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La Nation N° 5936 du 28/2/2014

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Restitution des défalcations sur salaire de janvier et février 2014 : un pas décisif du gouvernement jugé mineur par les syndicalistes
Publié le lundi 3 mars 2014   |  La Nation




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ç’aurait pu être la fin d’une époque, le début d’une nouvelle ère. Mais il n’en sera rien dans la réalité. Le discours à la nation du chef de l’Etat prononcé dans la soirée du vendredi 28 février dernier et la décision de restituer les défalcations opérées sur les salaires des mois de janvier et février 2014, aux yeux de certains responsables syndicaux ne sont pas encore suffisants pour désamorcer la crise sociale actuelle.


Par Josué F. MEHOUENOU

A la suite de l’échec pour une cinquième fois consécutive des négociations entre le gouvernement et les responsables syndicaux jeudi 27 février dernier, les organisations syndicales ont entrepris une tournée d’explication auprès de leurs militants à la base, en vue de leur faire maintenir la garde pour la satisfaction des revendications.

Ceci, sans se douter que dans la soirée du vendredi 28 février, le chef de l’Etat avait prévu de leur restituer les défalcations sur les salaires des deux derniers mois, conformément à leur souhait et de s’adresser par la même occasion à la nation qu’il prend «à témoin face à la fronde sociale» menée par eux.

Le message du chef de l’Etat est d’ailleurs on ne peut plus clair. Pour lui, «le Bénin traverse une crise sociale due à l’arrêt de travail décidé par certaines Centrales et Confédérations syndicales suite à des manifestations publiques non autorisées par l’autorité départementale». Sous le prétexte que les libertés publiques sont ainsi menacées, dit-il, «certains responsables syndicaux ont suscité des mouvements de débrayage visant en vain la paralysie de l’administration publique.
Cependant, face à leur détermination des perturbations ont été observées par endroits», reconnaît-il.

Les syndicalistes ne démordent pas

Rappelant par ailleurs les efforts précédemment consentis depuis 2006 pour améliorer les conditions de vie et de travail des agents de l’Etat, le président Boni Yayi a annoncé qu’il fera «dans un souci d’apaisement, procéder à la restitution des défalcations opérées en 2014 et ce, nonobstant tous les vices de procédures qui ont entaché le déclenchement de ces grèves ainsi que les enjeux, de toute évidence étrangers aux intérêts corporatistes des travailleurs ».

Une nouvelle qui espérait-on, devrait amener les responsables syndicaux à surseoir à leur mouvement pour ordonner la reprise du travail. Malheureusement, il n’en sera pas ainsi.
La restitution des défalcations opérées sur les salaires n’entraînera pas ipso facto la fin du mouvement de grève. Pour certains responsables syndicaux, comme Pascal Todjinou, le chef de l’Etat a tout fait, sauf l’essentiel.

«Nous tenons toujours aux limogeages du préfet Placide Azandé et du commissaire central de Cotonou, Pierre Agossadou», ont fait savoir les responsables syndicaux en meeting d’explication le week-end dernier à Porto-Novo.
D’ailleurs, à la fin du cinquième round des négociations, Paul Essè Iko avait clairement fait savoir que la classe ouvrière tient à ces deux limogeages « comme à la prunelle de ses yeux ».

Et pour Pascal Todjinou, il n’est pas question de laisser en poste ces deux responsables qui « ont violé profondément la Constitution». Au sujet du message du chef de l’Etat à la nation, il estime qu'« on ne conclut pas une négociation à la télé, mais autour d'une table avec des arguments solides».

C’est pourquoi, ceux-ci estiment que rien n’est encore gagné et que le mouvement de grève se poursuivra, du moins jusqu’à ce que Placide Azandé et Pierre Agossadou soient relevés de leurs postes.

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