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Malgré la décision de la rétrocession des défalcations : L’école béninoise toujours en sursis
Publié le mardi 4 mars 2014   |  Educ'Action


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© Autre presse par DR
Education nationale : Les directeurs d`écoles et enseignants de la circonscription scolaire 1, 2 et 3 d`Abomey-Calavi et Sô-Ava ont décidé de fermer les salles de classe


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On pensait atteindre le bout du tunnel. La décision de la rétrocession des défalcations sur les salaires des mois de janvier et février 2014 dans le souci du dégel et de l’apaisement, vivement applaudie par des parents d’élèves et autres acteurs de l’école, semble ne pas obtenir l’assentiment des responsables syndicaux. Paul Essè Iko, très acerbe, rejette l’offre et appelle au durcissement tant que les supposés commanditaires des bastonnades du 27 Décembre ne sont relevés de leurs fonctions. Les impacts de la grève sont trop lourds à supporter et le risque de l’invalidation de l’année reste actuellement entier. Ce dossier vous replonge dans l’environnement âcre des débrayages, leurs répercussions sur les apprenants et mieux vous fait lire les cris de cœur des élèves abandonnés à eux-mêmes. Bonne lecture…


Le spectre de l’année blanche n’est pas totalement évacué. L’épée de Damoclès qui plane sur l’invalidation de l’année académique en cours reste persistante. Malgré la bonne nouvelle du weekend. En effet, à l’annonce du communiqué de presse radiodiffusé et télévisé dans la nuit de ce vendredi 28 février 2014, la joie a gagné les cœurs. L’information de la rétrocession des défalcations sur salaire des mois de janvier et février a ramené l’espoir dans le rang des parents d’élèves désespérés au chuchotement et à la menace de l’année blanche brandie par les centrales et confédérations syndicales si rien n’était fait du côté de l’Exécutif pour une sortie heureuse de crise. Se sont réjouis nombre d’enseignants et d’acteurs du système éducatif. Mais cette joie retrouvée sera de courte durée et cédera à nouveau place au dépit. Et pour cause, la décision gouvernementale ne semble visiblement pas recevoir l’assentiment des secrétaires généraux des centrales syndicales. Joint au téléphone, ce samedi matin, au sujet de la décision gouvernementale, Paul Essè Iko, l’une des parties prenantes en sa double qualité d’enseignant et de secrétaire général de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (Cstb), a, au nom de ses camarades syndicalistes et militants, fustigé la méthode de l’Exécutif qui consiste à conclure une négociation par médias interposés sans aviser la seconde partie en conflit. Pour lui, l’Etat demeure dans son dilatoire et les mouvements pourraient se durcir les tous prochains jours. Les causes de la grève restent et demeurent la répression sanglante du 27 décembre 2013, a-t-il rappelé avant de se prononcer sur cette décision gouvernementale en ces termes : « C’est une provocation de la part du gouvernement qui est toujours dans son dilatoire. Cette décision ne désamorce pas la crise. Le gouvernement n’a pas touché aux causes qui ont amené la grève. Il n’a pas relevé de leurs fonctions Placide Azandé, le préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral encore moins le commissaire central de la ville de Cotonou, Pierre Agossadou. On ne va pas à la télévision pour conclure une négociation. Le mouvement se poursuit et le mot d’ordre que nous donnons à tous les travailleurs aujourd’hui, c’est vaincre ou périr ». A la lecture et à l’analyse des propos de Paul Essè Iko, secrétaire général de la Cstb, le risque du maintien des mouvements de débrayage dans les lycées et collèges est grand.

