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L`événement Précis N° 1239 du 12/3/2014

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En prison depuis 35 mois: Vodonou Désiré écrit à Yayi
Publié le mercredi 12 mars 2014   |  L`événement Précis


Conseil
© Autre presse par Presidence
Conseil de l`entente: réunion des chefs d`Etat et de gouvernement à Niamey.
Mardi 17 Décembre 2013, à Niamey (Niger). Tenue de la 2 ème session ordinaire de Conférence au sommet des Chefs d`Etat et de Gouvernement du Conseil de l`Entente. Photo : Le president Boni Yayi.


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C’est depuis le 18 avril 2011 que l’ancien député Vodonou Désiré s’est livré de lui-même à la justice. Depuis lors, il croupit en prison, une prison qu’il décrit sous les traits de l’enfer. Ayant déjà échappé au moins une fois à la mort, il évoque ici son cas tragique et demande à Boni Yayi d’entendre la voix de son peuple qui pleure et gémit. Le député de Zogbodomey évoque en effet la crise de l’école béninoise qui, selon lui, serait au bord du gouffre. Lire l’intégralité de sa lettre poignante.

Lettre ouverte
Monsieur le Président de la République,
C’est avec une immense joie que j’ai appris votre démarche pleine de courtoisie à l’endroit de la présidente Rosine VIEYRA SOGLO. Chacun sait que cette brave dame appartient à l’histoire de notre pays, au-delà de tous les clivages. Je saisis donc cette occasion pour lui présenter aussi mes bons vœux, et lui souhaiter pleine santé, au service de notre nation et aux soins de sa famille politique. Qu’elle retrouve à travers ma plume, la gratitude d’un enfant du Bénin, qui a sympathisé quatorze (14) ans durant avec la Renaissance du Bénin, avant d’aller faire ses armes sous d’autres couleurs, mais toujours avec la même envie de servir et le même élan de générosité. Qu’elle reçoive surtout le témoignage de ma profonde considération. Si j’en avais la possibilité, j’irais aussi lui offrir des roses à domicile. Mais quand vous, Président de la République, vous le faites, je crois, vous le faites aussi au nom de tous ; et en particulier de ceux qui auraient voulu et hélas n’ont pu. Et je voudrais vous remercier vivement pour votre auguste et distingué geste en notre nom à tous. Votre visite ce même jour, lundi 10 mars, au domicile du Président de l’Union Fait la Nation (UN), coalition politique à laquelle j’appartiens, me réjouit et laisse espérer à notre pays que la décrispation a commencé.
Il le fallait.

Mieux, j’ai appris que vous recevez ce mardi 11 mars, les centrales syndicales. Mais je viens aussi d’apprendre qu’une urgence vous a conduit hors des frontières nationales. Si cela sonne comme une fausse note dans la symphonie d’apaisement que j’ai commencé à évoquer, sans doute, il aurait fallu de très solides raisons pour soutenir un tel revirement. Mais un Président de la République tient un agenda lourd et parfois imprévisible, et les deux précédents gestes militent en votre faveur. Mais le motif principal de ma lettre ne se situe ni dans le simple commentaire de ces faits ponctuels, ni moins encore, dans un appel sur ma situation particulière de détenu illégal, de citoyen brimé.

Je vous écris pour deux (02) raisons : vous demander de vous attaquer aux racines pour en finir une bonne fois pour toutes avec la crise et ses effets ; et ensuite appeler votre attention sur l’évolution de l’Etat de droit dans notre pays, et votre devoir constitutionnel de préserver cet acquis.

LA CRISE ET SES CONSEQUENCES SUR LE PAYS
Monsieur le Président de la République, avec tout le respect dû à votre rang, je suis embarrassé de m’adresser à vous, comme si j’avais quelque leçon à vous donner. Quelle que soit l’idée que vous vous faites à mon sujet, je vous prie de lire ma lettre par amour pour nos concitoyens, nos femmes, nos enfants, les personnes âgées, les jeunes qui sont les victimes directes et quotidiennes de la tension sociale qui perdure.

