Réunie en Assemblée Générale Extraordinaire ce jour mardi 04 mars 2014, l’Union Nationale des Magistrats du Bénin a procédé à une évaluation du mouvement de grève déclenchée le 03 décembre 2013. Ledit mouvement vise à exiger du Gouvernement :
1- la rétrocession de l’intégralité des fonds illégalement et arbitrairement défalqués ;
2- la mise en place d’un dispositif pour assurer la sécurité de tous les magistrats ;
3- la correction des irrégularités contenues dans les nominations de 2013 et de 2014. En ce qui concerne la revendication incidente relative à la rétrocession des défalcations sur salaires opérées en janvier et février 2014, l’Assemblée Générale a pris acte de ce que le Président de la République, dans son adresse à la nation du 28 février 2014, s’est engagé formellement devant l’opinion publique nationale et internationale à les faire restituer.
Sur la question de la sécurité des magistrats, l’Assemblée Générale a noté que les négociations enclenchées avec le Gouvernement ont abouti à la mise en place d’un cadre de réflexions et d’actions avec les forces de sécurité pour identifier les mesures susceptibles d’assurer la sécurité du magistrat tant au service qu’à domicile.
S’agissant du troisième point de revendication, l’UNAMAB a relevé que les nominations prononcées les 18 décembre 2013, 20 janvier 2014 et 26 février 2014, en dépit des efforts consentis par le Conseil Supérieur de la Magistrature, recèlent de nombreuses irrégularités attentatoires à la crédibilité et à l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Pour mettre fin à cet engrenage des nominations peu respectueuses de la légalité, le Garde des Sceaux a enfin accepté de faire montre de plus d’ouverture afin que les prochaines propositions à soumettre au Conseil Supérieur de la Magistrature tiennent davantage compte des dispositions de l’article 35 de la loi portant statut de la magistrature ainsi que des règles de préséance qui régissent le corps de la magistrature.
Pour éprouver, une fois encore, la bonne foi du Gouvernement et de son Chef et surtout, soucieux de compatir aux souffrances des justiciables, notamment des détenus, l’UNAMAB tout en demandant à ses membres de reprendre service à compter du jeudi 06 mars 2014, exige du Gouvernement :
- la rétrocession sans délai des fonds qu’il a illégalement et arbitrairement défalqués en janvier et février 2014,
- la correction des irrégularités contenues dans les nominations de 2013 et 2014. Elle impartit, par ailleurs, jusqu’au vendredi 04 avril 2014 au Gouvernement pour concrétiser les mesures de sécurité promises et parachever le processus de corrections des irrégularités.
Passé ce délai, l’Assemblée Générale donne pleins pouvoirs au Bureau Exécutif pour reprendre le mouvement de grève. L’UNAMAB rend le Gouvernement responsable des déconvenues qui découleraient de son inaction et de sa mauvaise foi.