Impacts des mouvements de débrayage sur le système éducatif

Ces mouvements ne sont pas sans conséquences sur le système éducatif, selon Vincent Houndédako, secrétaire général du Syndicat National des Enseignants du Supérieur (SNES). Avant de revenir sur leurs répercussions, il est nécessaire d’évaluer leurs impacts de façon générale car, précise-t-il, aucune composante ou entité socio professionnelle aujourd’hui n’en est épargnée. « Presque tous les secteurs sont bloqués. Il y a les magistrats qui sont en grève, les médecins aussi et les universitaires de même. Même si ce n’est pas toutes les universités comme on croit nous le dire, même si c’est une seule université qui est en grève, c’est un problème pour le gouvernement. Nous osons dire que la situation est préoccupante aujourd’hui. Donc pour qualifier présentement la situation, nous dirons que la situation est grave », a-t-il confié avec amertume. Un diagnostic que fait sien Bernard Bessan Hounkpè. Instituteur de son état, il est le Directeur de l’EPP Glodjibé B et secrétaire à la formation et à l’éducation ouvrière de la Cstb. A travers une interview à nous accordée, il explique dans les moindres détails, la norme du déroulement des activités académiques dans une année scolaire en ces termes : « L’école est une institution programmée. A l’école, on suit des programmes donnés dans six (06) champs de formation. Il s’agit du Français, les mathématiques, l’éducation scientifique et technique (autrefois appelée sciences naturelles ou exercice d’observation), l’éducation sociale anciennement appelée histoire et géographie et l’éducation civique et morale qui se retrouve également dans l’éducation sociale. Il y a aussi l’éducation artistique c'est-à-dire dessins, chants, tout ce qui relève de l’art. Enfin, il y a l’éducation physique et sportive (EPS). Et à l’école, chaque classe a un emploi du temps que le maître est censé exécuter. Lorsque vous n’avez pas fait quelque chose aujourd’hui, vous êtes obligé de le faire à l’avenir sinon vous ne pouvez pas escamoter. C’est pourquoi je disais que c’est une institution très programmée. On ne fait pas autre chose à la place d’une autre. Si vous ratez un maillon, cela voudra dire que vous allez hypothéquer le maillon suivant. C’est pourquoi il y a des programmes, il y a l’emploi du temps, il y a un temps pour l’exécuter, un temps pour se reposer un peu (ce que l’on appelle congés qui sont destinés à l’apprenant puisque celui qui a créé ce qui est école a bien analysé lorsqu’on fait un peu, il faut donner le temps à l’enfant pour se reposer un moment et revenir). Lorsque c’est bloqué à un moment donné, d’abord si l’enfant reste trop à la maison, il désapprend. Et lorsque vous reprendrez, il va perdre les pédales. Puisque là où vous étiez arrêtés, si c’était un bref congé, il pouvait toutefois apprendre et revenir mais si c’est un blocage qui est venu de l’autorité ou du simple fait du maître, l’enfant en tant qu’enfant croit que c’est une débandade totale. Il est obligé de ne rien apprendre à moins que ses parents soient un peu instruits pour le canaliser encore qu’il ne connait pas quand il va reprendre. Pour avoir laissé les cours il y a longtemps, à la reprise, il perd les pédales et cela devient du fil à retordre pour l’enseignant même parce que l’enfant est revenu cru. Il faudra donc reprendre si ce n’est pas à zéro, essayer de le ramener sur le chemin. L’année scolaire est fixée. Cela a un calendrier reconnu jusqu’à l’Unesco et lorsque le calendrier est bâclé, cela voudra dire que ça va agir sur tout le système ». Il faut avoir régulièrement 26 semaines de cours pour que l’année soit ou prétend être validée, informent les spécialistes des questions de l’éducation au plan international. Lorsqu’on en perd trop comme c’est actuellement le cas où sur les 26 semaines, seulement 11 n’ont été faites que correctement, tout ce qui est perdu n’est plus facilement rattrapable, poursuivent les mêmes sources. La question qui se lit sur les lèvres actuellement est celle du rattrapage au cas où les négociations aboutissaient entre les deux parties pour sauver l’année.

Le rattrapage en question

Il se chuchote dans l’opinion la question du rattrapage en cas de concession entre les deux parties en conflit pour sauver l’année. A cette question, Vincent Houndédako estime qu’elle n’est pas pour l’heure d’actualité parce que ne percevant pas encore les signes apparents d’un probable dégel. Toutefois poursuit-il, le personnel enseignant avisera en cas d’aboutissement des négociations car explique-t-il, le premier semestre qui prend en compte toutes les évaluations n’a pas été achevé avant même qu’on ne parle du second. « C’est un problème crucial pour nous en ce moment et nous négocions avec la base pour voir la faisabilité de la chose. Si à partir du lundi, les négociations n’aboutissaient pas, alors là c’est grave », a-t-il lâché tout ému. Bernard Bessan Hounkpè, lui, conditionne le rattrapage à la stimulation et se veut au nom des travailleurs ferme. « C’est le même schéma que 2012 qui se reproduit et le 1er mars dépassé, l’année sera blanche. Actuellement, ceux qui nous font mal croient que cela sera la même chose que 2012 où nous avions consenti des sacrifices extrêmes en écrasant d’abord un congé qui devrait suivre en mars, en reprenant le calendrier scolaire pour augmenter tout ce qu’on avait fait avant de prétendre rattraper pour que l’année soit sauvée. Ce sera la même chose cette année à condition qu’on soit stimulé. Tous les enseignants sont unanimes aujourd’hui que si leurs revendications ne sont pas satisfaites, personne ne reprendra l’école. Ça, c’est clair. Je parle en tant qu’enseignant et en tant que représentant des travailleurs », a-t-il déclaré, serein.

