L’opposition existe-t-elle encore sur l’échiquier politique béninois ? C’est la question que se posent nombre d’observateurs deux ans après la réélection de Boni Yayi à la tête du Bénin. Et pour cause, après l’historique K.O du Chef de l’Etat sortant qui a semé la débandade dans les rangs de ses adversaires, l’opposition semble avoir perdu de sa superbe. Il en est ainsi au regard des errements de ses derniers animateurs, en l’occurrence l’Union fait la Nation (UN), dont la forte présence est désormais à conjuguer au passé. Ainsi, après les départs de ses principales forces, en l’occurrence la Renaissance du Bénin (RB) ayant mordu à l’appât du régime de la Refondation au prix d’un poste au sein du gouvernement et un autre dans le bureau exécutif du parlement, et du Parti pour le Renouveau Démocratique (PRD) dont la position hybride laisse néanmoins transparaître des accointances avec le pouvoir de Boni Yayi, l’opposition peine à s’affirmer face au Chef de l’Etat réélu. C’est d’ailleurs ce que témoigne son profond silence sur les questions d’intérêt national qui suscitaient, dans un passé encore récent, de vives réactions de sa part. Cette situation qui conforte Boni Yayi dans sa volonté d’avoir une main mise sur l’échiquier politique n’est pas sans susciter des interrogations, voire des inquiétudes, sur l’avenir de la démocratie béninoise. Et pour cause, si elle apparait comme un modèle dans la sous-région, la démocratie béninoise n’est pas à l’abri du syndrome malien marqué par un unanimisme béat au sein de la classe politique autour du président Amadou Toumani Touré (ATT). Il apparait dès lors urgent, aux yeux des analystes, pour l’opposition, de prendre appui sur les moyens législatifs et autres dont elle dispose pour favoriser l’animation de la vie publique afin de contribuer à la sauvegarde de la démocratie béninoise.
Wandji A