Des flics, à travers leurs comportements peu recommandables, ternissent l’image de la Police nationale. Les populations, de plus en plus lésées, ne manquent pas d’arguments, pour crier leur ras-le-bol, au point où l’institution policière est décriée dans l’opinion publique.
Le principal rôle de la Police est d’assurer la sécurité des personnes et des biens. De là, elle est chargée du maintien de l’ordre républicain partout où le besoin se fera sentir. Garante de la sécurité publique, elle veille sur tous les citoyens. Mais, en lieu et place de cette noble tâche, on assiste aux excès de zèle qui mettent à mal le respect et la crédibilité de la Police béninoise. Pour beaucoup de Béninois, les forces de sécurité sont devenues des acteurs d’insécurité. Le cas le plus illustratif des dérives des hommes de Louis-Philippe Houndégnon est sans nul doute la claquette infligée à un douanier en poste sur le parc de Mivvo dans la Commune de Sèmè-Podji par un policier zélé, vendredi dernier. En riposte aux réactions des acteurs portuaires et des douaniers, la Police n’a trouvé autres moyens que de tirer à balles réelles sur les manifestants dans un milieu d’affaires, créant ainsi une situation confuse sur le terrain.
Cette bavure policière est intervenue à un moment où les syndicalistes, gazés, blessés et bastonnés par des policiers, le 27 décembre 2013 à Cotonou, continuent de réclamer la tête du commissaire central de la ville de Cotonou. Cette affaire est l’une des principales raisons de la grève générale qui secoue actuellement le pays depuis début janvier. Avant même ces événements qui n’honorent pas la Police béninoise, l’opération dite ‘’Djakpata’’ dont l’objectif était de mettre la main sur les redoutables délinquants a connu un échec cuisant dans son application. A l’époque, au lieu d’aller au front contre les malfrats, certains policiers ont choisi comme credo les arrestations des prostituées de Jonquet. Ces dernières, tombées dans les mailles des hommes en uniforme, connaissent toutes les difficultés du monde avant leur relâchement. Il suffisait d’entendre : « Djakpata ! Djakpata ! Djakpata ! » pour voir tout le monde détaler au quartier Jonquet et environs. Jusqu’à ce jour, ces femmes continuent de subir la psychose des policiers. Comme si cela ne suffit pas, dans les quartiers surtout dans les grandes villes, les populations en l’occurrence les jeunes font quotidiennement les frais des exactions des hommes en uniforme. De jeunes sont souvent arrêtés sans motif réel et relâchés suite à des négociations dans les conditions que tout le monde peut deviner. A cela s’ajoute la panoplie des motos saisies au point où les commissariats béninois sont devenus le réceptacle des matériels roulants. Il y en a qui sont sans pièces, d’autres sont abandonnées par manque de moyens financiers de leurs vrais propriétaires. En termes clairs, les dérives des policiers béninois, dans l’exercice de leur fonction sur le terrain, sont nombreuses et variées. Ce qui fait qu’au Bénin, plus particulièrement à Cotonou, la Police n’est plus l’institution que le peuple respecte. Il lui est collé l’étiquette de la raquette, de l’arnaque, du trafic d’influence, des excès de zèle et autres attitudes peu recommandables.
Halte
Face aux attitudes peu orthodoxes d’un certain nombre de flics, la nécessité de redorer le blason de la Police béninoise se fait de plus en plus ressentir. Cela doit passer d’abord par le renforcement des capacités des jeunes policiers à travers des formations adéquates. Beaucoup d’entre eux pensent qu’il suffit d’être en uniforme et armés pour avoir droit de vie et de mort sur les paisibles populations. « Descends de la moto. Tais-toi. Tu sais à qui tu parles ?... ». Voilà quelques propos que tiennent régulièrement certains policiers sur le terrain.
L’Ecole nationale de la Police nationale a un rôle primordial à jouer dans la l’éducation et la formation de ces hommes. De même, selon les informations, leurs mauvaises conditions de travail et de vie seraient à la base des faits incriminés dans le rang dans leur rang. De sources proches de la Police, les salaires des policiers ne nourrissent pas son homme. C’est pourquoi, il faut œuvrer à l’adoption par les députés du statut particulier des corps militaires et paramilitaires en souffrance dans les tiroirs de l’Assemblée nationale depuis plusieurs années. Donc, la hiérarchie policière doit véritablement jouer sa partition pour corriger l’image de ses éléments. Cela doit être l’une des principales missions du Directeur général de la Police nationale, Louis-Philippe Houndégnon.