Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Matinal N° 4308 du 13/3/2014

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Gestion des entreprises parapubliques : Yayi Boni fait limoger le Dg Ocbn
Publié le vendredi 14 mars 2014   |  Le Matinal


Aké
© Autre presse par DR
Aké Natondé, ministre des travaux publics et des transports


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

(Aké Natondé utilisé pour une vengeance contre Talon)

Comme dans un film far west, le chef de l’Etat poursuit sa politique de deux poids, deux mesures. C’est de cette gouvernance d’iniquité au sommet de l’Etat béninois dont vient d’être victime Corneille Ahossi, Directeur général de l’Organisation commune Bénin-Niger (Ocbn). Yayi Boni l’a fait limoger par son ministre des Travaux publics et des transports.


C’est au Bénin sous la gouvernance Yayi que depuis la malheureuse date de 6 avril 2006, on constate qu’extraordinairement un ministre prend un acte administratif pour limoger un Dg nommé en Conseil des ministres. C’est-à-dire un haut cadre nommé par décret (acte présidentiel) se retrouve, du jour au lendemain, démis de ses fonctions par l’acte signé d’un ministre.
C’est ce qui s’est passé dans la matinée d’hier mercredi 12 mars 2014 où, sur instructions du chef de l’Etat, le ministre Natondé Aké a été sommé de prendre un acte de limogeage de l’actuel Dg/Ocbn, Corneille Ahossi.

Et effet, tôt hier matin, des cheminots se sont mis en colère et l’ont manifestée en barricadant les portes d’entrée de la Direction générale pour un sit-in de mécontentement. Aussi, ont-ils ceint leurs têtes et leurs bras de bandeaux rouges. Mais, ils ne sont pas allés au-delà des slogans hostiles que les travailleurs profèrent en de pareilles occasions à l’encontre de celui qu’ils considèrent comme la source de leur douleur. En l’espèce, M. Corneille Ahossi, le Dg/Ocbn. Mais les quelques agents de forces de sécurité publique dépêchés sur les lieux ont pu dissuader d’éventuels écarts de conduite des manifestants.

Ahossi, le bouc émissaire

Avec ce limogeage, à y voir de près, on ne se tromperait pas à croire que le Dg Corneille Ahossi n’est qu’un bouc émissaire que Yayi Boni a fait sauter pour marquer sa vengeance contre le député Claudine Afiavi Prudencio. Yayi Boni est furieux contre elle à cause de sa rencontre supposée avec l’homme d’affaires Patrice Talon.

Patrice Talon, l’ancien ami du président de la République que ce dernier a tôt fait de transformer en ennemi public n°- 1 depuis la nébuleuse affaire dite de tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat béninois.
En effet, le nouveau co-propriétaire de l’Ocbn aux côtés des deux Etats (Bénin et le Niger) se trouve être Samuel Ahoré Dossou, mari de l’honorable Claudine A. Prudencio. Mais comme Yayi Boni n’a pas dirigé que cette dernière ait eu à rencontrer l’homme d’affaires Patrice Talon, il a profité de la situation de mécontentement des travailleurs de l’Ocbn d’hier matin pour porter une estocade au mari de la députée en faisant débarquer, sans son avis préalable, le Dg/Ocbn.

Pendant que Yayi Boni se met dans la position de faire parler et gérer le Bénin avec ses sauts d’humeurs, c’est encore lui qui a embarqué le sieur Samuel A. Dossou dans l’hypothétique projet de la boucle ferroviaire qui traversera le Bénin, le Niger, le Burkina Faso jusqu’en Côte d’Ivoire. On sait déjà que c’est dans une vaste blague que le chef de l’Etat a embarqué son compatriote Samuel A. Dossou en ne lui faisant accorder que 20% du coût de réalisation de cette boucle ferroviaire pendant que les 80% restants sont gracieusement donnés à l’homme d’affaires français Vincent Bolloré.

Alors que pour le cas de l’Ocbn, M. Dossou a soumissionné et gagné un appel d’offres international en bonne et due forme a contrario de Bolloré devant qui Yayi Boni n’hésite pas à faire des salamalecks rabaissant ainsi la République du Bénin. (Nous reviendrons sur ce dossier). Tout ceci dénote d’une hérésie en matière économique où il est recommandé qu’un chef d’Etat protège les intérêts des opérateurs économiques de son pays. Mais chez Yayi Boni, ce sont les étrangers qui ont pignon sur rue et raflent de ce fait tous les intérêts économiques au détriment des nationaux. Un drame…

Deux poids, deux mesures !

S’il est une réalité aujourd’hui que Yayi Boni a fait limoger un cadre béninois, il est pour le moins curieux de chercher à savoir pourquoi le chef de l’Etat s’est montré particulièrement entreprenant sur le dossier Ocbn. Alors que dans le même temps, les Centrales syndicales en lutte légitime pour le respect et la jouissance des libertés publiques demandent que soient renvoyés à leurs pénates le Préfet Placide Azandé et le Commissaire central de Cotonou Pierre Agossadou pour avoir ordonné et exécuté la barbarie du 27 décembre 2013 devant la Bourse de travail.

Ce comportement du chef de l’Etat ne devrait en principe pas étonner quant on se réfère à sa soif de vengeance contre la députée Prudencio. Car, pour lui, tout Béninois qui rencontrerait ou se ferait recevoir par l’homme d’affaires Patrice Talon doit être déclaré persona non grata. Et donc, il faut qu’il sévisse sans ménagement et sans discernement. Décidément, quand la vengeance nous aveugle, la raison déserte le forum et tout finit en dérive.

Emérico Adjovi

 Commentaires