Maintien dans l’Administration publique des personnes de plus de 30 ans de service à l’Etat : quand les retraités s’accrochent, la Fonction publique se meurt
Aujourd’hui, ils sont un nombre important dans l’Administration publique béninoise à avoir bouclé 30, 32, 34, voire 36 ans de service ou plus de 60ans d’âge. Mais, le couac, c’est qu’ils sont à des postes stratégiques dans les ministères stratégiques ou dans les Institutions de l’Etat. Ils s’accrochent à leurs intérêts aux dépens de la performance de l’Administration publique et refusent de donner une chance à leurs enfants ou petits enfants qui sont au chômage prolongé depuis des décennies. N’est-ce pas une traitrise ?
Pendant que les Centrales syndicales sont en lutte pour un mieux-être des travailleurs, il y a un certain nombre de fonctionnaires qui s’obstinent à ramer à contre-courant. C’est le cas des nombreux Agents permanents de l’Etat qui ont atteint l’âge limite de travail, mais refusent de faire valoir leurs droits à la retraite. Et plus grave, cela se passe dans des ministères stratégiques qui sont victimes de cette machination de mauvais alois des vieux retraités qui s’obstinent à passer par des moyens détournés échafaudés de toutes pièces pour s’accrocher.
Au nombre des ministères qui vivent cette misère orchestrée par les « vieux retraités », on peut citer au premier rang celui de la Santé publique, celui de l’Economie et des finances, celui des Travaux publics et des Transports, ceux des trois ordres d’enseignement pour ne citer que ceux-là. Conséquence : ces vieux se cramponnent à leur poste et développent les abus de tous genres.
Ne sachant plus combien de temps, il leur reste dans cette situation d’illégalité au terme des dispositions de la loi portant statuts de l’Agent permanent de l’Etat, ils sont pressés et ne veulent plus respecter les procédures publiques.
Ils sont fatigués et n’ont plus la capacité de travailler. Alors, ils se créent des missions et des dépenses grossières et fictives pour se beurrer en douce. Ils utilisent comme bon leur semble les biens publics et négocient les missions d’audit pour se couvrir. Lorsqu’ils voient leurs intérêts menacés, ils sont prêts à tout et surtout dans la nuit. I
ls utilisent les fonds publics pour avoir la main mise sur leurs ministres de tutelle et leurs entourages, sur les syndicats de leurs différents ministères, ainsi que les membres de leur Conseil d’Administration, des Cabinets des ministres ou certains hauts cadres tapis à la Présidence de la République.
La triste réalité, c’est que ces actes ne sont pas sans conséquences sur le chômage qui s’accentue dans le pays, sur l’inefficacité de l’Administration publique pour relever les défis du développement, sur l’épuisement des ressources de l’Etat et sur la disparition de l’éthique et des règles de bonne gouvernance. A tout point de vue, ce comportement se confond à une " trahison administrative " assimilable à une banqueroute frauduleuse organisée, orchestrée par ces vieux gagas. Mais, que faire face à ces retraités qui sont devenus des traites ?
L’exemple ministériel et présidentiel
Par lettre N°-189/Mtfp/Sp du 12 avril 2013, l’ex-ministre du Travail et de la Fonction publique faisait injonction à tout agent qui satisfait aux conditions d’admission à la retraite de cesser ses activités sans formalisme. Dans ce sens, le Ministre Komi Koutché a, tout récemment, montré l’exemple à l’Office national d’imprimerie et de presse (Onip) en faisant jouir de ses droits à la retraite notre confrère et doyen Akuété Assévi bien que ce dernier était dans un mandat à lui concédé par le Chef de l’Etat sur proposition de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac).
Aussi, le Chef de l’Etat, Yayi Boni nous a donné assez d’exemples de personnes arrivées au terme de leurs carrières professionnelles respectives qu’il n’a pas hésité à congédier de l’Administration publique. Les exemples les plus récents nous renvoient aux cas des ex-Chefs d’Etat major général de l’Armée, le Général Mathieu Boni, Emmanuel Akpona ainsi que le gros lot des hauts officiers de la Police nationale dont l’ex Dgpn, Osséni Anki Dosso et bien d’autres que le Président de la République n’a pas hésité à renvoyer à leurs pénates.
Ainsi, si le Chef de l’Etat s’active particulièrement et hautement sur un tel volet de la gestion de l’Administration publique, ses collaborateurs que sont les ministres doivent-ils s’y dérober sur ce même terrain et ramer à contre-courant ? Sûrement pas.
L’opinion publique retient aujourd’hui qu’au ministère des Travaux publics et des transports, il y une vague de papas retraités qui s’activent à s’accrocher bien qu’ils aient fini leurs carrières professionnelles. Ainsi, pour réussir à s’accrocher tels des sangsues, ils prennent par des couloirs pour se faire accorder des « contrats léonins » au détriment des jeunes qui ont déjà acquis l’expérience et attendent d’être mis aux affaires pour une performance plus accrue dans les services à rendre aux usagers.
Il revient donc au ministre Natondé Aké de faire le ménage pour que son département ministériel soit plus performant et non sclérosé. Le ministre Natondé Aké devrait prendre l’exemple sur son collègue Komi Koutché et aller à l’école du Chef de l’Etat. Le développement des Travaux publics et des activités de transport au Bénin en dépend. Autrement, il aurait failli à la mission à lui confiée par le Chef de l’Etat.
Dans tous les cas, nous apprenons que la liste de ces papas et mamans retraités des ministères stratégiques et surtout celui des Travaux publics et des transports seront bientôt disponibles afin que le grand ménage soit réalisé, malgré les blocages et pressions de tous genres. Nous y reviendrons de façon pratique et nominative.