J’aurais pu me réjouir des petites avancées intervenues dans les secteurs de la justice et de la santé dans lesquels les travailleurs ont rejoint provisoirement leurs postes, et saluer votre geste en direction des forces politiques de l’opposition. Mais à l’heure où je vous écris, nos enfants sont privés de cours depuis plusieurs mois et les bureaux des services de l’économie et des finances sont fermés aux usagers.

Je pense que la situation est préoccupante et nous devrons faire attention. Il est vrai, toute société est comme une corde tendue sur laquelle s’exercent des forces antagonistes. Mais à un moment donné, les forces en conflit doivent lâcher prise. Si au contraire, la pression que peut supporter la corde n’est pas adéquatement évaluée, et les tiraillements maintenus à sa limite élastique, sa résistance s’use et la corde rompt. Tel me paraît le contexte dans lequel nous trouvons aujourd’hui.

Laquelle des deux forces dans ce contexte, peut se targuer d’avoir pris le dessus si la corde se rompt, si la nation se brise, si la cohésion vole en éclats et la paix, au bout, est compromise ?
Monsieur le Président de la République, l’école est le socle du développement. Vous le savez très bien, vous qui, très jeune, avez délaissé les travées des champs, pour vous mettre, de votre propre chef sur les sentiers de l’école, selon ce que j’ai lu dans votre biographie>

Moi, qui ai étudié dans des conditions particulièrement rudes, mais me suis entêté à aller aussi peu loin que je pouvais, j’ai une conscience aigüe de cette réalité, et c’est pour cela que depuis 1993, quand Dieu m’en a donné la force, j’ai investi près de trois (3) milliards dans la construction d’écoles, l’achat de fournitures scolaires au profit des élèves, la construction de centres de santé, et de châteaux d’eau… au profit des populations rurales de nombreux villages du Zou et de l’Atlantique. J’ai construit et offert aux populations ces infrastructures afin qu’elles puissent vaincre la misère en étudiant dans des conditions meilleures que moi.
Je suis donc particulièrement attristé d’apprendre depuis ma cellule, ce qui arrive à l’école de mon pays.

L’école se meurt. A son chevet, les médecins qui se porteront demain, quand il sera trop tard, porteront le nom qu’ils méritent : ce sont des médecins après la mort. C’est pour ne pas apparaître dans ce vilain rôle que depuis la prison, j’ai décidé de vous écrire et appeler votre attention et vous appeler à reprendre vite contact avec les syndicats, en particulier ceux de l’enseignement, afin que l’école de mon pays ouvre à nouveau ses portes.

J’ai été enseignant de 86 à 88. Je connais la rigueur de ce métier et je sais quel sacerdoce il demande. Dans l’ensemble, les enseignants de notre pays sont des gens responsables et patriotes. J’ai la conviction que si vous leur parlez en bon père de famille et d’un cœur ouvert et sincère, ils vous écouteront et la nation sera sauvée. Mais votre intervention du 28 février 2014, même si elle a débouché sur la restitution des défalcations, elle n’était pas libérée dans un ton apaisant et dans une certaine mesure, a pu jeter de l’huile sur le feu.

J’ai peur, parce que les jours passent et se ressemblent sur le front de l’école. Je me souviens des grèves des enseignants en 2012 pour une partie des mêmes revendications (jouissance des 25%) et votre propos tenu en ce mois de mars 2012 depuis Gogounou : « Je suis un cabri mort qui n’a pas peur de couteau ».

Un cabri mort ? Quelle idée pour un Chef d’Etat ?

Bref, moi qui allais aux cours pied nu, pour qui mes camarades de classe ont cotisé en 1976 pour acheter une paire de sandales, j’ai appris à connaître l’école et à l’aimer, et je vous prie de faire preuve vous aussi d’amour pour nos enfants, vos enfants, pour les enfants de pauvres dans les villages de Gogounou, de Tchaourou, de Zogbodomey etc. en jouant la carte de l’apaisement avec les enseignants. Les travailleurs vous demandent l’annulation du concours frauduleux au profit du MEF.

