Une mutation génétique dans l'ADN des moustiques augmenterait leur résistance aux insecticides utilisés dans la lutte contre le paludisme.
Un espoir dans la lutte contre le paludisme. Des chercheurs de l'école de médecine tropicale de Liverpool au Royaume-Uni pensent avoir trouvé le secret de la résistance de populations de moustiques au DDT et aux insecticides. La clé se cache dans les gènes du moustique. En fait, une simple mutation génétique protègerait les moustiques anophèles, vecteurs du paludisme, des insecticides pulvérisés pour les tuer.
Cette mutation se déroule au niveau du gène appelé "GSTe2". Grâce à cette mutation, les molécules de l'insecticide sont découpées de façon à ne plus représenter un danger pour le moustique. Les chercheurs ont fait cette découverte en comparant les génomes de moustiques anophèles du Bénin résistants aux insecticides à celui de moustiques non résistants.
Les Britanniques ont alors élaboré un test ADN capable de détecter cette mutation et l'ont appliqué à plusieurs populations de moustiques. A chaque fois la résistance aux insecticides s'expliquait par cette mutation génétique.
Des tests ADN plus efficaces
Cette découverte, publiée dans la revue Genome biology, devrait fournir la solution aux chercheurs pour améliorer les stratégies de contrôle du paludisme. La compréhension de ce mécanisme moléculaire de résistance génétique permettra en effet d'élaborer de nouveaux tests ADN pour empêcher que le gène spécifique ne se répande parmi les moustiques.
"Pour la première fois, nous avons pu identifier les marqueurs moléculaires de la résistance chez les moustiques et concevoir un test ADN pour la dépister. De tels outils permettront aux programmes de contrôle des moustiques de détecter la résistance aux insecticides très en amont sur le terrain", explique le Dr Charles Wondji, auteur de l'étude.