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Le Matinal N° 4300 du 3/3/2014

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Promesse de rétrocession des 2 mois de salaires défalqués aux fonctionnaires : les travailleurs y voient une duperie de Yayi
Publié le mardi 4 mars 2014   |  Le Matinal


Conseil
© Autre presse par Presidence
Conseil de l`entente: réunion des chefs d`Etat et de gouvernement à Niamey.
Mardi 17 Décembre 2013, à Niamey (Niger). Tenue de la 2 ème session ordinaire de Conférence au sommet des Chefs d`Etat et de Gouvernement du Conseil de l`Entente. Photo : Le president Boni Yayi.


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La décision du Président de la République prise le 28 février 2014 sur les écrans de l’Ortb de restituer les salaires défalqués aux fonctionnaires suscite des suspicions et des inquiétudes dans le rang des Centrales syndicales. Ces dernières ne croient pas en la réalisation de cette promesse d’autant que le Chef de l’Etat par le passé ne respecte pas la parole donnée.


Les propos tenus par le Chef de l’Etat, Yayi Boni, le 28 février 2014 sur la télévision nationale ne rassurent pas les partenaires sociaux. La rétrocession des deux mois de salaires défalqués aux fonctionnaires annoncée par le Président de la République n’est pas accueillie comme une bonne nouvelle.

A en croire le Secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Benin, (Cgtb), Pascal Todjinou, le Chef de l’Etat vient de dire un grand mensonge aux travailleurs. Il martèle qu’il a fait une promesse qu’il ne pourra jamais réaliser. Il est soutenu par le Secrétaire général de la Fesyntra-finances Laurent Mêtognon qui indique qu’avant qu’une décision liée à la restitution des salaires défalqués ne soit appliquée, il faut qu’elle soit débattue dans le cadre des négociations Gouvernement/Syndicats.

Ensuite a-t-il renchérit, il faut que les conclusions de ces négociations concrétisant ces défalcations passent en Conseil des ministres. Pour des experts financiers, il sera très difficile pour le Chef de l’Etat de mettre en exécution cette promesse, car pour eux aucune opération financière ne peut se faire sur les comptes du trésor public sur la base d’une simple déclaration. « Comment voulez que nous restituons les sous défalqués aux fonctionnaires parce que le chef de l’Etat l’a promis sur les ondes de la télévision. Une restitution de salaire ne se fait pas sur un coup de tête.

Il faut analyser les incidences financières avant de décider » ont confié des fonctionnaires du Trésor public. C’est un avis partagé par un responsable des ressources financières et matérielles (Drfm) d’un ministère. Pour lui, avant que les salaires défalqués ne soient restitués à leurs bénéficiaires, il faut que le Président de la République tienne un Conseil des ministres et précise dans son relevé, le montant et la date de paiement.

Après quoi, il doit, a-t-il ajouté, faire une ampliation au ministère des finances qui va mettre à la disposition du trésor et des recettes et perceptions les fonds à rétrocéder aux agents publics. De tout ce qui précède, on peut se permettre de dire que Yayi Boni a tenté de rouler les Centrales syndicales dans la farine, car il ne réalisera jamais cette promesse.

Et il ne sera pas exagéré de dire qu’il les a mises en difficulté, car selon certaines informations, il y a des menaces de défections qui s’enregistrent dans le rang des syndicats affiliés. Si certains sont prêts à reprendre le travail ce jour mardi 04 mars suite à cette déclaration du Président de la république d’autres estiment qu’il faut poursuivre la lutte jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications.

Une conférence publique prévue pour ce jour à la Bourse du travail

Face à la nouvelle donne, les Centrales syndicales n’entendent pas baisser la garde. Depuis le samedi dernier, elles sont descendues à la base pour rencontrer les syndicats affiliés en vue de les remobiliser. De ces rencontres, il ressort que la plupart des militants sont plus décidés à poursuivre le mouvement de débrayage.

« Au cours de cette rencontre, ils nous ont réaffirmé leur engagement à poursuivre la lutte » a indiqué le sg/Fesyntra-Finances, Laurent Mètognon. Pour Pascal Todjinou, c’est le moment plus que jamais de se mobiliser pour faire face aux stratégies de démobilisation et de déstabilisation du mouvement. Et pour mieux peaufiner leur stratégie de lutte, elles organisent ce jour une conférence publique.

« La grève continue. Nous sommes décidés à aller jusqu’au bout. Nos militants nous ont renouvelé leur engagement à poursuivre la grève. Ils ont dit que si on la suspend, eux ils vont la poursuivre sans nous. Nous débattrons ce jour avec nos syndicats de la conduite à tenir » a confié Pascal Todjinou.

Claude Ahove

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