Depuis quelques jours, les députés sont astreints à la sensibilisation et la mobilisation sociales à l’appui de l’audit participatif pour la correction de la Lépi, la liste électorale permanente informatisée. Mais de nombreuses contraintes issues des lois votées au parlement plombent leurs activités.
Pour réussir la phase de l’audit participatif dans le processus de correction de lépi, les membres du Cos-Lépi ont décidé de mettre à contribution les députés. Ainsi, depuis la semaine dernière, les députés sont sur le terrain dans leur différente circonscription électorale afin de rencontrer les populations pour des échanges et sensibilisations.
Le mode opératoire consiste à regrouper les élus locaux et leur expliquer le déroulement de l’audit participatif. Ces élus locaux à leur tour devront répercuter toutes ces explications sur les populations à la base.
En effet, au titre des mesures palliatives, la création de villages et centres de vote sont en butte aux réalités sur le terrain. Pour esquiver ces difficultés, certains députés ont promis une correction avant les prochaines élections : utopie ou simple apaisement ? Seul problème, la plupart des lois incriminées sont intouchables avant les prochaines élections communales.
Premières difficultés
Si la mission première des députés est d’aider les membres du Cos-Lépi à sensibiliser et mobiliser les populations autour de la phase de l’audit participatif dans le processus de la correction de la liste électorale permanente informatisée Lépi, ces derniers sont amenés à faire les frais de leur sollicitude.
En effet, les députés sont confrontés à de sérieux problèmes liés à certaines lois qu’ils ont votées au parlement. Etant donné qu’il s’agit d’élections, les populations profitent du passage des députés pour évoquer leurs diverses préoccupations au sujet des dernières lois votées au parlement.
Il s’agit des villages et quartiers de villes créés par la loi 2013-05 du 15 février 2013 portant création organisation attribution et fonctionnement des unités administratives locales en République du Bénin, sans tenir compte des réalités du terrain.
Dans certaines communes, les populations ont voulu savoir la suite réservée aux villages litigieux créés pas les députés. Mieux, elles veulent savoir dans quelles communes les populations des agglomérations non érigées en villages ou quartiers de villes vont-elles être classées.
Dans ce même registre, certains centres de vote sont créés sans tenir compte des questions de distances. Les populations estiment donc que les nouvelles dispositions ne leur permettent pas d’accomplir aisément leur devoir civique par le passé. Mais les députés promettent de corriger le tir.
Simple apaisement
Les députés face à leurs mandants ont accepté apporter des solutions aux problèmes à eux posés. Mais c’est sans compter que les préoccupations des populations sont du domaine de la loi. Même si constitutionnellement ils sont compétents, ils ont une marge de manœuvre très limitée.
En effet, les députés ont des délais avant lesquels ils ne peuvent plus retoucher une loi votée et promulguée. Mieux, toutes les corrections souhaitées par les populations ne dépendent pas des députés. C’est le cas des villages situés entre deux communes frontalières ou deux arrondissements de la même commune.
D’ailleurs lors de l’étude de la loi sur les unités administratives, le président de l’Assemblée nationale a déclaré que pour départager les communes qui disputent une localité, seul le gouvernement pourra régler ces questions de limites territoriales.
Voilà donc qui est bien clair. Les députés, même avec leur bon vouloir ne pourront pas satisfaire les doléances des populations. Ce qui amène à penser que les prochaines élections annoncent des foyers de tensions dans plusieurs localités du pays.