Le peuple béninois aura ce jour les oreilles tendues du côté de la bourse du travail. Après plus de deux mois de mouvements de débrayage, les centrales et confédérations syndicales y organisent une assemblée générale pour fixer les travailleurs sur la suite à donner au discours du chef de l’Etat. Mais déjà, des indiscrétions des syndicalistes, il est à noter que les représentants des travailleurs désapprouvent le fait que le chef de l’Etat ait choisi de conclure les négociations au travers d’un message à la télévision. De plus, indiquent ces sources, le mieux qu’avait à faire le gouvernement, c’était de laisser la commission ad hoc mise sur pied dans le cadre des négociations gouvernement-syndicats se retrouver, analyser les propositions du gouvernement et produire un rapport qui doit tenir compte des sept points qui étaient à l’ordre du jour des négociations. Ce n’est donc qu’après ce processus, estiment les syndicalistes, que la question de la levée ou non de la motion de grève devrait être abordée. Mais hélas, condamnent-ils, rien de tout cela n’a été respecté. De plus, les syndicalistes réclament la signature d’un protocole d’accord par le gouvernement avant toute suspension de la grève. Cependant, avec la levée de la motion de grève de l’Unamab, du Syntrajab et des praticiens hospitaliers, beaucoup de Béninois ne désespèrent pas de voir les confédérations et centrales syndicales aller dans le sens du dégel. Tout compte fait, la position que prendront ce jour les syndicalistes sera décisive. Au cas où les syndicalistes qui seront en assemblée générale à la bourse du travail saisiraient la main tendue de Boni Yayi, le dégel sera total. Mais dans le cas contraire, le pourrissement sera inévitable.