Au Bénin, du fait de manque d’hygiène funéraire, ce qui fait que ‘’les corps font des morts’’, le pays enregistre un surpeuplement croissant des corps au niveau de ses morgues. Aussi, la non obtention de main levée de décision de justice bloque la restitution des corps. M. Koudébi M. Richard, chargé de proposer une loi sur la fin de vie au Bénin plaide pour un séjour maximum de quatre-vingt-dix (90) jours des corps dans les morgues... Le plus vieux corps gardé à la morgue du Centre National Hospitalier et Universitaire U.K. Maga (Cnhu) date de 1977 selon M. Koudébi. De même, de son avis, l’Etat doit faire des efforts. Cette morgue qui était construite pour abriter cinquante cinq (55) corps, en compte aujourd’hui sept cent soixante dix (770) dans un état alarmant. Celle de Ouidah bâtie pour contenir quinze corps en compte à ce jour, quatre-vingt treize (93). Pour cause, a indiqué le spécialiste du sujet, ‘’au Bénin, les corps font des morts’’. C’est pourquoi, le projet de loi sur la fin de vie au Bénin que lui a demandé de proposer Mme le ministre de la santé, le spécialiste de la question prescrit expressément, une durée maximale de quatre-vingt-dix (90) jours des corps dans les morgues même sous décision de justice.
En dehors de ce surpeuplement de corps au niveau des morgues qu’on attribue aux nouveaux décès dus à un déficit d’hygiène funéraire dans le pays, un autre facteur non moins important est également à prendre en compte. Il s’agit de la main levée non obtenue de la décision de justice qui oppose un refus de restitution des corps à leurs propriétaires respectifs. Sans cette main levée de la décision de justice, même la voirie ne peut enterrer les corps. Selon M. Koudébi, le plus vieux corps de la morgue de Porto-Novo a treize (13) ans et pousse actuellement même des champions. Tout ceci explique la mauvaise gestion de la fin de vie au Bénin. Puis, suite à quelques interventions du spécialiste sur la question, trois cent quarante corps de la morgue du Cnhu sont prévus pour être enterrés au cimetière de Somè d’ici à la fin du mois. De même, l’hôpital de zone de Dassa-Zoumè quant à lui, envisage déjà de fermer momentanément sa morgue actuellement en pleine crise de matériels de conservation des corps. A ses côtés, celle de Savalou appartenant à l’honorable Edgard Alia fera sans doute fortune de cette fermeture.