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Adjinakou N° 2380 du 6/2/2014

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Gestion des négociations sociales : Yayi se trompe ou trompe les Béninois ?
Publié le mercredi 12 mars 2014   |  Adjinakou


Conseil
© Autre presse par Presidence
Conseil de l`entente: réunion des chefs d`Etat et de gouvernement à Niamey.
Mardi 17 Décembre 2013, à Niamey (Niger). Tenue de la 2 ème session ordinaire de Conférence au sommet des Chefs d`Etat et de Gouvernement du Conseil de l`Entente. Photo : Le president Boni Yayi.


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Nombre de Béninois, comme nous, ont apprécié la visite de Boni Yayi à Bruno Amoussou, suivie de la convocation des responsables syndicaux. Sauf que nous nous sommes montrés quelque peu sceptiques, connaissant l’homme. Et, Boni Yayi vient de nous donner raison. Son voyage improvisé sur la Côte-d’Ivoire à l’heure du rendez-vous avec les syndicalistes est une belle preuve. En un mot, Le chef de l’Etat a préféré sa visite à Alassane Ouattara à la décrispation du climat social dans son pays. A moins que Ouattara ne soit le nouveau médiateur social…


La rencontre entre le chef de l’Etat et les responsables syndicaux, annoncée pour se tenir ce mardi 11 mars 2014 au Palais de la Marina dans la perspective du dégel de la crise sociale a été avortée et sans préavis. Elle a été reportée sine die. Selon le secrétaire général de la Fesyntra-Finances Laurent Mètognon, les responsables syndicaux se mobilisaient déjà à la Bourse du travail à Cotonou pour se rendre au Palais de la République, quand ils ont été informés par le ministre de la Fonction publique du report de la rencontre prévue pour 9 heures. Raison du report ? Boni Yayi doit effectuer un voyage sur la Côte d'Ivoire pour souhaiter un prompt rétablissement au président Alassane Dramane Ouattara en convalescence.


Improvisation
Boni Yayi accompagné de son homologue du Togo Faure Gnassingbé sont donc allés dire toute leur amitié et leur compassion au président ivoirien qui venait de subir une intervention chirurgicale. Pour un geste de solidarité, c’en est un qui est à saluer. Sauf que le contexte et les circonstances dans lesquelles le président béninois a quitté son pays ne s’y prêtent pas trop. Le chef de l’Etat ne savait-il pas que son agenda ne lui permettait pas de rencontrer les responsables syndicaux qu’il a lui-même fait convoquer?

Sinon, Boni Yayi a-t-t-il improvisé son voyage sur Abidjan ? Quand on sait que le chef de l’Etat a accordé une audience à Miss France en séjour au Bénin depuis lundi avant de s’envoler pour la Côte d’Ivoire, on est bien en droit de conclure que Boni Yayi ne fait pas le maximum pour résoudre la crise qui secoue le pays, avec pour corollaire, la menace d’une année blanche scolaire et universitaire.


Tromperie
En effet, la convocation des responsables syndicaux par le chef de l’Etat est intervenue après ses échanges avec le président de l’Union fait la nation en début de semaine. Ce qui amène des observateurs à déduire que l’invite du chef de l’Etat aux responsables syndicaux pourrait être suscitée par Amoussou Bruno qui expliquait d’ailleurs qu’il a versé à Boni Yayi ses propositions pour une sortie de crise.

« L’important a été d’échanger les points de vue sur les différentes questions, les évaluations que chacun de nous fait de la situation et les convergences ou les divergences, c’est cela qui me paraît être la chose importante » déclarait le député de l’opposition qui pense que « le chef de l’Etat a certainement écouté ses quelques avis ».

Avec la convocation des syndicalistes aux sorties de ses échanges avec Bruno Amoussou, on avait de bonnes raisons de croire que Boni Yayi était sur le point de marcher sur la ligne à lui tracée par son conseiller de circonstance. Malheureusement, le faux rendez-vous donné aux partenaires sociaux laisse plus d’uns perplexe.

A bien y voir, le président Boni Yayi est coutumier de ce genre de comportement. Son obstination dans plusieurs situations de crise en dépit de la médiation des anciens chefs d’Etat béninois et des autres forces vives de la nation permettent de croire que Boni Yayi n’est pas disposé à la gouvernance concertée à laquelle il dit aspirer. Autrement, sa visite expresse à son homologue qui, le jour même de son retour de la France où il a été évacué, s’est mis au service de son pays, ne s’explique pas encore.

Vitali Boton

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