A la question de savoir si les autres travailleurs ne peuvent pas observer la grève à la place des enseignants pour ne pas pénaliser les enfants apprenants notamment ceux qui sont dans les classes d’examens dans un contexte où en situation réelle, le niveau est déjà bas, Paul Essè Iko se veut franc. « Si les enseignants estiment qu’ils ne doivent pas être en marge du mouvement, la Constitution le leur permet. Ne demandez pas à d’autres de le faire à leur place », a répondu le Sg de la Cstb. Une réponse que vient corroborer celle de Paulin Attinon, adjoint du directeur de l’EPP Cadjèhoun qui déclare : « Il n’est pas possible que les enseignants fassent exception à la grève parce que les enseignants en sont les principaux bénéficiaires. Pour nous, la grève est notre dernière arme et nous l’utilisons aujourd’hui parce que le gouvernement ne veut pas démordre. Quand on choisit le dialogue, le gouvernement fait la sourde d’oreille et nous sommes obligés d’aller en grève ».

Le rôle attendu de la fédération nationale des associations des parents d’élèves

Bernard Bessan HounkpèEpiphane AZONC’est par une démonstration filmique que Paul Essè Iko a décrit le rôle qui devrait être celui des parents d’élèves dans cette crise qui oppose les centrales syndicales, crise qui n’a pas fini de livrer son dernier verdict. « C’est l’image de deux personnes qui se battent. L’une a terrassé la seconde. Et une troisième personne arrive. Pour les séparer, il doit demander aux deux de cesser de s’entrelacer. Et dans la relation des faits, de situer à chaque niveau les responsabilités. Mais les parents d’élèves arrivent et ils demandent de mettre la balle à terre alors qu’ils voient l’autre entrain de pilonner son second. On nous fait des défalcations, on nous a gazés. Les parents d’élèves doivent demander au gouvernement de régler le problème des enseignants pour qu’ils aillent à l’école parce que c’est toujours le même scénario. Chaque fois, on nous appelle des faux parents d’élèves qui déblatèrent sur nous et les frustrations ne finissent pas. C’est ce que feu Monseigneur Agboka nous avait dit. Nous sommes allés le voir au cours d’une grève. Agboka baisse la tête et il dit : celui qui doit, doit payer. C’est l’image de deux paroissiens qui viennent me voir et qui disent Pierre doit à Jacques. S’ils viennent me voir, je dirai Pierre tu dois à Jacques, remets ce que tu dois à Jacques. Si je ne le dis pas, c’est comme si je retourne le monde à l’envers pour qu’il marche la tête en bas, les pieds en l’air. La morale, c’est que celui qui a tort puisse avoir la rémission de ses péchés en reconnaissant son tort. C’est comme cela que nous pouvons bâtir ce pays. Les parents d’élèves n’ont pas à dire nous ne sommes ni sur les enseignants ni sur le gouvernement, chacun n’a qu’à mettre la balle à terre. Ils doivent jouer le rôle de l’éveil dans le sens que la démocratie ne meurt pas, dans le sens que les lois soient appliquées », a conseillé Paul Essè Iko aux associations des parents d’élèves. Un avis que ne partage guère le Président en exercice de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves, Epiphane Azon qui ne se retrouve pas à travers cette analyse des faits par le Sg de la Cstb. Epiphane Azon s’inscrit en faux contre ces accusations et affirme haut et fort n’avoir pris parti pour personne en jouant convenablement le rôle qui est le sien. « Lorsqu’il y a grève, quel que soit le mobile de cette grève, les parents ne peuvent pas être contents de voir les enfants à la maison. En matière de rôle, je pense que nous jouons suffisamment le rôle de médiateur mais cette fois-ci, j’avoue que c’est une grève qui ne ressemble pas du tout aux précédentes. Les précédentes nous amenaient à être beaucoup plus visibles. Mais maintenant, nous avons stratégiquement choisi de sensibiliser et les parents et les élèves et même certains enseignants qui acceptent de nous écouter parce qu’il y a certains qui sont extrémistes et lorsqu’il y a extrémisme, c’est difficile de ramener l’intéressé tout de suite à la raison. Il faut avouer que je n’ai pas rencontré les centrales parce qu’en matière de négociation, la courtoisie doit être de mise mais lorsque l’un doit insulter l’autre avant de l’amener à accepter, là, ce n’est pas bien. Les syndicalistes, j’avoue, qu’ils n’ont pas toujours le langage qu’il faut pour négocier. En ma qualité de Président de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves, j’ai parcouru un peu le pays et j’ai sensibilisé surtout les parents d’élèves pour qu’à leur tour, surtout les bureaux exécutifs des Cegs et écoles primaires, ils sensibilisent les enseignants à regarder beaucoup plus l’avenir de ce pays à travers les enfants. Il est vrai que ce qui s’est passé le 27 décembre dernier a été désapprouvé par plus d’un parce qu’au moment où nous, parents et certains partenaires techniques et financiers, luttons pour qu’on arrête le châtiment corporel dans les écoles, ce n’est pas en ce même moment qu’à visage, on bastonne ou mettre en débandade les éducateurs que sont les enseignants. Nous avons fustigé ce comportement mais qu’à cela ne tienne. Là où il y a des avantages, il y a toujours un petit risque, un petit inconvénient. Nous en appelons à la conscience des enseignants pour qu’ils reprennent les classes..», a-t-il récusé.

