Le député Epiphane Quenum de la Renaissance du Bénin (Rb) a réussi à dicter sa loi au groupe parlementaire ‘’Nation et développement’’ de Rosine Soglo dans la désignation des représentants du Parlement au Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos/Lépi). En position de force, il a pu opposer son veto à son parti politique... Au lieu de l’Honorable Nazaire Sado, c’est le député Epiphane Quenum qui certainement représentera le groupe parlementaire ‘’Nation et développement’’ au sein du Cos/Lépi. Après s’être vivement opposé au choix du président de la Rb, Léhady Soglo, il a réussi à s’imposer au groupe parlementaire, voire au parti. Le député Quenum a même menacé de démissionner de son entité parlementaire, si ses collègues n’accédaient pas à ses exigences. Pourquoi la Rb a été contrainte de sacrifier Nazaire Sado au profit du député ‘’rebelle’’ ? Composé de neuf députés, le groupe parlementaire de la Rb était menacé de disparition en cas de démission de l’Honorable Epiphane Quenum. Selon la loi, il faut avoir au moins neuf députés pour constituer une entité parlementaire à l’Assemblée nationale. Face à cette réalité, la présidente Rosine Soglo était obligée de céder aux pressions de son ancien homme de main. Ce faisant, l’Honorable Epiphane Quenum aurait réussi à faire échec à un règlement de compte contre lui. En effet, depuis quelques temps, il n’était plus en odeur de sainteté avec la direction de la Rb. Le député avait lors d’une sortie médiatique, il y a quelques mois, vertement critiqué les dirigeants du parti. Il les avait sommés de clarifier la position de la formation politique qui avait pourtant scellé une alliance avec le Chef de l’Etat. Ses critiques acerbes contre la Renaissance du Bénin l’ont mis en mauvaise posture au sein du groupe parlementaire ‘’Nation et développement’’. Et on peut même soutenir que le choix porté sur l’Honorable Nazaire Sado n’est que le prolongement de cette brouille d’il y a quelques mois. Or, le choix de ce dernier ne devrait pas faire l’objet de polémiques à la Rb aux yeux de l’opinion publique. De part son expérience, il demeure jusqu’à preuve du contraire, l’homme le mieux indiqué pour représenter la Rb au sein du Cos/Lépi. Le député Quenum était au cœur du processus d’élaboration de la Lépi au cours de la 5ème législature. Pour cette raison, il était parmi les représentants de l’opposition à la Commission permanente de supervision (Cps/Lépi) qu’il a présidée, avant d’être destitué par ses pairs. C’est sous sa direction que le recensement électoral porte-à-porte a été opéré. Dès lors, il ne manquerait pas de qualité sur des questions liées à la liste électorale.
Rôle de Quenum à la Rb
Epiphane Quenum était l’homme de main du couple Soglo et de la Rb. A l’instar de Candide Azannaï à l’époque, il participait beaucoup à l’animation de son parti politique. Il en a donné la preuve de décembre 2002 à janvier 2003 à la Commission électorale nationale autonome (Cena) dirigée par feu Soulé Agbétou. A l’époque, il passait des nuits blanches au siège de la Cena pour déjouer toutes tentatives de manipulation des suffrages de la Rb. Ses veilles citoyennes ont permis aux Soglo de conquérir la mairie de Cotonou en 2003. Pour lui rendre hommage, il a été positionné sur la liste de la Rb aux législatives de 2003. Faisant partie des derniers amis du couple Soglo, il a régulièrement été réélu à l’Assemblée nationale. Galvanisé par sa position dans le parti, l’Honorable Quenum exécute les missions difficiles voire à risques. On se rappelle ses attaques contre l’Union fait la Nation au siège même de la Rb, alors que son parti se réclamait de l’opposition. On peut donc affirmer sans risque de se tromper qu’il y a désormais des ambitions très grandes qui caractérisent les actes du député Epiphane Quenum. Peut-être, une responsabilité plus importante au sein du parti. Mais là, il devra d’abord affronter Léhady Soglo qui "contrôle" la formation politique en tant que président et successeur de sa génitrice Rosine Soglo.