Le Programme de certification des valeurs (Pcv) en douane est en passe d’être mis en œuvre par le gouvernement. Le Conseil extraordinaire des ministres du jeudi 13 mars dernier s’est d’ailleurs penché avec insistance sur ce projet. Cette stratégie vise le renforcement de l’administration douanière à travers ses fonctions essentielles que sont la maîtrise de la valeur en douane et le contrôle avant dédouanement des marchandises. Cette réforme comprend deux volets prioritaires>
Il s’agit de la mise en place du Programme de certification des valeurs pour une période de trois ans renouvelable et d’un programme d’acquisition, d’installation et d’exploitation de scanners au profit de la direction générale des douanes et droits indirects.
Dans cette perspective, le gouvernement entend procéder d’une part à une demande de propositions pour le recrutement d’un prestataire de services en vue de la mise en œuvre du Programme de certification des valeurs en douane, et d’autre part, à un appel d’offres pour le recrutement d’un partenaire en vue de la création d’une société d’économie mixte pour la fourniture, l’installation et l’exploitation d’un scanner mobile au port de Cotonou et d’un scanner à bagages à l’aéroport de la même ville.
Cette réforme, faut-il le souligner, n’est pas mauvaise en soi. Seulement, un hic se note dans la conduite de sa mise en œuvre. Comment peut-on expliquer le fait que le gouvernement d’un côté fasse le choix d’une demande de propositions pour le recrutement d’un prestataire dont la fonction sera de piloter ledit programme et de l’autre emprunte la voie de l’appel d’offres pour la désignation du partenaire devant fournir les équipements adéquats ? Le constat qui saute à l’œil, c’est que le prestataire qui aura à charge le gros œuvre sera désigné par un système de gré à gré alors que celui qui s’occupera de la partie la moins infime sera recruté par appel d’offres. Cette politique inégalitaire déjà mise en branle au plus haut niveau porte entorse à la règle de la transparence censée régir le domaine des marchés publics.
Par le passé, sous le régime de Nicéphore Soglo, la Cotecna avait été sélectionnée par appel d’offres. Idem pour Bivac au temps de la présidence de Mathieu Kérékou. Benin Control aussi n’a pas échappé à cette règle. Pourquoi cette fois-ci on assiste à un tel recul ? Au moment où les Américains rechignent à accorder le 2ème compact du Mca au Bénin du fait de la faiblesse de la lutte contre la corruption, le gouvernement fait l’option du gré à gré, un mode de passation des marchés publics qui a suffisamment montré ses limites sous nos cieux. Au nom de l’intérêt général, nos gouvernants sont expressément invités à revoir leur copie.