Monsieur le Président de la République, êtes-vous fier lorsque vous regardez la liste des admis à ce concours ? Etes-vous fier en tant que Père de la Nation ? Etes-vous fier en tant que chrétien ? Etes-vous fier en tant que travailleur vous-même, enfant de paysan, ayant gagné l’essentiel grâce à l’effort ?

Vous avez fait un pas en faisant corriger partiellement les nominations irrégulières à la justice en 2O11 et 2013, en remboursant les défalcations illégales, en signant le décret portant statut du corps hospitalier, en relevant le plancher du SMIC ; mais sur la jouissance par les enseignants du bénéfice progressif des 25%, où sommes-nous ?

Les travailleurs vous demandent de relever les auteurs de la répression de leur marche du 27 décembre 2013 ? Et si vous demandiez au commissaire Pierre AGOSSADOU et au Préfet Placide AZANDE de rendre le tablier pour l’honneur, et pour sauver l’école, sauver leurs enfants, sauver les enfants de pauvres dans nos campagnes ? Les travailleurs ne vous demandent pas le ciel. Vous avez vu vous-même comment un petit effort a suffi pour ramener la paix et la vie au sein des hôpitaux et désamorcer l’opération Hôpitaux Morts.

Un hôpital mort, ce sont des milliers de nos concitoyens à la morgue. Ils mourraient déjà par centaines, faute de pouvoir payer les ordonnances. Ma propre fille a rendu l’âme au CNHU en 1988, parce que je n’avais pas les moyens de payer une ordonnance de 5.850 FCFA. Vous comprenez que je tremble en imaginant l’hécatombe qui aurait suivi une telle opération. C’est depuis ce jour que j’ai décidé que plus aucun enfant ne mourra, faute pour leurs parents de payer l’ordonnance, si je suis informé.

Une vie tient souvent à peu de choses. Les médecins en cela sont comme des anges de Dieu qui veillent sur nos vies et méritent d’être traités avec égard.

Je sais de quoi je parle, moi qui gémis depuis ma cellule sous le coup de divers maux et qui ai même été déclaré cliniquement mort, couvert de linceul, après huit (08) minutes d’arrêt cardiaque le 1er août 2012, et qui ai recouvré mystérieusement la vie, alors que le médecin traitant avait déjà annoncé ma mort au régisseur de la prison. Dieu soit loué, lui qui a envoyé son fils afin de « panser les cœurs meurtris, annoncer aux captifs la libération et aux prisonniers, la délivrance », Esaïe 61 : 1.

Depuis, j’ai été autorisé à me faire soigner tous les trois (03) mois au cabinet de mon médecin ORL. Mais depuis six (06) mois, cela aussi a été bloqué pour des raisons que j’ignore, ou alors peut-être, parce que l’on tient à me compter parmi les cœurs qui lâchent et qu’on conduit à la morgue dans un silence qui fait frémir tous les pensionnaires de la prison.

Bref, quand nos médecins et nos enseignants se battent pour le pouvoir d’achat et sont soutenus par les travailleurs des Finances et de l’économie, l’avenir meurt dans l’école qui s’essouffle et le présent meurt à travers l’économie qui s’asphyxie.

Le langage de la force ne risque pas d’aboutir et nous venons d’en avoir la preuve.
Si le bélier, malgré sa force, prend soin de faire ses besoins avec douceur, c’est parce qu’il connaît le prix à payer, en se montrant brutal en tout.

La recherche par le dialogue de la paix et de la cohésion nationale est un principe constitutionnel consacré par l’article 36 de la loi fondamentale : « Chaque béninois a le devoir de respecter son semblable sans discrimination aucune et d’entretenir avec les autres, des relations qui permettent de sauvegarder, de renforcer et de promouvoir le respect, le dialogue et la tolérance réciproque, en vue de la paix et de la cohésion nationale ». C’est pourquoi, je salue votre démarche envers le Président de l’UN, et vous incite à faire de même, et plus en profondeur avec toutes les forces politiques, pour décrisper la tension, et créer un climat favorable aux assises nationales réclamées par toutes les forces.

