Les faits parlent d’eux mêmes. Depuis 2001, année de la «relance» du football béninois, après plusieurs années de crise, les efforts de l’Etat en faveur de ce sport sont considérables mais malheureusement vains. Des milliards injectés pour du pipeau !
A qui profitent les milliards injectés dans le football béninois depuis treize ans ? Pas à ce sport en tout cas. Depuis 2001 où les crises successives ont connu un arrêt, l’Etat béninois a commencé à soutenir les sélections nationales de football à travers la Fédération béninoise de football et le ministère en charge des sports. Grâce à des moyens financiers colossaux, le Bénin a préparé et disputé les phases éliminatoires de différentes compétitions. Les Ecureuils juniors et séniors ont aussi participé à plusieurs phases finales de Coupes d’Afrique des nations de football. Tunisie 2004, Ghana 2008 et Angola 2010 pour les séniors. Le Bénin, au pris de gros efforts financiers, a organisé la phase finale du championnat d’Afrique juniors en 2005. Les Ecureuils juniors ont ensuite pris part à la phase finale du Mondial au Pays-Bas la même année. Ils reviennent de l’Algérie où a eu lieu la Can junior de cette année. A tout ceci, il faut ajouter les préparations et participations du Bénin aux tournois de l’Uemoa. Mais que retenir des résultats ? En dehors de la Can junior Bénin 2005 où les Ecureuils ont accédé aux demi-finales qualificatives pour le Mondial aux Pays-Bas, le Bénin a toujours été éliminé au premier tour de toutes les compétitions. Les responsables fédéraux se plaisent à se contenter des classements des sélections nationales à l’issue de ces compétitions. «Nous avons progressé dans le classement africain », répètent-ils toutes les fois. Comme si les classements justifiaient déjà les moyens déployés par l’Etat. Les Béninois se contentent de regarder leurs sélections, souvent, présenter de piètres prestations à la face du monde. Pourtant, les ressources nécessaires sont chaque fois mobilisées pour que les Ecureuils fassent mieux. Selon nos sources généralement bien informées, l’Etat a dû mobiliser au moins 20 milliards pour les éliminatoires des Can seniors 2002, 2004, 2006, 2008, 2010, 2012 et 2013 et les participations aux phases finales de 2004, 2008 et 2010. C’est un peu moins en ce qui concerne les autres catégories d’âge. Les juniors surtout.
Nécessité d’arrêterla saignée
Et pourtant ! En treize ans, prenant 2001 comme départ, le football béninois n’a pas avancé. Les folles ambitions des dirigeants ont plutôt sacrifié la formation de la relève pourtant indispensable. Aujourd’hui, seules quelques initiatives privées essaient de sauver les meubles. Mais à défaut de leur porter un coup de main, ces initiatives sont encore combattues. Eux, ils «n’ont pas le temps de former». Alors, sans scrupule, on va chercher des joueurs d’autres nationalités. Ils viennent miroiter quelques faux espoirs au football béninois. Ils s’en servent pour aller dans des clubs en Europe ou en Afrique du nord. Certains en viennent même à ne plus répondre à l’appel de la Fédération. Bref, le bilan du sport roi béninois, en treize ans, est médiocre. D’où la nécessité pour l’Etat de trouver une solution afin d’arrêter la saignée. Les Ecureuils juniors viennent de confirmer en Algérie que le football béninois est encore très loin du niveau des autres pays de la sous région. Alors, faut-il continuer à tricher, à improviser avec ce sport?