e Chef de l’Etat déchu de la République centrafricaine est attendu sur le sol béninois dans les prochains jours. C’est ce qui découle de l’annonce faite la semaine écoulée par le ministre des affaires étrangères relative à la demande d’asile de François Bozizé au Bénin.
Pour nombre d’observateurs, si le gouvernement n’a pas encore officialisé son accord pour l’arrivée de l’ancien homme fort de Bangui, tout porte à croire que la demande de François Bozizé sera favorablement reçue dans les prochaines heures – au regard de sa proximité avec les dirigeants de ce pays- pour entamer son exil en terre béninoise ; toute chose qui viendrait confirmer, aux yeux des analystes, la réputation acquise depuis plusieurs années par le Bénin de pays refuge des dirigeants déchus du continent.
Une démocratie au service de dictateurs et de rebelles ?
Depuis l’organisation de son historique conférence nationale des forces vives de la nation, le Bénin apparaît, aux yeux de la communauté internationale, comme un pays stable et un modèle de démocratie sur le continent africain. Cette renommée conduit ainsi à faire de la destination Bénin l’une des plus prisées dans la sous-région par des citoyens étrangers et surtout des acteurs politiques en disgrâce ou en fuite dans leurs pays. Il en a été ainsi de François Bozizé, alors général en fuite, qui s’y est installé après des soupçons de coup d’Etat à son égard dans son pays. C’est également le cas de son successeur à la tête de la Centrafrique, Michel Djotodia qui a également fait du Bénin une terre d’asile deux années durant à l’instar de nombreux autres acteurs politico-militaire de ce pays. Au cours de son périple béninois, le nouvel homme fort de Bangui avait même passé dix huit (18) mois dans les geôles béninoises. Cette réalité est aussi celle de l’actuel président tchadien idriss Déby Itno et de nombreux exilés tchadiens qui, fuyant le régime de celui-ci, ont opté pour le Bénin dans l’intention de se mettre à l’abri. L’ancien dictateur de l’île d’Anjouan, Mohamed Bacar a aussi fait cette option d’élire domicile au Bénin après la perte du pouvoir d’Etat dans son pays. La crise meurtrière qui a secoué la Côte d’Ivoire de 2002 à 2011 a aussi permis de renforcer la réputation de pays refuge du Bénin. Ainsi, après la perte du pouvoir par leur mentor Laurent Gbagbo, nombre de jeunes patriotes dirigé par Charles Blé Goudé ont choisi faire du Bénin leur pays d’accueil. Le chef de la galaxie patriotique ivoirienne, désormais aux mains de la justice de son pays, avait même réussi durant son passage en terre béninoise à se faire établir une carte nationale d’identité pour mieux jouir de son exil.
Ces différents cas, favorisés par la souplesse affichée par les dirigeants et la justice béninoise à l’égard de ces acteurs politiciens en fuite, confortent aux yeux des analystes, la réputation du Bénin d’être une terre hospitalière pour les exilés et autres dictateurs.