Cela passe aussi, au-delà des questions économiques et sociales, par le respect et la préservation de l’Etat de droit !

L’ETAT DE DROIT ET VOTRE DEVOIR

Quand le 18 avril 2011, je me rendais aux juges, c’est parce que j’avais l’assurance que je jouirais d’un procès équitable, parce que j’avais foi en la justice de mon pays. L’Etat de droit, c’est un Etat dans lequel les citoyens sont jugés, condamnés ou libérés selon les lois de la République et les décisions de justice. Je me suis rendu parce que j’ai confiance à la justice, mais aussi, pour défendre mon honneur, contre ceux qui répandent des insanités à mon sujet. Le 1er juillet 2013, le Parquet Général et la chambre d’accusation ont ordonné ma mise en liberté sans caution et sans condition. Elle a montré que j’ai eu raison de lui faire foi.

Mais le Procureur Général n’a toujours pas daigné exécuter cette décision ? Agit-il de son propre chef ? Que fait-il alors de son serment ?

Monsieur le Président de la République, j’ai l’impression que la politique devient une entrave à l’expression de l’Etat de droit en ce qui me concerne. Mais la privation de liberté est un moment de méditation sur le présent et une fenêtre ouverte sur l’avenir et je remercie le Seigneur qui a voulu que je fasse cette expérience pour découvrir l’enfer carcéral, moi qui, député, siégeais dans la commission Droits de l’homme, Défense des Libertés, sans avoir jamais touché du doigt les réalités qui m’attristent ici. C’est pourquoi, avec mes codétenus, nous avons décidé de faire de notre enfer, un paradis, par l’édiction d’un règlement intérieur et l’humanisation des conditions de vie, sur le plan sanitaire entre autres.

Monsieur le Président de la République, je vous prie d’ouvrir votre cœur pour entendre le cri de détresse des prisonniers, qui demeurent malgré tout, des hommes, car c’est cela aussi l’Etat de droit.

Mon cas particulier n’est pas le sujet de cette lettre. Mais je fais ma propre expérience de l’Etat de droit et de la vie en prison, et j’ai parlé avec de nombreux prisonniers. Ce que j’ai appris et vu ici est révoltant. Monsieur le Président de la République, en tant que Premier Magistrat, je constate que vous avez comme un droit de vie et de mort sur tous nos compatriotes. Mais c’est Dieu qui vous a élevé à ce poste, afin, peut-être, que son nom soit glorifié ? Avez-vous le sentiment que le nom de Dieu est glorifié quand ses enfants sont brimés et opprimés en raison de leur conviction politique ?

Dans ma pénitence, je confesse mes péchés d’homme et recherche mes droits dans un miroir à double face, la bible et la constitution de notre pays devenus mes deux livres de chevet. Chacun de leurs versets ou article me redonne espoir. « L’Etat assure à tous l’égalité devant la loi, sans distinction…d’opinion politique… », martèle l’article 25 de notre constitution. Ce droit a-t-il été respecté en ce qui me concerne ?
Devant les tribunaux, les mensonges montés pour lever mon immunité et me jeter en prison se sont écroulés comme un château de cartes, et on a organisé l’exfiltration de ma prétendue victime qui serait un Américain. Retenu lui-même en prison et clamant n’avoir aucun conflit avec moi, on a organisé son évasion, peut-être pour sauver la face. Enfin ! Je n’en sais rien, c’est mon hypothèse.

Mais, qu’on me maintienne dans les liens de la servitude et sous l’aiguillon de la mort qui fait ravage ici, j’attends de connaître mon sort, comme un agneau qu’on mène à la boucherie. Et mon âme est remplie de joie, parce que la justice a fait son devoir. Quoi qu’il advienne, tant que je vivrai, il y a une liberté plus fondamentale que toute autre, celle de penser. Et la prison n’a pas d’emprise sur elle, elle ne s’éteint qu’avec son sujet.

