Les jeunes cadres de la commune d’Abomey-Calavi étaient en assemblée, samedi 1er mars dernier. Sous la coordination de Sébastien Dohou, les membres d’Alternative citoyenne les ont entretenus sur le thème, «Jeunesse-éthique-politique».
Par Didier Pascal DOGUE
Dans une communauté où il y a manque d’échange sur un sujet d’importance, la fréquence de la violence devient la fenêtre de toutes les formes d’expression. Situant le contexte de la rencontre du samedi dernier avec la jeunesse d’Abomey-Calavi, Me Joseph Djogbénou, invité pour entretenir les jeunes cadres, a souligné l’importance du sujet au centre des échanges. Pour lui, le cadre jeune est une ressource importante. La problématique du thème, selon lui, pourrait se résumer à la question de savoir si les jeunes en quête de modèles peuvent se retrouver en politique ?
Le professeur a fait le constat que les jeunes s’éloignent de l’espace politique alors qu’ils devraient plutôt l’investir afin de l’influencer et d’apporter leur pierre à la construction de l’édifice.
Ainsi, dans l’opinion publique, il retient que la crédibilité de ceux qui s’engagent en politique n’est pas préservée. Ce qui fait, selon lui, que les jeunes s’en éloignent.
L’illustration est la floraison des ONG où les bonnes gens se réfugient. Il a également évoqué la facilité de la migration du sérail politique vers les associations. Le monde politique devient celui des pestiférés.
L’éthique, selon lui, est un critère de politique tandis que la jeunesse est le souffle de la politique. Ainsi, retient-il, l’être humain préfère choisir entre le bien et le mal pour son propre épanouissement. L’éthique consiste, selon lui, à traduire le bien dans une chaîne de solidarité.
La politique consiste, selon Me Joseph Djogbénou, à faire en sorte que les jeunes qui veulent devenir avocat, magistrat ou médecin le soient.
La politique est une construction, une projection ou encore une anticipation. Vouloir le bien des jeunes, c’est poser les bases d’une construction verticale. C’est cela la projection, l’anticipation. Tout programme politique est un programme de jeunes.
Raison pour laquelle il convie les jeunes à investir l’espace politique. «Investissez l’espace politique parce que la jeunesse est son souffle. Il faut vous investir avec enthousiasme pour le bien de la communauté ; ainsi, vous irez au paradis», enseigne-t-il.
Même engagement
C’est au même engagement que Joël Atayi Guèdègbé et Urbain Amègbédji convieront les jeunes cadres à l’occasion de cette rentrée politique 2014. Pour eux, la jeunesse responsable est celle qui s’engage, qui prend conscience de son état, du lien qu’il y a entre la société dans laquelle il vit et elle.
«Une jeunesse responsable est celle qui sort de son individualisme, qui s’intéresse à ce qui se passe dans la cité», souligne Urbain Amègbédji; faisant allusion aux Européens qui ne lésinent pas sur les moyens lorsque c’est un seul de leurs ressortissants qui est pris en otage par exemple. «Notre bonheur est dans notre main; notre avenir l’est également; nous devons nous y investir, car les décisions prises impactent les jeunes s’ils ne réagissent pas», poursuit-il avant de conclure que les jeunes doivent s’engager et faire la politique, sinon ils vont la subir.
Entretenant quant à lui les jeunes sur «éthique et politique au Bénin : quels rôle pour la jeunesse ?», Clotaire Olihidé, expert en questions électorales, a souligné l’engagement dont les jeunes doivent faire preuve en prenant conscience de l’enjeu. Et c’est là qu’intervient, selon lui, l’éthique.
Après avoir défini la politique qui est l’art de gérer la société, et qui se réfère à la pratique du pouvoir, Clotaire Olihidé a retenu qu’au Bénin, malgré l’arsenal et tout le dispositif légal que les politiciens se sont donné, l’éthique n’est pas leur tasse de thé.
Avec Clotaire Olihidé, on retient que de nos jours, le terme politique est dévoyé, galvaudé; et que les débats politiques qui devraient permettre d’échanger pour confronter les idées en vue du développement ne sont pas organisés.
Ce qui fait selon lui, que «Tout se joue de plus en plus sur les médias sociaux». Il exhortera alors les jeunes à s’engager afin d’imprimer une certaine vision au pays même si des problèmes de survie gangrènent leur quotidien.
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