Alors que la presse a annoncé hier une timide avancée dans les négociations Gouvernement/Syndicats, l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) à travers son président, Michel Adjaka a fait des mises au point. A l’en croire, on est encore loin du dégel de la crise dans le secteur judiciaire.
Selon le président de l’Unamab, Michel Adjaka il existe toujours bien de questions à résoudre avant le retour à la normale dans le milieu judiciaire. Hier mardi sur sa page Facebook, le magistrat a été on ne peut plus clair sur l’évolution de la crise. « La question du remboursement des défalcations est transversale à tous les grévistes.
Les points propres à l’Unamab seront abordés lorsque le gouvernement sera prêt pour les négociations », a-t-il écrit. A l’Unamab, la question liée aux défalcations est non-négociable. Les magistrats dénoncent l’illégalité des défalcations réalisées par le gouvernement.
Ces ponctions opérées sur les salaires des fonctionnaires de la Justice violent selon l’Unamab, les dispositions de l’article 25, alinéa 1er de la loi n°2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin.
« Le droit à la sécurité étant un droit fondamental prévu par les articles 15 de la Constitution du 11 décembre 1990, 6 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, 3 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, une grève qui revendique un tel droit ne peut donner lieu à défalcation », a aussi souligné le président Michel Adjaka sur sa page Facebook.
En clair, pour la majorité des magistrats, le gouvernement est dans une succession d’illégalité qui ne fait qu’aggraver la crise. Ce qui veut dire qu’aucune concession ne sera faite par rapport aux défalcations.
Or les revendications que le président Michel Adjaka appelle « points propres à l’Unamab » sont encore préoccupantes. Ce sont des points dont la non résolution ne favorisera guère le dégel de la fronde sociale. La situation parait donc très inquiétante.
Et les justiciables doivent se faire beaucoup de soucis. Car, connaissant le mode de fonctionnement du gouvernement, il n’est pas encore prêt à satisfaire lesdites revendications.
Des revendications aussi légitimes les unes que les autres. En effet, l’Unamab exige la correction des nominations irrégulières dans les juridictions prononcées en Conseil des ministres. Le syndicat montre qu’outre les nominations de 2011 celles prononcées les 18 décembre 2013 et 20 janvier 2014 « recèlent plus d’irrégularités… ».
Il réclame également la mise en place d’un dispositif pour assurer la sécurité de tous les magistrats. Mais si jusque-là aucun acte majeur n’a été posé pour convaincre les acteurs de la Justice de la bonne foi du gouvernement, on peut sans vouloir jouer aux oiseaux de mauvais augures soutenir l’idée que la fin des mouvements de grève n’est pas pour demain.