A l’Université d’Abomey-Calavi ce lundi 3 mars 2014, l’ambiance n’a pas été celle des jours ordinaires. En effet, suite à un sit-in organisé par les étudiants pour réclamer la reprise des cours, ces derniers ont subit la colère des hommes en uniforme venus empêcher le mouvement.
Depuis quelques semaines, le climat social du Bénin est quelque peu tendu surtout avec les grèves perlées qui d’une manière ou d’une autre, paralysent le secteur éducatif. Dans perspective de trouver une sorte de palliatif à cette crise, des séances d’échanges ont eu lieu entre le Gouvernement et les centrales syndicales, mais sans compromis.
« Nous avons constaté que lors de son intervention la dernière fois, le Chef de l’Etat a semblé dire qu’il ne veut pas satisfaire les revendications des enseignants et des étudiants » a expliqué Damien Zinsou Dégbé, Président de l’Union Nationale des Scolaires et Etudiants du Bénin (Unseb) de l’Université d’Abomey-Calavi, justifiant la sortie de ses camarades.
« Les étudiants ayant appris cette information ne peuvent pas se laisser faire parce que si les grèves continuent cette semaine, l’année risque d’être blanchie » a-t-il poursuivi. Dans l’obligation de prendre leur destin en main, ces étudiants ont manifesté sur la voix inter-états Calavi-Godomey pour exprimer leur mécontentement.
Ils ont bloqué la voix pour se faire entendre, mais les forces de l’ordre ne les laisseront pas faire. C’est ainsi que les policier appuyés d’un détachement de gendarmes se sont mêlées à la marche pour remettre de l’ordre. Bastonnades, arrestations et tirs de gaz lacrymogène ont pris droit de cité, replongeant le campus dans ses bouleversements habituels.
« Nous, enfants de parents pauvres, c’est nous on veut sacrifier », s’est désolé le Président de l’Unseb de l’Uac. Les étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi exhortent donc le Gouvernement à satisfaire les revendications des enseignants pour la reprise des cours.
Florence Hologan (Stagiaire)
Adjarra aussi…
Alors que les forces de l’ordre réprimaient le sit-in des étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi, ceux du Centre Universitaire d’Adjarra donnaient aussi de la voix. Ils ont tenu à exprimer leur ras-le bol face à la grève qui paralyse le monde éducatif depuis deux mois. « Nous exigeons la reprise des cours dans nos universités, nous ne voulons pas d’une année académique blanche » pouvait-on lire sur les affiches. De rouges vêtus, ces étudiants ont scandé des slogans hostiles au gouvernement.
A travers leur porte-parole Gérard Lègba, les étudiants du Centre Universitaire d’Adjarra ont invité les deux parties engagées dans la crise sociale à faire des concessions pour une sortie de crise.