Pascal Todjinou, Sg- Cgtb : « Si Placide Azandé n’est pas limogé, la grève continue »
Vous savez qu’aucune conclusion de négociation ne se fait à la télévision nationale. Je crois que l’intervention du Chef de l’Etat est un désaveu pour les membres du gouvernement qui négocient avec nous. C’est un grand désaveu. Ça veut dire en termes clairs que le Président Yayi ne fait confiance à personne. Il vient à la télévision pour faire un discours qui mélange tout à la fois. En tout cas, la base avisera.
Le discours de Boni Yayi ne nous a rien apporté de nouveau. Et s’il dit vrai, que l’Etat commence dès ce lundi à payer les défalcations. Ensuite on avisera. Nous n’allons pas accepter une duperie. Qu’on reprenne le travail et que par la suite, il va refuser de payer les fonds défalqués.
Donc, nous voulons des propos concrets accompagnés d’actes concrets. Et par voie de conséquence, ne pensez pas que nous allons démordre. La grève continue. C’est pour cela que les Secrétaires généraux signataires de la grève sont dans tous les départements. La grève que nous avons enclenchée est-elle d’abord pour la restitution des défalcations ?
Non ! Nous avons parlé de notre liberté, et surtout le limogeage de Placide Azandé. Si Placide Azandé n’est pas limogé, la grève continue. Et, c’est près de 2,5 milliards que le Bénin perd chaque jour quand il y a grève, sans compter d’autres faits sociaux qui créent des perturbations dans le pays. Et le gouvernement de Yayi est entièrement responsable de ce qui va advenir. Nous disons à nos militants que jusqu’à nouvel ordre, la lutte continue pour des victoires grandes.
Paul Essè Iko, Sg-Cstb : « Est-ce qu’on a conclu une négociation à la télévision ? »
C’est un discours provocateur. Le Président de la République fait une déclaration à la télévision, alors que nous avons entamé des négociations qui ne sont pas encore conclues. Les négociations doivent être conclues par un relevé des conclusions signé d’accord-partie.
D’abord, le Chef de l’Etat nous a choisi des médiateurs en dehors des textes en vigueur. Nous entamons une négociation et il va la conclure à la télévision. Est-ce qu’on conclu une négociation à la télévision ? Au nombre des raisons qui ont conduit à la grève, il y a d’abord la liberté. Notre liberté nous est très chère.
Nous avons obtenu cette liberté avant que Yayi ne vienne. Et il n’a pas le droit de remettre cela en cause. Alors, si Azandé Placide et Pierre Coovi Agossadou ne sont pas relevés de leurs fonctions, nous continuerons le mouvement de grève. J’informe tous les travailleurs qu’il s’agit de vaincre ou de périr.