Quelle chance pour sauver l’année ?

Le Président de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves reste optimiste quant à la validation de l’année académique en cours. « Les deux acteurs sont conscients qu’ils n’arriveront pas à l’année blanche. Chacun tire sur la ficelle tout en ayant à cœur qu’ils n’ont aucun intérêt à blanchir l’année. Lorsqu’une année est blanche, je sais combien des centaines de milliers de francs un parent perd », a-t-il souligné. Vincent Houndédako, le Sg du Snes, lui, prend le peuple à témoin et le gouvernement. « On a vu des grèves dans ce pays et nous savons comment les négociations ont été menées. On a même l’impression que les gens qu’on nous envoie ne sont pas à la hauteur des négociations et cela me fait mal », regrette Vincent Houndédako. A en croire Paul Essè Iko, les points importants qui ne sont pas susceptibles de négociations que le gouvernement doit satisfaire restent et demeurent le limogeage de Placide Azandé, préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral et du commissaire central de la ville de Cotonou, Pierre Agossadou. Ce faisant, le Chef de l’Etat aura sauvé la démocratie, aura respecté la Constitution et aura posé un grand pas pour que désormais, n’importe quel lascar ne vienne tirer sur des manifestants disant que c’est tel ou tel qui lui a demandé de le faire ou que n’importe quel préfet ou ministre ne puisse donner l’ordre d’aller interdire une marche ou une manifestation, a-t-il martelé. « Le gouvernement est le dépositaire de tous les textes et pourtant, il traine à négocier, à prendre des dispositions pour que l’année ne soit pas blanche. Nous, nous pensons que l’année doit être sauvée. Mais si quelqu’un met un obstacle et ne veut pas sauver l’année, il emporte l’entière responsabilité. L’Etat ne veut pas satisfaire les revendications mais nous, nous voulons sauver la démocratie. Si l’année est blanche, la responsabilité en incombe à l’Etat », a conclu Paul Essè Iko.

Impressions d’une frange d’élèves rencontrés dans quelques écoles et collèges d’enseignement public à Cotonou

CollègiensGbétie Styves, élève en classe de Tle D2

« L’année est entrain de se terminer mais nous ne savons pas encore quel sera notre sort »

