C’est ce vendredi 28 février que la chambre d’accusation de la Cour suprême a fixé comme date pour se prononcer sur le pourvoi en cassation, formé contre le « non lieu » du juge Angelo Houssou confirmé par la Cour d’appel de Cotonou dans l’affaire dite de tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat.
Une tentative qui serait commanditée par l’homme d’affaire Patrice Talon et d’autres personnes, selon le camp Yayi. Quel arrêt rendra la Cour suprême ce jour ? Confirmera-t-elle, à son tour, le « non-lieu » ou non ? Tous les Béninois et les parties impliquées dans ce dossier piaffent déjà d’impatience.
La dernière décision rendue dans cette affaire est celle du 04 décembre à Paris, où la justice français a opposé un refus catégorique à l’extradition vers le Bénin de Patrice Talon et d’Olivier Boko, qui se réfugient depuis le déclenchement de cette affaire dans la capitale française. Une affaire qui continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive.
Pour mémoire, tout a commencé le mercredi 17 octobre 2012, où le Chef de l’Etat Boni Yayi était en visite officielle avec une délégation composée, entre autres, de Dame Zoubérath Kora, sa nièce et le docteur Ibrahim Cissé, son médecin spécial. A leur retour à Cotonou le 19 octobre 2012, le Béninois lambda était loin de s’imager qu’une affaire allait s’éclater deux jours plus tard. Des personnalités soupçonnées sont interpellées dont l’ex-ministre du Commerce, Soumanou Moudjaïdou.
Le mardi 23 octobre 2012, le Juge d’instruction du 6ème cabinet du Tribunal de première instance de Cotonou, Angelo Djidjoho Houssou, aujourd’hui exilé aux Etats-Unis, a écouté Dame Zoubérath Kora, le docteur Ibrahim Cissé et l’ancien ministre du Commerce et Directeur de la Sodéco, Moudjaïdou Soumanou. Les intéressés auraient avoué les faits. Ce même jour, alors que l’audition se tenait encore, le Procureur de la République près le Tribunal de Première instance de Cotonou, Justin Gbènaméto et le Commissaire central de Cotonou, Louis Philippe Houndégnon, animent un point de presse dans l’une des salles d’audience du Tpi de Cotonou.
Ils confirment les faits et exhibent des produits qu’ils considèrent comme des pièces à conviction. Le mardi, Zoubérath Kora, Cissé Ibrahim et Moudjaïdou Soumanou ont été placés sous mandat de dépôt et la justice béninoise délivre deux mandats d’arrêt internationaux contre l’homme d’affaires Patrice Talon considéré comme le cerveau de l’opération et Olivier Bocco, son bras droit. Le 06 novembre 2012, il a été procédé à l’arrestation de M. Bachirou Adjani Sika, garde de corps rapproché du Président de la République toujours pour l’affaire d’empoisonnement. Il aurait continué par échanger avec Talon.
Le 5 décembre 2012, Patrice Talon est interpellé à son domicile parisien, puis remis en liberté quelques heures plus tard. Le Bénin a délivré un mandat d’arrêt international à son encontre dans le cadre de la tentative d’empoisonnement contre le Chef de l’Etat. Le 22 février 2013, Johannès Dagnon, cousin de Patrice Talon et le Chef d’escadron Pamphile Zomahoun ont été arrêtés et gardés à vue par la gendarmerie pour tentative de coup d’Etat contre Yayi puis seront incarcérés.