Le ministre de l’Economie et des finances, Jonas Gbian profitant de l’an 2 du second quinquennat du Chef de l’Etat a présenté au peuple béninois l’état de l’économie nationale, les réformes en cours et les perspectives. C’était au cours de l’émission « Dossier en main » du vendredi 5 avril 2013 sur la télévision nationale.
L’année 2012 a été marquée au Bénin par deux réformes économiques majeures. Il s’agit du Coton et du Programme de vérification des importations (Pvi)
Sur l’émission « Dossier en main » vendredi dernier, l’argentier national a levé un coin de voile sur lesdites réformes. Evoquant la réforme au niveau de l’or blanc, le ministre Jonas Gbian a notifié aux téléspectateurs que malgré les dizaines de milliards de FCfa de subvention injectés par le gouvernement dans les campagnes cotonnières entre 2006 et 2011, la production n’a cessé de baisser. De 426 milles tonnes en 2006, souligne-t-il, la production est passée à 174 milles tonnes en 2011. Cet état de chose n’a pas laissé indifférent le gouvernement béninois qui a décidé de reprendre en main le secteur. Selon l’argentier national, cette décision aussitôt prise, a été suivie d’effets. La preuve de 174 milles tonnes de coton en 2011, la production est passée à 250 milles tonnes soit une progression de 45%. « Cette progression a produit des recettes largement en deçà des charges du coton » a fait savoir le ministre Jonas Gbian. Une situation qui a permis de fournir la matière première aux industries d’égrenage, de textile et d’huilerie dont certaines étaient sur le point de fermer leur porte. Dès lors, l’économie a été boostée et le taux de croissance est passé à 5,4% en 2012. A l’en croire, cette performance confirmée plusieurs fois par le Fonds monétaire international (Fmi), est le fruit de l’accord de partenariat signé entre l’Etat et certains Partenaires techniques et financiers (Ptf) dont la Banque ouest africaine de développement (Boad). En terme clair, aucun franc du budget national n’a été investi dans la dernière campagne. S’agissant des prévisions de l’année 2013, le premier trimestre a répondu à l’encadrement des dépenses et les prévisions de dépenses à titre du budget 2013 a souligné le ministre Gbian. « 5,4% reflète l’évolution de notre économie mais ne sont pas satisfaisant » a-t-il déclaré en réaffirmant la volonté du Chef de l’Etat d’aller à une croissance à deux chiffres.
Pvi : les réformes se poursuivent
Abordant la question du Pvi, l’argentier national a mis un point d’orgue sur les réformes après la suspension du contrat avec l’opérateur privé. Toutefois, il a rappelé le contexte dans lequel le programme a été conçu et les raisons qui ont sous-tendu sa suspension. « Le programme n’a pas comblé les attentes car les recettes douanières qui étaient de 278 milliards en 2010 sont passées à 261 milliards en 2011 année d’exécution du Pvi » a-t-il déploré. Or après la suspension du programme en 2011, les recettes sont passées à 322 milliards. Ce qui va l’amener à affirmer sans ambages que c’est pour la première fois que les recettes douanières ont dépassé 300 milliards de FCfa et que le nom Pvi n’avait aucun sens de l’objectif poursuivi comparativement aux autres ports du monde où le système est mis en œuvre. Sur le même sujet, les réformes se poursuivent a-t-il laissé entendre. Déclinant le contenu de l’actuelle réforme en cours, « la douane maintiendra sa place dans le programme et sera l’exploitant » a-t-il dévoilé. Nommé désormais Système intégré de gestion des opérations douanières et portuaires, le Pvi prend en compte les quatre points du programme défunt à savoir l’évaluation de la valeur en douane, le scanning, le transit des marchandises et la certification du poids. Dans le cas actuel des réformes dans ce domaine, une interconnexion sera faite entre les services douaniers et le Guichet unique, le scanning est en étude avec le Fond monétaire international, les deux autres volets se verrons confiés directement au Port et à la Douane. Par rapport à la prochaine campagne cotonnière, le ministre Jonas Gbian a rappelé que des dispositions sont déjà prises par le gouvernement afin qu’elle soit plus féconde que celle de 2012-2013. Se prononçant sur le partenariat public-privé, le ministre a salué les assises de la table ronde dont les conclusions sont mises en application. La crise énergétique qui frappe de plein fouet le Bénin n’a pas été occultée. Là-dessus, le ministre Gbian a notifié que le Bénin n’a pas de problème macroéconomique mais de la relance. En guise de conclusion, il a invité chaque citoyen à contribuer à la réalisation des réformes sus-évoquées en vue d’une prospérité équitablement partagée.