Ce lundi 10 mars 2014, le Chef de l’Etat s’est rendu au domicile du président de l’Union fait la Nation, Bruno Amoussou, et de la présidente du groupe parlementaire ‘’Nation et développement’’, Rosine Soglo. Il a posé ainsi le premier pas vers la décrispation de la tension sociopolitique. Mais, pour y arriver, le gouvernement doit aller plus loin et plus vite.
Le dialogue politique tant réclamé par les différents partis politiques au Bénin est en train de prendre corps. Le Président Yayi Boni, à travers ses visites rendues à Bruno Amoussou et à Rosine Soglo hier, commence par démontrer sa disponibilité à apaiser les cœurs meurtris.
Pour beaucoup de Béninois, cet acte est salutaire à plus d’un titre dans la mesure où il pourrait permettre de décrisper la crise sociopolitique qui secoue le Bénin depuis plusieurs mois. L’Union fait la Nation et la Renaissance du Bénin sont des formations politiques capables d’y jouer leur partition. Mais, est-ce que cela suffit-il pour déjà toucher le bout du tunnel ? Certainement non.
Le Chef de l’Etat, après la rencontre avec ces deux personnalités dont l’influence n’est plus à démontrer dans l’arène politique béninoise, doit également engager le dialogue avec d’autres acteurs politiques. Peut-il exclure par exemple le président du Parti du renouveau démocratique (Prd), Me Adrien Houngbédji ? Pour avoir été le principal challenger du Président Yayi Boni (2ème à l’élection présidentielle de 2006 et de 2011), le leader des ‘’Tchoco-tchoco’’ demeure indéniablement un acteur important dans l’apaisement de la tension politique.
D’ailleurs, lors du dernier Conseil national du Prd, il a insisté sur l’ouverture du dialogue politique par le gouvernement. C’est dire que le Chef de l’Etat peut aussi compter sur cet opposant. En dehors de Me Adrien Houngbédji, il y a d’autres acteurs politiques, pas des moindres, à rencontrer par le Président de la République.
Le Groupe de Candide Azannaï et plusieurs autres députés de l’opposition ou de la mouvance critiquant l’action du gouvernement devraient aussi être associés au dialogue. Ils donnent de la voix pour sauver la démocratie. Mais, là où le peuple attend beaucoup plus le Président Yayi Boni, c’est sur le terrain de la fronde sociale. Gazés, molestés et réprimés le 27 décembre 2013, les travailleurs ont déclenché une grève illimitée.
L’école et toute l’administration publique sont paralysées. C’est dire qu’au-delà de la satisfaction des revendications des syndicalistes, il faut créer la bonne ambiance entre le gouvernement et les syndicats.