Ce jeudi 06 mars 2014, le chant d’oiseau de Cotonou a servi de cadre pour le lancement officiel de l’annuaire des femmes scientifiques. Organisée par l’Association des Femmes pour l’Éducation, la Formation et la Recherche Scientifique (Afefres), ce lancement parrainé par le ministre d’Etat chargé de l’enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique François Adébayo Abiola, s’est déroulée en présence du représentant de l’ambassadrice de France, d’un parterre de hautes personnalités, d’anciens présidents des institutions de la République, des directeurs de divers rangs, des femmes cadres du monde scientifiques, des invités venus soutenir l’initiative. « Promouvoir la mise en place d’un réseau de solidarité entre femmes ; contribuer à accroître les chances de réussite des filles ; contribuer à l’épanouissement de la société à son évolution intellectuelle et scientifique ; travailler pour la promotion des filles et des femmes en général et des universités en particulier ; encourager les initiatives de promotion des Enseignantes-Chercheuses et sensibiliser l’opinion publique à l’importance de former des femmes scientifiques. » Tels sont les grands objectifs qui ont motivé la production de cet annuaire de l’Afrefres, a laissé entendre sa présidente, Sylvie Adoté Hounzangbé. Cette sortie intellectualiste féministe est accompagnée d’un annuaire dans lequel sont enregistrées les femmes universitaires et chercheures de notre société et celles qui aspirent aussi à être élevées au rang supérieur. Une conférence-débat introductive de la cérémonie assurée par le Docteur David Houinsa, a rendu possible la clarification des différents concepts liés au genre. Il définit le sexe et le genre en ces termes : « le sexe est la différence biologique entre hommes et femmes. Cette différence biologique est universelle, évidente, fixe et inchangeable. Par contre le genre est une différence entre filles et garçons ou entre hommes et femmes établie par nos perceptions que nous donnons à la vie. Il est influencé par la race, l’ethnie, la classe, l’âge, la religion, l’économie, l’éducation et le contexte dans lequel nous vivons. Le genre est dynamique… L’égalité du point de vue genre se réfère au principe d’égalité des droits et des statuts dans le respect de ces droits… L’équité se réfère aux conditions d’application des principes d’égalité…» Au cours de cette même conférence il a été montré que les statistiques des femmes scientifiques dans le corps enseignant au niveau de l’enseignement supérieur ne dépassent pas 10%. Il l’est encore moins dans les centres de recherche. Dans certaines facultés elles se font totalement rares voire absentes. En outre, cette séance est une aubaine pour le Professeur Béatrice Ahyi Aguessy, première femme agrégée au Bénin, de rappeler les conditions difficiles dans lesquelles elle a accédé à la connaissance. A l’occasion, elle a lancé un appel aux jeunes filles et femmes qu’elles doivent se battre pour s’imposer dans une société où l’émancipation de la femme se fait à pas très feutrés. Invité à délivrer son allocution, le Pr François Abiola a vivement encouragé et soutenu la mission de l’Afrefres. « Mon soutien sera total et sans réserve, tant nous sommes profondément attachés à toutes initiatives visant la valorisation de la femme », a-t-il déclaré avant de procéder au lancement officiel de cet annuaire des femmes scientifiques. Une cérémonie pointée de virgules culturelles ayant émerveillé le public.
