Le dialogue interreligieux constitue un enjeu majeur de notre temps face aux théories du choc des civilisations et à la montée du fondamentalisme religieux avec comme conséquence l'esprit d'intolérance et le repli sur soi, a estimé mardi à Cotonou le président béninois, Boni Yayi.
"Notre monde a aujourd'hui besoin du dialogue des cultures, de l'ouverture aux autres, fondement de la construction d'une société de liberté, de justice, de démocratie, de solidarité et du respect de la dignité humaine", a-t-il déclaré au cours de la session internationale du dialogue interreligieux qui se déroule actuellement à Cotonou.
Selon le chef de l'Etat béninois, le désir passionné de retourner aux fondements de chaque religion et la réaction aux agressions de la culture séculière moderne ont grandement favorisé la croissance des mouvements de renouveau religieux.
"Le passé d'oppression d'une religion par une autre, dominante, a suscité des animosités et des préjugés qui alimentent ces mouvements.
Souvent, les structures et les sentiments religieux sont manipulés par des groupes de pression politiques, économiques, culturels ou ethniques en vue de sauvegarder leurs intérêts engendrant ainsi des idéologies et des mouvements fondamentalistes au sein des communautés religieuses", a-t-il regretté.
Il a estimé que la question qui se pose est de savoir comment nous pouvons vivre ensemble sans que la diversité de nos sociétés ne suscite une anxiété croissante, ne divise les communautés et ne soumette nos démocraties à une pression accrue.
"La mondialisation oblige toutes les communautés, quelles qu' elles soient, à se côtoyer, à échanger et à partager diverses opinions.
Elle met diverses religions comme diverses cultures en contact les unes des autres", a-t-il affirmé, précisant que cette communion ne peut se faire sans un dialogue qui cherche à réaliser les potentialités d'unité et de libération de toutes les religions, montrant ainsi l'aptitude de la religion à contribuer au bien-être de l'homme, à la justice et à la paix.