Alors, plus rien ne me fait trembler.

J’ai entendu en mars 2012, un de vos ministres affirmer, à l’occasion d’une réunion publique sur la tension sociale, que «le Chef de l’Etat est comme un lion blessé ».

Plus récemment, vous avez menacé vous-même de « bondir ». Je n’ai pas envie de commenter ces propos. Un lion blessé, Il bondit, il griffe, il dévore, il broie, suce le sang et lape le cadavre, et les empreintes de ses griffes sont sur le corps, et les empreintes de ses crocs sont sur la dépouille.

Si le pouvoir dans un régime démocratique se transforme en un impitoyable lion qui bondit et sème la terreur, alors l’Etat devient une bête ensorcelée et je n’ose pas imaginer la suite.
Moi, sous la révolution, j’ai vu de mes propres yeux l’élève Acacha Parfait tomber devant moi à Gbégamey sous les coups d’une police brutale. Nous connaissons le combat des braves enfants de ce pays, femmes et hommes : Waounwa Thérèse, Baparapé, Togbadja Luc (Paix à son âme)…Ils ont payé un lourd tribut. La liberté est chère ; Elle nous a coûté cher. Tous les magistrats doivent prendre la mesure de cette vérité et la traduire dans leurs comportements quotidiens, du premier jusqu’au dernier magistrat. Certains en sont conscients.

Aux magistrats aux ordres, qu’ils sachent que même s’ « il est du devoir de tout homme de servir le prince, la conscience de chaque homme appartient à lui-même ».

« Dès que la politique pénètre dans les tribunaux, la justice en sort » prévoyait Guizot, ex ministre français de l’intérieur aux temps glorieux des combats du peuple cde France,
Que peut-on attendre du juge ? Réponse : Qu’il juge, qu’il juge vite, qu’il juge bien. Si après onze (11) ans passés à l’étranger (au Togo, au Ghana, au Mali, en France, en Arabie-Saoudite, aux Etats-Unis,) j’ai travaillé dur pour faire fleurir mes activités commerciales en tant que courtier des métaux précieux, je suis revenu dans mon pays, pour participer à sa construction en aidant les paysans à connaître et découvrir la lumière de l’école, mais aussi parce que j’ai eu foi à l’Etat de droit qui s’instaurait. Monsieur le Président de la République, au cours des deux (02) années qu’il vous reste à passer au sommet, je vous prie de ramener la balle à terre, refaire vos liens avec les opérateurs économiques, reconstruire la paix pour construire l’émergence.
Quant à moi, comme une brebis tondue, je remercie le Dieu Vivant qui me mesure le vent et exprime ma gratitude à l’endroit de ceux qui, bénéficiaires ou non de ma générosité, par la pensée, prennent part à ma détresse, les populations du Zou et de l’Atlantique, des gens humbles qui ont parcouru un chemin cahoteux pour m’apporter 1000 f, 2.000 dans mon lieu actuel où je séjourne depuis trente-cinq (35) mois, mes amis et sympathisants, ma famille, mes épouses et mes enfants qui continuent de croire en moi.

Le Seigneur portera leurs charges. Grâce à leur soutien, je me sens encore debout et j’entends comme l’aveugle Bartimée, la voix du Christ qui me chuchote : « Prends courage, lève-toi ». Alors j’ai pris courage, et je vois bien que je me relève. Mais à ceux qui, pour des raisons politiques, manipulent pour qu’on me maintienne illégalement en détention, afin de leur laisser libre le terrain, je prie que Dieu les libère des ténèbres de leur nuit. A vous Monsieur le Président de la République, votre devoir est d’être juste envers tous, et comme Premier Magistrat, faire triompher l’Etat de droit.

Pas pour moi seulement, mais pour tous les enfants du Bénin qui ont faim de justice et crient au secours !

Très respectueusement !

VODONOU DESIRE

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