas une personne, c’est encore moins des personnes. Le sujet, ce sont les valeurs qui nous servent d’étendard. Parler aujourd’hui de tel ou tel, parler de ce que X ou Y a fait ou peut faire de démission ou d’adhésion, c’est tomber dans le piège de l’adversaire. Un seul débat vaut la peine, le départ sans délai de Boni Yayi. Sur ça, je travaille beaucoup. Dès que les conditions prévues par la Constitution ou par la volonté populaire seront réunies, je ne me ferai pas prier une seconde. Et ça seul doit être notre principal objectif affiché et à assumer… »


Affissou Anonrin

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