Le samedi 6 avril 2013 prochain, le Président Boni Yayi aura fait deux ans dans son deuxième et dernier mandat à la tête du Bénin. Mais que retiennent les Béninois de ces 24 mois de gestion au sommet de l’Etat ?
Au niveau de l’éducation, les Béninois retiennent la poursuite de la création des centres universitaires. Mais dans le même temps on retient qu’il y a le spectre des grèves qui plane sur l’éducation à cause de la rupture du dialogue entre le gouvernement et les syndicalistes. Pendant ce temps certains directeurs n’ont pas les subventions de l’Etat liés à la gratuité de l’enseignement. Dans le même temps des élèves continuent de s’assoir sous des paillottes pour étudier avec des effectifs pléthoriques qui jouent contre le Programme par approche par compétences. Aussi constate-t-on que les étudiants se plaignent de mauvais traitement dans les restaurants universitaires. Sans oublier que la formation qu’ils reçoivent, pour ne devenir que des fonctionnaires n’est pas en adéquation avec le marché de l’emploi et les nouveaux métiers de développement.
Sécurité et liberté
En ce qui concerne la sécurité des Béninois, le mal est permanent. Les malfrats tuent les paisibles populations sans que l’Etat n’ait encore trouvé la meilleure thérapie. Pour ce qui est des libertés fondamentales, personne ne peut jurer qu’il peut parler librement quand il ne soutient pas le gouvernement. Les actions d’expressions de masse sont systématiquement interdites ou réprimées quand elles ne chantent pas l’éloge du gouvernement et surtout de son Chef.
Gouvernance souffrante
La gouvernance politique pose problème avec le blocage du dialogue entre le Chef de l’Etat et l’opposition réelle. Le gouvernement et l’Assemblée nationale ont conduit le peuple à connaître une non organisation des élections communales et locales à bonne date. Des citoyens jusqu’à l’heure actuelle ne sont pas sur la liste électorale alors qu’ils ne sont frappés d’aucune interdiction.
Du point de vue de la gouvernance économique, les Béninois retiennent l’échec de la mise en ouvre du Programme de vérification des importations –nouvelle génération, le balbutiement autour des résultats de la campagne cotonnière malgré près de 100 milliards investis. Les scandales parsèment la gestion des fonds publics et la corruption ne recule pas…
L’unité nationale mal en point
Au Bénin l’unité nationale est sous une menace constance. La plupart des béninois sont convaincus qu’il y a un effritement de l’héritage laissé par le Président Mathieu Kérékou. On assiste à une flambée de discours xénophobes. Ce qui ne rassure pas les uns et les autres.
Et les autres
Les Béninois retiennent aussi au-delà de tout, que leur Président voyage beaucoup et pour avoir été Président de l’Union africaine pendant une année, il leur a vraiment manqué. Comment ne pas parler aussi des microcrédits aux plus pauvres dont s’enorgueillissent certaines femmes qui chantent et danse en permanence pour le Chef de l’Etat et ses ministres ? Et si on commettait l’erreur d’oublier le délestage et ses conséquences sur les activités économiques au lendemain d’une grande assise entre le secteur publique et le secteur privé ? Les vendeurs de Kpayo auront conclu à un travail inachevé si l’on ne parle pas de la traque quotidienne engagée contre leur commerce illicite depuis quelques semaines.
Voilà quelques notes du bilan qui mettent en orbite deux tentatives de coups fourrés au sommet de l’Etat. Il s’agit d’une tentative d’empoisonnement annoncée du Chef de l’Etat qui met hors de son pays, l’opérateur économique Patrice Talon et certains citoyens en prison. La deuxième tentative est relative à un coup d’Etat manqué qui a conduit d’autres citoyens en détention depuis quelques semaines. Voilà ce qui ouvre la troisième année du quinquennat de Boni Yayi. Espérons qu’elle sera moins mouvementée et riche en actions concrètes de développement du Bénin.