COTONOU - Le gouvernement béninois envisage la mise en place d’un financement diversifié et adapté aux besoins du secteur agricole, en vue d’accroître la productivité agricole pour faire face aux exigences de l’économie de marché et d’améliorer le niveau de vie des producteurs agricoles et autres acteurs, a déclaré à Xinhua, mercredi à Cotonou, le directeur de cabinet du ministère béninois de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Dr Idrissou Touré Yacoubou.
"L’accès limité des agriculteurs aux services financiers constitue, en effet, l’une des contraintes majeures du développement agricole au Bénin. Le financement reste une préoccupation transversale dans les sous-secteurs de développement agricole du fait qu’elle s’exprime tout au long de la chaîne de valeurs des différentes filières agricoles (production, conservation, transformation, transport, mise en marché)", a-t-il souligné.
Pour ce responsable politique du département en charge de l’agriculture, la situation actuelle du financement du secteur agricole reste marquée par les difficultés dont, entre autres, l’inadéquation des coûts des capitaux avec la rentabilité interne du secteur, l’éloignement des services financiers des bénéficiaires et formalités d’accès au crédit trop contraignantes, l’inadéquation des crédits aux besoins (en nature et en espèce), limitation du crédit à certaines activités et à certains groupes.
"L’expérience passée montre que le marché financier agricole est encore animé pour la plupart par des institutions récentes, inexpérimentées, inadéquates voire impuissantes face aux besoins financiers réels des acteurs", a-t-il regretté, déplorant que l’objectif de financement massif des activités agricoles est loin d’être atteint.
Pour pallier à toutes ces difficultés, a-t-il poursuivi, une politique nationale de financement agricole est en cours d’élaboration dans le but de promouvoir les mutations techniques et structurelles nécessaires au développement du secteur.
"A ce titre, elle devra permettre de couvrir tous les compartiments dont notamment la recherche agricole, le foncier et les infrastructures de base, l’accompagnement environnemental, l’approvisionnement en facteurs de production et la mise en marché des produits", a-t-il rassuré. Ainsi, souligne le document de statégie de la relance du secteur agricole, ce mode de financement des acteurs du monde agricole du Bénin permettra de relever les défis majeurs pour l’agriculture béninoise à l’horizon 2015 que sont notamment, la couverture des besoins alimentaire et nutritionnel de la population, l’amélioration de la productivité et de la compétitivité du secteur agricole et rural et enfin l’amélioration de l’attractivité de l’activité agricole et du milieu rural par la création des conditions requises dans les différentes zones agro-écologiques du Bénin permettant de rendre l’agriculture attrayante.
Le récent rapport diagnostic du secteur agricole au Bénin montre que ledit secteur est dominé par de petites exploitations agricoles. En 1992, 408.020 exploitations agricoles ont été recensées dont 370.338 sont dirigées par un homme et 37.682 par une femme.
Le nombre d’exploitations existant aujourd’hui est estimé à environ 550.000, réparties sur huit zones agro-écologiques. Elles sont constituées en majorité de petites et moyennes exploitations de type familial orientées vers la polyculture associée souvent au petit élevage (volailles, petits ruminants ou porcins).
La superficie moyenne des petites exploitations agricoles est estimée à 1,7 ha sur laquelle vivent en moyenne 7 personnes. Environ 34% des exploitations couvrent moins d’un hectare. Seulement 5% des exploitations dans le Sud et 20% dans le Nord du Bénin couvrent plus de 5 ha. Sur les 11 millions d’ha de surface brute disponible, un peu moins de 60% sont aptes à l’agriculture.
