Les activités ont repris de plus belle dans les cours et tribunaux du Bénin. Les usagers de la maison justice ont retrouvé le sourire après la levée de la motion de grève de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab).
Un syndicat dont les exploits en matière de lutte pour la sauvegarde de l’indépendance du pouvoir judiciaire, ainsi que pour la défense des intérêts de la corporation en général, méritent une attention particulière.
D’aucuns le disent d’ailleurs sans détour : l’Unamab est une organisation syndicale conduite par des jeunes, dans une discipline jamais égalée en matière syndicale. Généralement, quand on parle de syndicalisme chez nous, on voit : marches de protestation, tapages, menaces tous azimuts, affrontements divers…
Telles sont les images héritées de la lutte syndicale d’hier. L’Unamab donne aujourd’hui le bel exemple, le modèle à suivre. Michel Adjaka et ses pairs mènent la lutte syndicale d’une main de fer, mais surtout avec tact.
Et si preuve, il en fallait, mentionnons celle qui est encore vivante dans la mémoire collective. La lutte pour le rétablissement des nominations irrégulières (notamment celles violant les règles de préséance) opérées dans le corps de la magistrature, qui a récemment connu son épilogue avec la modification du décret pris à cet effet.
Le moratoire d’un mois
Qu’on ne se trompe pas. Les citoyens béninois ont faim de la justice. Les dommages collatéraux des grèves dans le secteur judiciaire sont énormes.
C’est pourquoi, le gouvernement dont l’une des missions républicaine est de garantir l’accès à la justice à tous, devrait saisir l’opportunité que lui offre l’Union nationale des magistrats du Bénin, à travers le moratoire d’un mois à lui accordé, pour purger la liste des revendications, et éviter une nouvelle paralysie du pouvoir judiciaire.
Comme le dit l’adage, quand les éléphants se battent, ce sont les herbes qui en pâtissent. Les conditions de détention dans nos centres pénitentiaires ne sont pas des plus reluisantes pour qu’on en rajoute avec la paralysie du pouvoir judiciaire, dont l’une des conséquences est la prorogation de la détention.
D’ailleurs, lors du lancement des derniers concours de recrutement pour le compte de l’Etat, les candidats n’ont pas pu se faire délivrer le certificat de nationalité qui faisait pourtant partie des pièces à fournir.
Ils ont dû déposer les dossiers sous réserve de ladite pièce, parce que la justice était paralysée. S’il est vrai que le fonctionnement régulier des institutions de la République témoigne de la vitalité de la démocratie, il faudrait à tout prix éviter à l’avenir une paralysie du pouvoir judiciaire.