Le bout du tunnel serait proche, avait-on pensé au soir du lundi 24 février 2014. Mais c’était une erreur. Tout se complique au sujet de la crise sociale. Depuis hier mercredi, on est replongé dans une guerre sans fin.
Au soir des négociations du lundi, on était loin de penser qu’en l’espace de deux jours les choses allaient encore se compliquer. Très optimistes, on s’était emporté dans un très grand réalisme en accordant une bonne foi très poussée au gouvernement et aux partenaires sociaux. On avait même pris le risque de penser que le gouvernement était prêt pour la restitution des défalcations et qu’il suffisait d’un petit effort pour que la tension tombe définitivement. Mais Patatras. C’était dans nos rêves les plus fous.
On est désormais obligé de baisser la tête car l’évolution de la situation nous oppose un démenti formel. Au cours de sa sortie d’hier mercredi, le ministre du travail et de la fonction publique, Martial Sounton a relevé deux points qui marquent définitivement la rupture avec les bonnes impressions qu’on a eues ce lundi.
Il a affirmé en premier que la grève est illégale et que d’ailleurs au cours des échanges, les émissaires du gouvernement ont fait comprendre aux travailleurs qu’au regard des textes, ils ne sont pas fondés à réclamer une quelconque rétrocession des défalcations.
Sa seconde déclaration qui attriste davantage les plus optimistes est que toute décision du gouvernement d’arrêter les défalcations est subordonnée à la cessation de la grève à partir du 3 mars. Après les déclarations du ministre, on peut se faire une idée claire de ce que le gouvernement n’a pas bougé outre mesure. Cette posture de l’Exécutif nous renvoie à la case départ. Et comme on pouvait s’en douter, les responsables des Centrales et Confédérations syndicales n’ont pas tardé à réagir. Pour Paul Essè Iko, Sg/ Cstb, il n’y a rien à dire d’autre.
Le gouvernement de sa propre signature a sifflé la fin des négociations. « Le gouvernement a sifflé la fin des négociations. On a fait preuve de souplesse, maintenant, on arrête tout. Pour nous, la rétrocession des défalcations est non négociable. Le 3 mars prochain, la grève sera massive. Les manifestations vont reprendre de plus belle », a martelé Paul Essè Iko. Pour Pascal Todjinou, leader de la Cgtb, le gouvernement est dans la duperie en affirmant qu’il veut restituer les défalcations de janvier. On retourne donc à la case départ avec désormais plus de fiel et de résistance.
Encore une erreur fatale
Avec ce qui se passe on est quand même en droit de se demander où se trouve le nœud. Des parties qui ont échangé durant 4 heures d’horloge en sortent un peu satisfaites, mais se livrent par la suite à des sorties médiatiques envolées.
Le gouvernement et les syndicats ont pourtant affiché un air rassurant lundi dernier. Pourquoi le ministre de la fonction publique a encore jugé utile de faire une sortie. Si on suit bien les réactions, on a l’impression que les parties ne se comprennent pas à fond avant de sortir des négociations puisque juste après l’intervention du ministre, les syndicalistes ont réagi vigoureusement.
Le ministre au cours de sa prestation a-t-il dit des choses non convenues au cours des échanges ? Peut –être car, le fiel des syndicalistes ce mercredi contraste quand même avec leur sérénité du lundi. On a l’impression qu’il y a une erreur qui s’est glissée dans la déclaration du ministre Martial Sounton et a provoqué des réactions. Dans un tournant aussi délicat, il n’en fallait pas. Si tout devrait être dit aussi publiquement, autant que les négociations soient diffusées en direct. C’est une erreur qui complique les négociations.