Le Ministre d’Etat chargé des Affaires présidentielles a installé, au nom du Chef de l’Etat, le jeudi 28 mars 2013 à la salle bleue du Palais des Congrès, les Comités Locaux de Sécurité des départements de l’Atlantique, du Littoral, de l’Ouémé et du Plateau. C’était en présence des membres du gouvernement, des forces de sécurité publique et des acteurs civils de la sécurité venus des quatre départements.
Plus rien ne devrait plus être comme avant dans les villages, quartier de ville et arrondissements du Bénin dans le domaine de la sécurité. C’est du moins ce qu’il faut retenir de cette cérémonie haute en couleur d’installation des comités locaux de sécurité. L’ensemble du territoire national sera quadrillé afin que les informations suspectes remontent aux forces de sécurité publique. "C’est dans la recherche effrénée de nouvelles solutions contre l’insécurité que le forum de décembre 2011 a été réuni pour explorer les possibilités et modalités d’implication des acteurs de la société civile dans la coproduction de la sécurité.
Ce forum a recommandé, entre autres, la création des comités locaux de sécurité dont l’installation interviendra au cours de la présente rencontre", a rappelé le Ministre en charge de la sécurité publique avant de situer les acteurs civils sur leur contribution sécuritaire "En plus de donner l’information aux forces républicaines, les citoyens ont également le devoir d’éviter les comportements à risque et l’obligation d’observer les règles de prudence. Cet ensemble de comportement que nous appelons coproduction de la sécurité publique est tirée des devoirs généraux du citoyen, contenus dans la Charte Africaine des droits de l’Homme et des Peuples annexée à la Constitution.
Ces normes ont donc une valeur constitutionnelle. De plus le Code de Procédure Pénale fait obligation à tout citoyen et notamment aux élus locaux « d’informer sans délai la Gendarmerie et les services de Police, des crimes et délits dont ils ont connaissance » et aussi de « porter secours et assistance à toute personne en danger ». Ainsi donc, pour tout citoyen, collaborer avec les forces de sécurité est une exigence patriotique, un devoir républicain dont l’exécution est une forme d’expression de son amour pour la patrie et non un simple slogan sorti des tiroirs du Ministère en charge de la sécurité publique".
Les engagements du gouvernement
La création des Comités Locaux de Sécurité constitue une stratégie de lutte contre l’insécurité à travers la mise en place d’un cadre formel de coproduction de la sécurité. Il s’agit d’un mécanisme de collaboration entre les acteurs civils de la sécurité et les forces de sécurité publique, dans la droite ligne de la vision de Police de proximité. Les Comités Locaux de Sécurité qui seront installés progressivement sur toute l’étendue du territoire national devront organiser la veille sécuritaire avec les forces de sécurité publique, dans une vision de collaboration et de contribution citoyenne au renforcement de la sécurité publique.
Dans le même temps, le gouvernement rassure : "Pour ma part, je poursuivrai, avec l’ensemble du Gouvernement, les efforts pour rendre davantage opérationnelles les forces de sécurité publique sur toute l’étendue du territoire national. La volonté politique est clairement exprimée et chaque année, le Gouvernement fait des efforts substantiels dans ce sens", a indiqué le ministre d’Etat, avant de "lancer un appel solennel à toutes les forces vives de la nation pour que chacun prenne sa part dans l’édification d’une sécurité collective sans laquelle aucun développement n’est possible. Les Comités Locaux de Sécurité qui seront installés dans quelques instants, ne devront pas servir de cadres pour des règlements de compte ou des activités politiques. Ils doivent garder leur neutralité et rester apolitiques sur toute la ligne. Pour terminer, j’invite tous les membres des Comités Locaux de Sécurité à faire preuve de sens élevé de patriotisme et de probité. Je les invite à jouer la carte des pionniers et à servir d’exemple pour l’ensemble de la Nation".
Les CLS, une nécessité pour la sécurité publique
Le Comité Local de Sécurité se réunit sur convocation de son président en session ordinaire une fois par mois et en session extraordinaire chaque fois que le besoin se fera sentir. Une demande de session extraordinaire ne peut être rejetée que par une séance plénière du CLS. Il a pour missions de :
- Faire le diagnostic des problèmes de sécurité sur son territoire de compétence et proposer éventuellement des approches de solution aux responsables des unités de la police et de la gendarmerie nationales ;
- Veiller à la mise en œuvre des mesures de sécurité définies pour réduire le sentiment d’insécurité au sein des populations concernées ;
- Mettre en place des numéros de téléphones et des boîtes à lettres pour recueillir les informations et dénonciations en matière de sécurité ;
- Faire des propositions relatives au plan de sécurisation routière, d’installation et d’entretien des feux de signalisation et d’organisation de l’éclairage public ;
- Sensibiliser les populations sur les problèmes d’insécurité qui se posent dans la localité ;
- Partager des informations avec les forces de sécurité publique et les autorités en charge de la sécurité sur les attentes sécuritaires de la population ;
- Promouvoir des initiatives en matière de prévention et d’aide aux victimes.
Depuis 2006, le Ministre en charge de la sécurité publique s’évertue à sensibiliser les populations sur la collaboration qu’elles doivent avoir avec les forces de sécurité publique. Cette collaboration trouve un cadre formel à travers la création des Comités Locaux de Sécurité. La réussite de l’installation des comités locaux de sécurité et leur bon fonctionnement contribueraient au renforcement de la collaboration des acteurs civils avec les forces de sécurité publique. C’est tout le système de sécurité publique du pays qui s’en trouverait renforcé :
- Les populations s’impliquent dans la collecte des informations permettant aux forces de l’ordre de prévenir les actes criminogènes ;
- Les citoyens d’une localité donnée disposent d’un cadre de transmission des informations sur les faits et les individus suspects de leur environnement ;
- Les populations, à travers leur Comité Local de Sécurité s’auto-sensibilise sur les bons comportements sécuritaires à encourager et ceux dits à risque qu’il faut éviter ;
- Le diagnostic sécuritaire de la localité est régulièrement actualisé (les maisons suspectes, les cas de vol recensés, les individus ayant des comportements suspects, les voies à ouvrir pour faciliter les patrouilles de la Police,…), les personnes qui s’installent nouvellement sont répertoriées et bien connues.