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La Presse du Jour N° 2081 du 27/2/2014

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Objectif du message du Chef de l’Etat le 28 février 2014 : Boni Yayi a tout faux (Il souffle le chaud et le froid)
Publié le lundi 3 mars 2014   |  La Presse du Jour


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© Présidence par DR
Le Bénin primé à la 38ème Session de la FAO
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La date choisie pour annoncer la restitution des défalcations sur les salaires des travailleurs grévistes était la bonne. Seulement, dans le contenu de son message aux travailleurs et aux responsables des Confédérations et Centrales syndicales, le Chef de l’Etat est complètement passé à côté de la plaque. L’effet escompté n’a pas été produit.

28 février. C’est une date historique pour la démocratie béninoise. C’est à cette date, en 1990, que s’étaient achevés les travaux de l’historique Conférence nationale des forces vives de la Nation. Celle-ci avait permis de passer sans effusion de sang non seulement d’un régime autoritaire à la démocratie, mais aussi d’une situation de grogne sociale aiguë à la paix retrouvée. Mais tout ceci a été possible grâce au dialogue et au consensus national obtenu entre les filles et les fils du Bénin.

Boni Yayi a voulu réinviter l’union nationale et le dégel social en choisissant la date du vendredi 28 février 2014 pour annoncer la restitution aux travailleurs béninois des défalcations opérées sur leurs salaires pour fait de grève. Un point crucial dans les négociations Gouvernement-Syndicats, pour arrêter la grève. Seulement, comme l’ont dit certains responsables syndicaux, le Chef de l’Etat n’a pas mené la démarche normale. Celle d’obtenir le consensus de tous autour de sa décision annoncée vendredi dernier. «On ne peut pas tirer les conclusions des négociations à la télévision», a regretté le Sg Pascal Todjinou de la Cgtb.

Du coup, l’initiative que le président de la République et certainement son entourage ont jugé bon de prendre est tombée à l’eau, en termes d’effets escomptés. Ceux-ci n’ayant pas été au rendez-vous.

Puisque les premières réactions des responsables syndicaux ne sont pas bonnes. Pour eux, la restitution des défalcations sur salaires n’est même pas le point principal de leurs revendications. Ils défendent la liberté syndicale, disent-ils. Mieux, le limogeage de leur poste respectif du préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral et du Commissaire du commissariat central de Cotonou n’est pas à négocier, selon eux.

Nouvelle menace de défalcations

Selon les premières réactions des responsables de Centrales et Confédérations syndicales, la restitution des défalcations sur salaires annoncée par le Chef de l’Etat le vendredi 28 février 2014 n’arrêtera pas la grève. Sur le plateau de « Grand Format » de Canal3 Bénin hier, dimanche 02 mars 2014, le ministre en charge du travail, de la fonction publique et du dialogue social trouve par contre que cette décision du Chef de l’Etat devrait suffire pour que la grève soit arrêtée.

Alors, face à l’inflexibilité des partenaires sociaux, Martial Souton a fait savoir que des instructions sont données pour que les travailleurs qui continueront la grève soient recensés. Il sera alors appliqué à ces derniers la loi de la défalcation sur salaires pour fait de grève.

Le président de la République avait fait les mêmes menaces dans son message de vendredi. Des menaces à peine voilées. Le président de la République joue à la fois au bon et méchant papa. Il souffle le chaud et le froid.

Ce qui est certain, c’est que l’on constate que le gouvernement entend désormais affronter les travailleurs grévistes sur ce terrain. La méthode marchera-t-elle ? La grève va-t-elle en prendre un coup ? Du côté des syndicalistes, il n’en est pas question. On verra jusqu’où ira ce bras de fer avant de s’arrêter.

JMS

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