(Lire l’arrêté préfectoral qui interdit le lotissement d’Atchoukpa jusqu’à nouvel ordre)
Une psychose générale gagne depuis environ deux (02) ans les populations de l’arrondissement d’Atchoukpa dans la Commune d’Avrankou.
La base militaire du roi d’Abomey Béhanzin (« les durs combats d’Atchoukpa ») dans le village Vodénou, où a eu lieu la guerre de résistance du roi Béhanzin contre le colon tend vers la liquidation. Si rien n’est fait par les autorités en charge de la préservation du patrimoine culturel, cette relique de l’histoire nationale coloniale pourrait disparaître.
L’histoire du site « les durs combats d’Atchoukpa » s’efface du Bénin. Un tour dans la Commune d’Avrankou, il est impossible de reconnaître aujourd’hui cet emplacement qui faisait la fierté nationale quand on sait que c’est un patrimoine qui témoigne du passé de l’histoire.
Non seulement des populations y sont recasées, mais le site a été morcelé par le Comité de lotissement de la Commune. Mécontente et pour arrêter la saignée, une frange de la population s’était constituée en 2012, en un Comité de suivi dudit site. Elle ne cesse d’appeler au secours, les ministres de la Culture et de la Décentralisation pour qu’ils arrêtent ce sacrilège.
A cet effet, une réunion entre le Comité de suivi et les membres du Comité de lotissement organisée en mars 2013 n’a pas permis d’aplanir les divergences. Selon Rodrigue Avocèfohoun, président du Comité de suivi, en dehors du combat de la préservation de la base militaire de Béhanzin, plusieurs autres revendications opposent les parties en conflit.
Il s’agit entre autres, de la réclamation des emplacements réservés pour la construction du site « Awando », la construction de la maison des jeunes, du musée et d’une église préalablement définie dans le premier plan de lotissement.
D’où le blocage du lotissement par les populations le 12 novembre 2012. Dans cette lutte acharnée entre populations représentées par le comité de suivi du site et autorités communales d’Avrankou, le différend est loin de trouver un dénouement heureux.
C’est ainsi que dans une correspondance adressée au maire de la Commune d’Avrankou, le ministre de la Décentralisation au moment de la saisine des populations, a décidé de l’arrêt immédiat des travaux de lotissement dans les huit (08) villages de l’arrondissement d’Atchoukpa. Ceci, dans le souci de régler progressivement le contentieux.
Mais les passions ont tôt fait de se déchaîner. Un arrêté du préfet Moukaram Badarou datant du 07 novembre 2013, va alors exiger la suspension des travaux dudit lotissement jusqu’à nouvel ordre.
L’autorité préfectorale bafouée…
Malgré l’interdiction du préfet, le conflit entre populations et les autorités de la mairie persiste. La décision préfectorale a été bafouée par les autorités communales. En effet, après la signature de cet arrêté, les populations ont été surprises de voir les géomètres continuer d’opérer sur ledit site sur instruction de l’autorité communale.
Selon le président du collectif des sinistrés de l’arrondissement d’Atchoukpa Robert Houévossavi, les populations ne savent plus à quel Saint se vouer. Il dit ne pas comprendre que malgré l’interdiction du ministre de la Décentralisation et de l’autorité préfectorale, que l’on veuille coûte que coûte continuer le recasement.
« Comment comprendre que les géomètres veuillent continuer le morcèlement de ce domaine malgré divers rappels à l’ordre », a-t-il martelé. Du côté de la mairie, ce n’est pas la même version des faits. Ce n’est pas le site qui est en réalité visé, a-t-on appris.
Selon le premier adjoint au maire d’Avrankou Hubert Hounhozoukou, il est prévu dans le plan de lotissement et de recasement deux hectares pour la valorisation dudit site. Il poursuit en disant que la mairie ne reconnaît pas le comité de suivi en question.
