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La Nation N° 5939 du 5/3/2014

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Crise sociale au Bénin : Les syndicalistes durcissent le ton
Publié le jeudi 6 mars 2014   |  La Nation


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© Autre presse par DR
Campagne de désinformation du gouvernement à propos des négociations : les Centrales syndicales annoncent la rupture


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Depuis le discours du chef de l’Etat en date du 28 février dernier, on attendait une réaction officielle et concertée des syndicalistes.

Finalement, c’est hier mercredi 5 mars, à la suite d’une assemblée générale tenue à la Bourse du travail qu’ils ont réagi. Sans ambages, ceux-ci décident de la poursuite de la grève.


La grève continue ! C’est ce qu’ont décidé les travailleurs réunis en assemblée générale hier à la Bourse du travail à Cotonou. par cette décision, les travailleurs obligent le gouvernement à relever de leurs fonctions, le préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral, Placide Azandé et le commissaire central de la ville de Cotonou, Pierre Agossadou.
Ce qui d'ailleurs était le point essentiel de leur revendication depuis les manifestations du 27 décembre 2013.

Si tant est que le gouvernement tient à sauver l’année scolaire en cours et obtenir le retour au travail des travailleurs en général et des enseignants en particulier.
En effet, à la suite d’une assemblée générale, les travailleurs par la voix de leurs représentants, notamment Pascal Todjinou, Dieudonné Lokossou, Laurent Mètognon, Christophe Dovonon et Paul Essè Iko ont décidé de poursuivre le mouvement de grève de 72 heures déclenché depuis plusieurs semaines.

Selon leurs explications, la décision du gouvernement de restituer les défalcations opérées sur les salaires en 2014 ne peut pas être synonyme d’une reprise du travail. Avec vigueur et engagement,

Paul Essè Iko s’est évertué à expliquer que lesdites défalcations sont intervenues à la suite des mouvements de grève qui avaient pour but principal le départ des deux autorités citées supra. Le gouvernement n’aurait donc pas encore fait l’essentiel, soutient-il, encore qu’il s’agit d’un principe de liberté clairement exprimé dans la Constitution béninoise.

Face aux travailleurs fortement mobilisés hier, ces responsables syndicaux confédéraux ont martelé n’avoir jamais promis lors des négociations que la restitution des fonds défalqués était la condition sine qua non pour reprendre le travail.

Dieudonné Lokossou de la CSA-Bénin pour sa part soutient que ses pairs et lui ne sont pas dans la logique d’accorder un moratoire.

D’ailleurs, ajoutera Pascal Todjinou, «ceux qui accordent des moratoires ont déjà pu obtenir quelque chose». Pour ce dernier, «le gouvernement veut utiliser l’usure». Et dans ces conditions, clame-t-il, les travailleurs doivent rester mobilisés et poursuivre la grève.

« Nous ne voulons pas d'une année blanche »,

A l’instar du ministre en charge de la Fonction publique qui a fait savoir il y a quelques jours, à la fin du 5è round de négociations que l’année ne sera pas blanchie, et que ni le gouvernement, ni les responsables syndicaux n’étaient dans cette logique, Paul Essè Iko a réaffirmé hier au nom de ses pairs que l’année ne sera pas blanche.

Selon ses explications, ce n’est point là le véritable objectif de la classe ouvrière qui est toute aussi soucieuse de l’avenir des élèves qui actuellement sont privés d’enseignement. Dans tous les cas, disent-ils, le sort ou du moins le sauvetage de l’année reste et demeure entre les mains du gouvernement et de son chef qui sont les seuls à pouvoir décider de la satisfaction des revendications des travailleurs.

Les responsables syndicaux ont aussi expliqué clairement qu’ils ne sont pas sourds aux cris de détresse des élèves, aux supplications des parents, des responsables des ministères sectoriels et autres acteurs de la Société civile. «Qu’ils reconnaissent d’abord leurs torts avant de demander pardon», réclame Paul Essè Iko.

Mobilisation générale

« Nous irons jusqu’au bout du monde… ». C’est par ce chant révolutionnaire, suivi de nombreux autres que les travailleurs ont démarré leurs assises d’hier. Chantant haut et fort, avec vigueur et engagement, ils ont voulu signifier à leurs porte-voix leur mobilisation à leurs côtés. Ils ne s’arrêteront même pas là.

A chacune des déclarations faites par ces derniers, ils ont souvent répondu par des slogans de guerre zoulou. Pour eux, l’heure de la mobilisation a sonné et sans vouloir pénaliser les apprenants et usagers de l’administration publique, il y a lieu d’obtenir réparation aux violations faites aux libertés publiques, afin que cela ne se reproduise point.

Ces travailleurs de l’Etat ne seront même plus seuls dans ce combat. Désormais, ils ont le soutien des enseignants communautaires et vacataires qui eux aussi se sont engagés à leurs côtés pour un mouvement d’ensemble. Idem pour les enseignants du supérieur qui annoncent l’imminence d’un mouvement de paralysie générale des centres et écoles universitaires à la suite d’une assemblée générale prévue ce jour.

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