Les syndiqués de l’Union nationale des étudiants et scolaires du Bénin (Unseb) ont initié une marche de protestation hier mercredi 5 mars 2014, pour réclamer la reprise des cours. Mais cela n’a pas prospéré. Les forces de l’ordre ont contenu le mouvement et dissuadé les manifestants.
Après les échauffourées lundi 03 mars 2014 sur le campus, les étudiants ont prévu battre le macadam pour porter leur message à leur ministre de tutelle. Tôt dans la matinée d’hier, ils s’étaient rassemblés sur l’esplanade de l’étoile rouge, point de ralliement. Sur les banderoles et pancartes, on pouvait lire des messages d’appel à la reprise des cours, l’annulation du concours du ministère des finances, le limogeage des autorités incriminées (Préfet Placide Azandé et le commissaire Pierre Coovi Agossadou et bien d’autres. A l’instar des aînés syndicalistes, ils scandaient des slogans hostiles au Pouvoir et enchaînaient les cris de ralliement. Mais bien avant leur arrivée, les éléments de la Police patrouillaient déjà aux alentours.
A mesure qu’ils se constituaient, la présence policière devenait considérable, ce qui rendait l’exercice très difficile pour les manifestants qui étaient carrément encerclés. La marge était devenue très réduite. Les éléments de la Police intransigeants ne bougeaient pas. C’est désormais clair dans la tête des étudiants que la marche n’aura pas lieu. Une chaude dispute a démarré entre l’ancien Président de l’Unseb André Assè et le Chef du détachement. Celui-ci a estimé que les manifestants n’ont reçu aucune autorisation de la part des autorités compétentes.
André Assè bat du revers de main la déclaration de l’homme en uniforme et argue que les démarches administratives ont été respectées. Cela n’a pas fait plier le dispositif sécuritaire. La marche a été donc interdite et les manifestants ont organisé un sit-in avant de se retirer. Pour l’actuel président de l’Unseb Uac, Damien Dégbé, le gouvernement du Bénin consent délibérément au sacrifice de l’avenir de ses enfants. C’est, selon lui, une fuite de responsabilité et il faut que les scolaires et étudiants du Bénin prennent leurs responsabilités et se mobilisent pour que l’année ne soit pas invalidée.
Hospice Alladayè
Réaction de l’ancien président de l’Unseb, André Assé
« Nous étions en droit de marcher »
Interrogé, l’ancien Président de l’Unseb André Assè a affirmé que l’Union a entrepris les démarches administratives appropriées. « La loi dit qu’avant toute marche, il faut informer la mairie trois jours à l’avance.
Nous avons informé la mairie et elle nous a fait une décharge. Après cette démarche, il revient à la mairie d’informer le Commissariat pour encadrer la marche. Certainement que la mairie n’a pas fait son travail puisque selon un responsable bien indiqué du Commissariat central, aucun courrier ne leur est parvenu. Il nous a fait la confidence que c’est dans les coulisses qu’il a appris la tenue d’une telle marche. Je pense qu’il y a quelque chose qui n’a pas bien fonctionné. Nous étions en droit de marcher », a-t-il déclaré.