L’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) et le Collectif des praticiens hospitaliers (Cph), en suspendant leur mouvement de grève, ont donné un moratoire d’un mois au gouvernement. C’est dire que la balle est désormais dans le camp du Chef de l’Etat pour prouver sa bonne foi à résoudre les problèmes posés par les syndicalistes.
« Pour éprouver, une fois encore, la bonne foi du Gouvernement et de son chef et surtout, soucieux de compatir aux souffrances des justiciables, notamment des détenus, l’Unamab, tout en demandant à ses membres de reprendre service à compter du jeudi 06 mars 2014, exige : la rétrocession sans délai des fonds qu’il a illégalement et arbitrairement défalqués en janvier et février 2014 et la correction sans délai des irrégularités contenues dans les nominations de 2013 et de 2014 ».
C’est là un extrait de la déclaration de l’Unamab rendue publique ce mardi 04 mars 2014. Les magistrats béninois, en grève avant la répression de la marche des travailleurs, le 27 décembre 2013, ont ainsi décidé d’accorder un moratoire d’un mois au gouvernement pour lui permettre de résoudre définitivement les problèmes posés. Une trêve sociale que le Chef de l’Etat et son gouvernement doivent mettre à profit pour accélérer le processus de correction des irrégularités soulevées par l’Unamab.
C’est le moment pour l’exécutif de prouver sa foi à entendre raison. Dans le cas contraire, passé le délai du 04 avril 2014 sans la concrétisation des mesures de sécurité promises et sans avoir parachevé le processus de correction des irrégularités, l’Assemblée générale donne pleins pouvoirs au bureau exécutif de l’Unamab pour reprendre le mouvement de grève. Concernant le Collectif des praticiens hospitaliers, le même moratoire d’un mois est donné au gouvernement pour régler les problèmes posés.
Le Cph accorde cette chance au Pouvoir en place pour poursuivre les négociations, afin de régler de façon définitive la question des arriérés découlant de l’application des différents arrêtés conformément aux conclusions des négociations des 02, 07 et 09 février 2014. « L’Assemblée générale se réserve le droit de reprendre le mouvement de grève en cas de non satisfaction au bout du délai d’un mois… », a menacé le Cph.
Responsabilités
Après la décision formelle du Président Yayi Boni de rétrocéder les défalcations sur salaire, le monde syndical commence à montrer des signes de fléchissement. Les organisations syndicales ont accepté reprendre mais restent menaçantes en mettant le gouvernement devant ses responsabilités. Dans ce bref délai, le Chef de l’Etat et son équipe sont appelés à solutionner des problèmes datant de plusieurs mois.
La balle étant dans son camp, l’Exécutif doit passer à la vitesse supérieure pour déminer la fronde sociale. Elle risque de reprendre droit de cité encore dans les tribunaux et hôpitaux en cas de la non-satisfaction des revendications soulevées. On attend de voir si le Pouvoir en place pourra tenir dans ce délai.