Les matchs livrés par les différentes équipes nationales du Bénin (Juniors et Séniors) ont plus que jamais permis aux Béninois de découvrir l’état réel de leur sport roi . Un état plus que lamentable qui exige enfin des décisions courageuses de la part du gouvernement.
Le football béninois est malade et mérite des solutions fortes ! Ce constat, beaucoup de Béninois le partagent, tant la déception est grande. Les contres performances enregistrées par nos équipes en Algérie, si leçon il y a à y en tirer, ne peuvent que nous conduire à une telle conclusion. Sauf si on préfère continuer à se comporter comme si de rien n’était. Mais dans ce cas, c’est que tôt ou tard la vérité finira par nous rattraper. Le bon sens recommande alors que ce soit maintenant que nos autorités prennent leurs responsabilités par rapport à notre football. Il n’y a pas pire danger que de faire semblant d’ignorer qu’on est malade. Aujourd’hui, le football béninois est malade. Une maladie qui persiste malgré les nombreuses ressources financières que le gouvernement et d’autres structures ne cessent de mobiliser pour sa relance, sans résultat. C’est dire clairement que le mal est plus profond qu’on ne l’imagine et que le diagnostic n’est pas encore bien posé. Quoi faire donc.
Ce qui arrive à notre sport-roi n’est pas une première en Afrique. D’autres nations, fort heureusement ont connu avant nous des périodes sombres dans l’évolution de leur football. Ceux parmi eux qui ont eu le courage d’affronter le mal s’en sont sortis à bon compte, quelques années seulement après. A l’opposé, ceux qui, comme le Bénin aujourd’hui ont fait l’option du silence (rien vu, rien constaté et rien à proposer) se sont enfoncés davantage. Nos autorités, en particulier le chef de l’Etat, doit comprendre cette nécessité de repartir à zéro aujourd’hui si réellement notre pays souhaite être une grande nation de football demain. Repartir à zéro signifie clairement que la dissolution de toutes les instances de football. Repartir à zéro signifie également le retrait du Bénin des instances régionales, continentales et mondiales du football. C’est donc une décision de souveraineté d’un pays. Cela durera le temps qu’il faut pour que le pays se relance. En effet, loin d’aller dans une quelconque polémique, une analyse objective de l’état de notre football aboutit à la conclusion que le mal est au niveau des dirigeants de cette discipline et non du gouvernement. Dans les conditions actuelles, on a beau mettre n’importe qui à la place du ministre Akplogan que le résultat ne changera pas. Notre football est l’image de ses dirigeants qui pensent qu’on peut compter tout le temps sur la chance. Depuis des années, aucun travail sérieux n’a été fait dans ce domaine, aucune politique réelle de développement n’a été élaborée. Le football ne devient un secteur des affaires que lorsqu’il prospère. Au Chef de l’Etat donc de prendre ses responsabilités pour le bien du pays.
Euloge Badou