« En l’absence de nos professeurs, nous nous organisons en groupes de travail. En ce qui concerne le fait que nos professeurs n’arrivent plus en classe, ça nous dérange et cela nous perturbe beaucoup parce que quand nous regardons les élèves des collèges privés, ils fonctionnent et travaillent tous les jours tandis que ce n’est pas le cas chez nous autres. De ce fait, le peu que nous devrions bénéficier, les syndicalistes et le gouvernement ont décidé de nous en priver. Pour moi, je veux simplement dire aux syndicalistes et au gouvernement de tout laisser et de ramener la balle à terre pour que nous recommencions librement les cours après les congés. Et encore, je veux dire que les grèves nous perturbent mais en tant qu’élève conscient en classe d’examen, nous travaillons, nous nous organisons et nous prenons des cours que nous photocopions sans les comprendre. L’année est entrain de se terminer mais nous ne savons pas encore quel sera notre sort. »

Fabrice Dègnon, élève en classe de Tle D2

« Je voudrais demander aux syndicalistes de ramener la balle à terre parce que nous sommes leurs enfants »

« Par rapport au mouvement de grève lancé depuis le mois de janvier, ça joue sur nous mais on se défend quand même. Dans ma classe, nous sommes une cinquantaine. Nous avons formé 10 groupes et chaque jour, nous travaillons pour occuper le temps aussi bien à la maison qu’à l’école. Mais sans vous mentir, il y a des situations d’apprentissage que nous recopions sans pouvoir les comprendre. Mais on arrive à se défendre pour le peu que nous avons compris. Nous avons le manque de documents et parfois c’est à la base de documents parfois anciens ou qui ne sont même pas au programme qu’on utilise. Et par rapport à ça, on se défend avec les grands frères qui sont à la maison. Par rapport à la grève, je voudrais demander aux syndicalistes de ramener la balle à terre parce que nous sommes leurs enfants et les grèves n’aboutissent à rien. Ces grèves ne conduisent à aucun meilleur résultat. »

Mama Kêmi Samirath, élève en classe de Tle D2

« On ne travaille même pas parce que les professeurs ne sont souvent pas là »

« Des fois quand nous arrivons à l’école, on ne travaille même pas parce que les professeurs ne sont souvent pas là. On n’essaye de faire les trucs ensemble. Des fois quand on est ennuyé, on va à la maison pour se reposer et après faire quelques exercices. Parfois les professeurs envoient des fiches que nous recopions et ils nous disent qu’à la fin des grèves, ils viendront nous les expliquer. »

Hounkpatin Ursule, élève en classe de Tle D2

« J’essaye quand même d’occuper mon temps »

« Par rapport à ce problème, on vient au cours mais les professeurs ne sont pas là. Mais on essaye de travailler en groupe. Des professeurs envoient des fiches que nous recopions et après ils viennent nous expliquer et ensemble on travaille en classe à faire des exercices. Nous sommes là aujourd’hui pour un rattrapage en Histoire-Géographie mais depuis, le professeur n’est pas encore arrivé. Moi si je viens en classe et que le professeur n’est pas là, je prends un exercice que je traite. Parfois je rentre à la maison et je me repose. J’essaye de faire quelques travaux. J’essaye quand même d’occuper mon temps. »

Maxime Kognanvo, élève à l’EPP Cadjèhoun

« Pendant les moments de grève, je me promène dans les vons de Cadjèhoun »

« Pendant les moments de grève, je me promène dans les vons de Cadjèhoun. Je cours derrière les Egoungoun et je vais dans les salles de jeux. »

Gloria Hounty, élève à l’EPP Cadjèhoun

« Pendant les moments de grève, je me promène beaucoup. »

Paulin Attinon, Adjoint du directeur de l’EPP Cadjèhoun

« Lorsqu’une classe est fermée, les enfants sont privés de connaissances »

« Lorsqu’une classe est fermée, les enfants sont privés de connaissances. Les programmes ne sont pas exécutés aux bons moments. Tout cela nous entraine à une prorogation de l’année si les choses reprennent normalement. »

Augustin Sossou, élève au Ceg Vèdoko

« Je me balade et je vais voir mes amis »

« Pendant ces moments, je ne fais pas grande chose. Je me balade et je vais voir mes amis. Parfois je révise mes cours. »

Caroline Sèdjro, élève au Ceg ‘’Le Nokoué’’

« Je révise avec mes camarades »

« Pendant ces moments, je révise avec mes camarades. Je vais voir certains de mes amis qui ont eu à faire la classe pour collecter des épreuves. »

Lucrèce Minanon, élève au Ceg Zogbo

« Je fais les travaux domestiques »

« Je fais les travaux domestiques, ensuite je vais chez des amis pour faire des exercices et enfin je me balade. »

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