Dans l’après-midi du vendredi 21 février 2014, les parcs de vente de véhicules d’occasion, précisément à Mivvo, dans la Commune de Sèmè-Podji, ont été théâtre de violents affrontements entre policiers et douaniers, d’une part, et entre policiers et acteurs portuaires, d’autre part.
Les populations se croiraient sur un terrain de guerre. La Police a encore fait parler d’elle. Vendredi dernier, aux environs de 15 heures, une horde de policiers du commissariat de la Cen-Sad a fait irruption sur le parc de vente de véhicules d’occasion de Mivvo à Ekpè dans la Commune de Sèmè-Podji.
Armés jusqu’aux dents, ils arrivés à l’entrée dudit parc. Selon les
témoins, ils n’ont reçu aucune autorisation d’entrer sur les lieux. « Que cherchent-ils en réalité ? », se sont interrogés des acteurs
portuaires témoins de la scène. Un agent des douanes en poste, s’apprêtant à lancer l’escorte des véhicules d’occasion, a tenté de les ramener à la raison.
Tout à coup, ce dernier a été giflé par un policier en civil. Des réactions fusaient de toutes parts. Pris de peur, les policiers ont appelé du renfort. Les tirs pleuvaient. C’était la débandade totale. Plusieurs véhicules ont été criblés de balles réelles, des civils grièvement blessés par balles et conduits à l’hôpital. Il a fallu la prompte réaction des éléments de la Compagnie de Gendarmerie de Porto-Novo pour maîtriser la situation.
Dans le rang des douaniers, le mécontentement se lisait sur les visages. Le Directeur général des douanes et droits indirects, Paul Lafia Tabé, s’est dépêché sur le terrain pour calmer ses hommes qui s’apprêtaient également à riposter.
Après plusieurs heures d’intenses négociations, les douaniers ont fini par fairepreuve de retenue et de discernement, car ils sont aussi armés et pouvaient riposter aux tirs nourris de la Police. « On a préféré ne pas agir par respect de la tenue que nous portons, car nous sommes en mission républicaine…. », ont déclaré certains douaniers.
Toutefois, le Directeur général des Douanes a déploré l’incident, avant d’inviter ses poulains au respect de l’ordre républicain. Par la suite, le calme est revenu sur les lieux. Par ailleurs, le Dg/Douanes et son homologue de la Police nationale, ont eu un entretien sur la question, le même jour à Cotonou.
L’objectif de ce tête-à-tête est de faire le bilan de l’incident et situer les responsabilités en vue d’en rendre compte à la hiérarchie militaire. Pour sa part, on apprend que le ministre de l’Intérieur, François Houessou est déterminé à prendre des sanctions contre les acteurs de cette bavure policière.
Faits récurrents
Les affrontements entre les corps armés sont récurrents. On se souvient qu’un militaire a agressé un douanier au port de Cotonou. C’était l’un des motifs des mouvements de grève de la Douane en 2011 en pleine période de l’application du Programme de vérification des importateurs (Pvi). Parfois, c’est policiers et gendarmes qui s’affrontent. Il y a environ deux ans, ces deux corps ont failli en venir aux mains à l’aéroport de Cotonou autour de la saisine de certaines quantités de drogue.
La hiérarchie militaire a tenté de réconcilier les hommes en uniforme sans atteindre son objectif. Face à la récurrence des agressions entre la Gendarmerie, la Police et la Douane, il est temps de situer les responsabilités et redéfinir le domaine d’intervention des uns et des autres.