Le Chef de l’Etat tente par tous les moyens de réconcilier les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), sa famille politique qu’il a constituée au Pouvoir. Mais à voir les réalités politiques au Bénin, il lui sera difficile d’atteindre son objectif.
Au sein des Forces cauris pour Bénin émergent (Fcbe), il y a des crises partout. A Abomey-Calavi, malgré la simulacre tentative de réconciliation, il y a toujours des poches de résistance. Chaque camp multiplie des stratégies pour réussir son coup. A Porto-Novo, la crise est plus profonde entre l’Honorable Sofiatou Schanou et la ministre de la Microfinance, Sofiatou Onifadé. A Kétou, c’est la guerre ouverte entre les Fcbe au point où certains ténors de la mouvance veulent créer des listes indépendantes pour participer aux prochaines élections communales. Dans d’autres localités du pays, les Fcbe s’entredéchirent. Les observateurs avertis de la vie politique nationale constatent sans surprise que la mouvance est pratiquement aujourd’hui devenue la cour du roi Peto où chacun fait son petit numéro. Ainsi, pour colmater les brèches au sein de cette famille politique divisée et subdivisée, il faut être endurant.
Dans ces conditions, le Chef de l’Etat pourra-t-il parvenir à les réconcilier sur toute l’étendue du territoire national ? Difficile de le dire. Tout d’abord, Fcbe est une alliance de partis politiques, soutenant l’action du gouvernement. En son sein, il y a les fidèles inconditionnels du Président Yayi Boni et les ouvriers de la 36ème heure (Les transhumants). C’est dire que l’alliance-Fcbe n’est pas fondée sur une base idéologique donnée comme un parti politique dans les grandes démocraties.
Donc, la cacophonie des ambitions est préjudiciable à ce regroupement politique de circonstance. Au lendemain de la réélection du Chef de l’Etat, le cercle des mécontents s’agrandit au sein de la majorité présidentielle. Dès lors, on peut dire sans risque de se tromper que la famille-Fcbe portait déjà les germes de sa disparition. En plus, l’alternance au sommet de l’Etat avec le départ forcé du Président Yayi Boni du Pouvoir en 2016 ne donnera aucune chance de survie aux Fcbe. Par expérience, vers la fin d’un régime, on assiste comme à l’accoutumée à la recomposition de la classe politique.
Qu’on soit de l’opposition ou de la mouvance, on y pense avec acuité. A cet effet, à l’approche de l’élection présidentielle de 2016, les Béninois assisteront à des alliances contre nature. Le cas de l’Union pour le Bénin du futur (Ufb), sous le régime du Général Mathieu Kérékou, est édifiant. Les crises à la Renaissance du Bénin (Rb), après le départ du Pouvoir du Président Nicéphore Soglo, sont encore vivaces dans les esprits. Ceci signifie qu’il est quasiment impossible à un ancien Chef d’Etat de maîtriser sa troupe au Bénin. La preuve est qu’Assemblée nationale, certains députés-Fcbe, à l’image de Candide Azannaï, émettent des critiques acerbes contre la gestion actuelle de la chose publique par le gouvernement en place.
Face à cette situation, il serait mieux au Président Yayi Boni de consacrer le reste de son mandat à la consolidation de l’unité et au développement socioéconomique nationale. Dans le cas contraire, sa volonté de réviser la Constitution du 11 décembre 1990 serait autrement interprétée.
