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Le Matinal N° 4308 du 13/3/2014

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Gestion du pouvoir sous la Refondation : les couacs qui ont plombé la gouvernance de Yayi
Publié le vendredi 14 mars 2014   |  Le Matinal


Conseil
© Autre presse par Presidence
Conseil de l`entente: réunion des chefs d`Etat et de gouvernement à Niamey.
Mardi 17 Décembre 2013, à Niamey (Niger). Tenue de la 2 ème session ordinaire de Conférence au sommet des Chefs d`Etat et de Gouvernement du Conseil de l`Entente. Photo : Le president Boni Yayi.


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La crise sociopolitique actuelle, marquée par la grève lancée par les leaders syndicaux, est la situation de trop dont n’avait pas besoin le gouvernement. Elle donne raison aux détracteurs du régime, qui l’accusent de souvent préférer la tension à l’apaisement.


Le gouvernement a trouvé le subterfuge d’abroger l’arrêté préfectoral qui a interdit la fameuse marche des syndicalistes le 27 décembre 2013. Mais, il reste toujours à la classe politique de réagir et de faire par elle-même la preuve de ce que le droit de « marcher pacifiquement » existe toujours en République du Bénin.

Surtout après la sortie mémorable du Chef de l’Etat en face des jeunes, pendant laquelle il a dénié à quiconque le droit d’empêcher les marches. « Laissez-les marcher », a déclaré Yayi Boni. On constaterait avec beaucoup d’amertume par ailleurs, qu’avec l’avènement depuis 2006 de Yayi Boni, les espoirs étaient grands. Des espoirs finalement déçus quant à la consolidation de l’Etat de droit, et à la défense des acquis de la Conférence nationale.

On l’a vu et désormais on en est convaincu, Yayi Boni n’est pas disposé au dialogue. Il a montré ses penchants pour des crises sans solution. Comme le dirait un observateur politique, c’est un volontariste. Un homme politique doté d’un caractère, qui fonce souvent droit, avant chemin faisant de rebrousser, et de se rétracter face à des erreurs de jugement. Et c’est là que le bât blesse. Car, vingt-quatre ans après la Conférence nationale, les enjeux qui s’imposent exigeraient un homme d’Etat d’un type nouveau. Plutôt respectueux des lois, et surtout garant des acquis de la Conférence nationale. Malheureusement, de plus en plus confronté à l’usure du pouvoir, le Chef de l’Etat a montré faiblesses et limites. Et de plus en plus, le gouvernement s’enlise. Et les affaires et scandales s’allongent.

L’affaire d’Etat

La fin du premier quinquennat a été mise à mal par l’affaire Icc-services. On se rappelle que dans son discours de candidature au Stade de l’Amitié, le Chef de l’Etat a juré de rembourser les épargnants spoliés. Depuis la procédure s’est elle-même enlisée, et on n’est pas loin de penser que les promesses électorales ne valent pas grand-chose. On en est là quand l’ « Affaire d’Etat », celle qui marquera les deux quinquennats apparut.

L’homme du Pvi, le bras financier du président, celui qui détient les rênes du coton béninois, devient l’ennemi public numéro 1. On a ainsi vécu, tout au long de 2013, l’une des batailles juridico-politiques les plus épiques de l’histoire du Bénin de l’ère de la démocratie. Dès cet instant, avec une patience sans faille, le Chef de l’Etat et son entourage s’emploieront à gommer toute trace de Patrice Talon. Que d’énergie perdue, et la montagne accoucha finalement d’une souris.

L’intrépide juge de 6ème cabinet du Tpi de Cotonou, Angelo Houssou en a décidé autrement. Cependant, l’affaire du 2ème quinquennat n’est que la partie visible de l’iceberg, l’arbre qui cache la forêt. Puisque avec la « tentative de la révision de la Constitution », le Chef de l’Etat a réussi à retourner la majorité des Béninois, du Nord au Sud, contre son projet. On le sait, le pouvoir corrompt, et corrompt absolument. C’est aussi un élixir, dont il est difficile de se séparer, une fois qu’on y prend goût. Tout le monde n’est pas Nelson Mandela.

Le coup du destin

Une fois ce pas franchi, on a quitté la bataille juridico-politique, pour rentrer dans un imbroglio. La tentative de révision de la Constitution a réveillé des passions, des soupçons et de solides instincts de rejets, à la fois de la société civile et de la classe politique. Le président de la République a compris qu’il fallait rebrousser chemin.

Mais, le pire restait à venir. Un malheur ne venant jamais seul, le coup du destin va frapper le Régime de la refondation et l’Emergence. Pascal Koupaki, l’homme qui par son élégance, et sa bonne tenue, a tiré ce régime vers le haut pendant sept années, va quitter le navire. On peut d’ailleurs, dire sans risque de se tromper, affirmer que les difficultés qui acculent le gouvernement depuis, sont en partie liées à son départ.

La preuve, il aurait pu être une caution morale, et éviter la perte du financement du 2ème compact du Millenium challenge account. Ces faits mis bout à bout et la liste est longue, indiquent le penchant, ou l’inclinaison de l’actuel locataire de la Marina à une gestion solitaire du pouvoir. Mais ces détracteurs auraient tort en lui tenant autrement rigueur. Il ne pouvait pas combler les attentes, étant « un intrus dans la maison ».

Wilfrid Noubadan

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