Le 6ème round des négociations gouvernement/syndicats qui s’est tenu vendredi 7 mars 2014 à l’Infosec à Cotonou a permis une légère avancée. Le gouvernement a accepté de rétrocéder aux travailleurs les défalcations opérées sur les salaires de janvier et février 2014 et de rehausser à 40.000 FCfa le Smig. Malheureusement, ces propositions n’ont pas satisfait les Centrales syndicales qui maintiennent toujours leur mot d’ordre de grève.
La 6ème rencontre entre les partenaires sociaux et le gouvernement aura duré toute une journée. Mais elle a connu quelques progrès par rapport aux rencontres précédentes. En effet, le gouvernement a fait un pas en signant avec les partenaires sociaux, un relevé de conclusions qui marque son accord sur certains points revendicatifs avec les Centrales syndicales.
Après de rudes tractations et contradictions, les émissaires du Chef de l’Etat ont annoncé la rétrocession aux travailleurs des salaires défalqués en janvier et février 2014 sur le salaire du mois de mars prochain. Ensuite, ils ont accepté de rehausser à hauteur de 40 000 FCfa le Smig des fonctionnaires.
Quant aux autres revendications liées au relèvement du Préfet du Littoral et de l’Atlantique, Placide Azandé et du Commissaire Central de Cotonou, Pierre Agossadou, ils ont décidé de la mise en place d’une commission disciplinaire qui va mener des enquêtes pour situer leurs responsabilités dans la répression du 27 décembre 2013. Cependant, toutes ces propositions n’ont pas reçu l’approbation des responsables des Centrales syndicales. Ces derniers estiment que c’est insuffisant et que le Pouvoir Yayi doit faire plus d’efforts pour régler la plus grande partie de leurs revendications. Pour eux, le gouvernement n’a pas abordé les vrais problèmes.
A en croire le Secrétaire général de la Fesyntra-Finances, Laurent Mètongnon, les points de désaccord sont plus nombreux que ceux sur lesquels ils se sont attendus avec le gouvernement. « Par exemple, par rapport à l’annulation du concours frauduleux du ministère des Finances, il a dit qu’il va se pencher là-dessus le 21 mars prochain.
Quant au traitement salarial de 1.25 % à accorder aux enseignants, il a dit qu’il ne peut rien et que ces derniers ont déjà bénéficié de la revalorisation de la fonction enseignante. Mais nous on a dit non. Il n’a encore rien dit par rapport aux défalcations sur les salaires de 2012 » a-t-il confié. Pour le Secrétaire général de la Cstb, Paul Esse Iko, le régime est toujours campé sur sa position. Il ne veut pas selon lui, régler leurs revendications.
« Au lieu de satisfaire les problèmes fondamentaux, le Pouvoir de Yayi a préféré régler ceux qui n’ont pas d’importance, sinon pourquoi il ne veut pas relever de leurs fonctions le Préfet Azandé et le Commissaire central Agossadou. Pourquoi ne veut-il pas nous rétrocéder les salaires défalqués de 2012. Le règlement de ces problèmes ne coûte pourtant rien », a-t-il renchéri.
La motion de grève maintenue
Au terme du 6ème round des négociations Gouvernement/Syndicats, les partenaires sociaux se disent plus qu’engagés à mener le mouvement de débrayage. En dépit des progrès enregistrés au cours de cette rencontre, ils restent vigilants et invitent leurs militants à une mobilisation générale. En attendant l’organisation d’une Assemblée générale qui va se pencher sur la conduite à tenir, ils s’engagent à poursuivre le combat jusqu’à satisfaction de leurs revendications.
« Ce n’est parce qu’on a signé des relevés de conclusion avec le régime qu’on va baisser la garde. La signature du relevé de conclusion n’est pas suspensive de la paralysie. La grève continue. La grève se poursuit et ceci de manière forte », ont martelé, sans cesse, les responsables des Centrales et Confédérations syndicales.