Des contestations ont bloqué la plénière
Convoquée pour l’examen des cinq dossiers inscrits à l’ordre du jour de la deuxième session extraordinaire de 2013, la séance plénière des députés d’hier mardi 2 avril n’a pu se tenir. Et pour cause, les contestations et les tractations au sein des groupes parlementaires, par rapport au choix des députés qui siègeront au sein du Conseil d’Orientation et de Supervision de la liste électorale permanente informatisée (Cos-Lepi) n’ont pas permis l’ouverture de ladite plénière, finalement reportée au jeudi prochain.
Bis repetitas, on prend les mêmes et on recommence. C’est le moins qu’on pourrait dire de la situation qui prévaut actuellement à l’Assemblée nationale au sujet de la désignation des représentants du parlement au sein du Cos-Lepi. Comme c’est devenu la coutume à la veille de chaque élection ou de désignation des représentants du parlement dans telle ou telle structure, les calculs politiques, les intrigues et autres discussions interminables font encore rage à l’Assemblée nationale sixième législature. En effet, la séance plénière régulièrement convoquée par le président du parlement en vue de valider tout au moins la liste des neufs députés proposés pour siéger au sein du Cos-Lepi n’a pu se tenir hier mardi 2 avril. En lieu et place de cette plénière, on a plutôt eu droit à des tractations et conciliabules durant toute la journée. Les députés venus nombreux pour assister à cette plénière ont, pour certains, passé leur journée à déambuler sur la cour du palais des gouverneurs, et pour d’autres d’aller de réunions en réunions. Pour une plénière qui est supposée s’ouvrir à partir de 10 heures, c’est finalement aux environs de 18 heures 30 minutes que certains députés approchés ont révélé à la presse qu’elle ne pourra plus se tenir et qu’elle serait reportée à jeudi prochain. Interrogés sur les raisons de ce blocage, certains députés ont révélé qu’il y aurait des contestations au sein de plusieurs groupes parlementaires par rapport aux choix des députés proposés pour siéger au sein du Cos-Lepi. Même au niveau de la mouvance parlementaire Fcbe, où les décisions se prennent souvent sans contestations majeures, les choses semblent évoluer. Les choix des députés Hélène Aholou Kèkè et Karimou Chabi Sika pour siéger au Cos-Lepi est fortement contesté. Selon les députés contestataires qui ont choisi de requérir l’anonymat, ces deux députés avaient déjà été membres de la CPS-LEPI, et qu’il ne serait pas indiqué de les envoyer encore au sein du Cos-Lepi. Au niveau du groupe parlementaire Union fait la nation, des sources généralement crédibles avancent qu’il y aurait également des contestations par rapport au choix des députés Eric Houndété et Basile Comlan Ahossi. Quant au groupe parlementaire PRD-Union fait la nation, après quelques remous, l’unanimité semble être faite autour du choix des députés Augustin Ahouanvoébla et Charlemagne Honfo. En tout cas, c’est le seul groupe parlementaire ayant jusque-là réussi à déposer la liste de ses deux représentants. Dans le même temps, les députés non-inscrits boudent également et veulent aussi se faire représenter au sein du Cos-Lepi. Ils étaient également nombreux, même les plus irréguliers aux travaux parlementaires à effectuer, notamment le déplacement sur le palais des gouverneurs.
Le groupe parlementaire RB au bord de l’éclatement
Le groupe parlementaire au sein duquel la question du choix du représentant au sein du Cos-Lepi pose d’énormes problèmes et celui de la Renaissance du Bénin (RB). Si rien n’est fait pour ramener le consensus au sein de ses membres, ce groupe parlementaire volera en éclat. Selon les recoupements faits, les deux députés qui se disputent le seul siège accordé à la RB refusent de céder. D’un côté Nazaire Sado soutenu par une frange importante de ses collègues et surtout par le président, Léhady Vinangnon Soglo, ne veut, en aucun cas perdre sa chance. C’est d’ailleurs son nom qui aurait été communiqué aux ténors de la mouvance parlementaire. Malheureusement, il se pose là un problème de crédibilité ou de recevabilité de cette décision du président de la RB.
En effet, à l’Assemblée nationale, ce sont les présidents de groupes parlementaires qui sont habiletés à prendre des décisions du genre. Mais, depuis le début de cette guerre fratricide, la présidente du groupe parlementaire RB, Mme Rosine Vieyra Soglo n’a pas encore réussi à trancher le débat. De l’autre côté, le député Epiphane Quenum menacerait de faire exploser le groupe parlementaire au cas où le choix ne porterait pas sur sa personne. Aux dernières nouvelles, on apprend que les menaces de Epiphane Quenum ont été prises au sérieux et que c’est son nom qui serait finalement retenu. A l’allure où vont les choses, il est à craindre que cette deuxième session ne se termine sans qu’aucun des cinq dossiers programmés à son ordre du jour ne soient abordés en séance plénière.