Nouveau rebondissement dans la crise au Prd : le maire Moukaram Océni vient de démissionner. Après sa suspension par la direction exécutive nationale du Prd, l’édile de la ville de Porto-Novo a donc décidé de prendre ses responsabilités, d’où son départ du parti dans lequel il était combattu depuis plus d’un an et par ses propres alliés.
A en croire le démissionnaire, sa décision est une suite logique de la décision prise par le parti à son encontre depuis le 24 Octobre 2013. Ladite décision consacrait sa suspension et la perte de tous ses droits de militants. Etant devenu la cibles d’attaques verbales et surtout dans les médias, Moukaram Océni dit avoir sollicité plusieurs rencontres de débats pour des éclaircissements mais en vain. « J’ai donc pris cette décision pour mieux respirer », confie l’édile de la ville de Porto-Novo. Pour Moukaram Océni, ses ennuis avec les conseillers Prd et le président du parti sont bien liés à sa vision de développement de la ville de Porto-Novo. Toutefois, le premier citoyen de Porto-Novo entend poursuivre son combat pour le développement de la ville de Porto-Novo, sous un autre « format » et avec la même détermination.
A bien y voir, la démission du maire Moukaram océni vient compléter la longue liste des départs du Parti du renouveau démocratique ces dernières années. Ce qui constitue une preuve matérielle du grand malaise qui s’est emparé du parti qui souffle d’un véritable problème de management de ses ressources humaines.
Doit-on le préciser, des sources généralement bien informées révèlent que la lettre de démission de Moukaram Océni serait parvenue au cabinet du président Adrien Houngbédji au moment même où le maire de Porto-Novo informait les hommes des médias de sa décision. Le courrier aurait été transmis par un agent de la structure de messagerie « Top Chrono »
Charles Honvoh
Encadré
Lire un extrait du discours de Moukaram Océni
Il est certainement de mon devoir de vous donner une explication sur quelques raisons profondes de cette décision. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point il m’était douloureux de prendre une telle décision car j’ai aimé ce parti, je l’ai défendu avec sincérité et enthousiasme, j’y ai cru, cru en son avenir, en sa capacité à apporter LA SOLUTION pour notre pays, à servir de Parti fédérateur de toutes les bonnes volontés et toutes les forces démocratiques qui refusent le clivage idéologique et croient dans les valeurs d’une démocratie apaisée respectueuse des différences. Une démocratie qui rassemble les Béninois pour qu’ils puissent relever ensemble le défi du développement économique et social comme élément essentiel pour l’avenir de la démocratie au Bénin. J’ai cru dans toutes ces valeurs et je voyais le PRD comme porteur de ce projet.
“Ce qui vous arrive n’a pas réellement d’effet quant à la tournure que prend votre vie; c’est plutôt ce que vous en faites qui décide du résultat de celle-ci.” Jim Rohn
Je voudrais déclarer à tous les militants du parti qu’après avoir constaté qu’à l’issu de la crise qui s’était installée, l’échec de toutes les tentatives de réformer le parti de l’intérieur et de le recentrer sur ses principes fondateurs, la lecture politique faite n’était pas juste. Personne n’a réellement compris quoi que ce soit dans cette « histoire ». Non, personne n’a essayé d’organiser ce vrai débat nécessaire au sein du Parti. Tout ce qu’ils ont fait c’est éviter de se poser ces questions fondamentales, et d’éviter ce « Mouka » devenu peut-être gênant. C’est ainsi qu’ont commencé les campagnes de dénigrement, les mensonges à mon encontre, les manipulations les plus ignobles, tous unis pour réduire ma voix au silence et me faire passer pour un monstrueux «ultra-libéral» défenseur du pouvoir en place en jouant ainsi sur l’esprit « révolutionnaire» des uns et l’ignorance des autres. J’ai dû supporter pendant plus d’un an toutes ces ignobles manœuvres et j’ai continué à provoquer le débat mais sans succès. (Mesdames), Messieurs les journalistes, vous avez constaté que personne n’a proposé une autre ligne au niveau de la DEN et personne n’a voulu comprendre ni écouter ma version.
Alors je me suis posé une série de questions : Avions-nous affronté les problèmes du Parti alors que tout le monde savait qu’il y avait une crise interne et externe ? Avions-nous proposé une stratégie pour assainir la situation et redonner au Parti un nouvel élan ? Avions-nous jamais eu une vision des communes gérées par le PRD ? Avions-nous eu une politique d’accompagnement des Maires du Parti ? RIEN, RIEN, RIEN et tout le monde est resté comme s’il ne s’était rien passé. C’est ça la réalité du Parti.
Comme je l’ai à maintes fois repris, la crise dont je parle est née de la question de l’option de développement de notre pays, de la région Ouémé - Plateau, et surtout de Porto-Novo, Ville dont je suis le Maire. J’ai toujours pensé que l’intérêt de notre pays, de la région Ouémé - Plateau, et surtout de cette Ville de Porto-Novo devrait passer avant tout autre intérêt comme le dirait l’autre : « la politique est une question d’intérêt général …. ». Que le Parti n’était rien d’autre qu’un outil au service de cette Ville en particulier et celui du Bénin en général. Que la réussite du Parti était la réussite de la Ville de Porto-Novo et vis-versa.
Lisez mes écrits, mes déclarations et vous verrez que j’étais et je le suis toujours quasiment attaché au développement de ma Ville en croyant que mon Parti est animé d’une approche faite de modération et de volonté de vivre ensemble avec nos différences. J’ai fait tout ce que je pouvais pour renforcer le PRD pour qu’il soit porteur de mes projets au sein du conseil municipal. Après près d’une année de tentatives et de patience, après tous les efforts déployés pour défendre l’indéfendable parfois et pour préserver l’image du parti à l’extérieur. Il ne me reste plus qu’à me rendre à l’évidence : Sortir de ce Parti.
“Le meilleur vin n’est pas nécessairement le plus cher, mais celui qu’on partage.” Georges Brassens
