Joseph Amavi Anani est le Maire de la Commune d’Athiémé. Il est à son 1er mandat électif. A travers un entretien qu’il a accepté accorder à votre quotidien, il explique ici les portées du projet de bitumage de la route Zounhouè-Athiémé et la réalisation d’un pont devant relier cette même Commune au quartier Agomé-Glozou. Dans ses propos, il a exprimé sa joie envers le gouvernement pour la réponse au cri de détresse des populations et invité les filles et fils d’Athiémé à se joindre à lui pour le succès de ces deux projets de développement. Lisez.
e Matinal : Monsieur le Maire, pouvez-vous confirmer que la doléance de la Commune d’Athiémé concernant la réalisation d’un pont sur le fleuve Mono reliant cette localité à Agomé-Glozou sera bientôt une réalité et accélérait l’atteinte de votre vision ?
Le maire : Merci monsieur le journaliste pour cette opportunité que vous m’offrez en ce moment à travers ce premier entretien sur un sujet qui a toujours constitué pour ma population, une préoccupation majeure. De mon point de vue, la construction effective de ce pont, couplé avec le bitumage du tronçon carrefour Zounhouè-Athiémé, constituera un facteur d’accélération de désenclavement de l’ensemble des cinq arrondissements de ma Commune. En effet, la Commune d’Athiémé est située à environ huit (8) kilomètres de la ville de Lokossa et à 104 kilomètres de la ville de Cotonou. Athiémé ou « cité des bois blancs » était, au départ, un centre, un centre commercial et touristique, le troisième centre urbain et commercial de notre pays. Deux fléaux importants ont marqué l’histoire d’Athiémé. En 1947, une crue exceptionnelle du fleuve Mono suivie d’une première inondation inédite a emporté les rails qui reliaient Athiémé à Ouidah et Cotonou>
De plus, après l’indépendance de 1960, d’autres inondations ont causé d’importants dégâts sur le terrain entraînant un dépeuplement progressif de la localité puis le transfert du chef-lieu du département du Mono de la ville d’Athiémé à Lokossa. Je confirme qu’à de nombreuses occasions, les délégations des différents corps constitués d’Athiémé ont été reçues en audience par le Chef de l’Etat. A chacune des rencontres, nous avons toujours insisté sur les efforts que nous espérons du gouvernement pour régler cet épineux problème. Sensible aux souffrances endurées par ma population, le gouvernement a activement recherché le financement pour la construction de cet ouvrage et Dieu merci, aujourd’hui le financement est assuré au niveau de la Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique (Badea) pour un montant de 5,2 milliards de francs Cfa. Un complément est inscrit au budget national. Notons que les mardi 18 et mercredi 19 Juin 2013, a eu lieu une mission de visite de site suivie d’une séance de restitution de la revue technique et du dossier d’appel d’offres pour les travaux de construction d’un pont de franchissement du fleuve Mono sur la route en terre à Athiémé au Bénin et Agomè-Glozou au Togo, laquelle mission a connu la participation d’une délégation des institutions impliquées dans le dossier. Au cours de cette visite de site, le consultant a indiqué les voies d’accès au pont ainsi que leurs longueurs, les points d’implantation des culées, la hauteur des plus hautes eaux et la hauteur du pont par rapport à la hauteur de certains arbres sur le terrain. Autre bonne nouvelle est qu’un dossier d’appel international est lancé depuis le 31 janvier 2013 et s’était étendu jusqu’au 4 mars 2014. Comprenez aussi que le 27 Janvier dernier, j’ai conduit sur le terrain une délégation mixte des directions des Tp du Togo et du Bénin pour une nouvelle visite avec le consultant et les premiers soumissionnaires.
Les travaux dureront combien de temps et quelle sera la contribution de votre Conseil communal ?
Pour la durée des travaux, je laisse la primauté au Chef de l’Etat pour apporter les précisions nécessaires et donner les instructions subséquentes à l’occasion de la pause de la première pierre du nouveau pont sur le fleuve. La contribution du Conseil communal c’est d’abord de fournir les renseignements qu’il faut, de suivre les cabinets en les orientant sur les différents axes routiers en ce qui concerne l’étude des voies d’accès. Au niveau du Conseil communal, nous avons une vision pour notre ville : « Athiémé est, en 2020 : une Commune bien gérée, à économie prospère, basée sur la production agro-alimentaire grâce à la maîtrise de l’eau et à ses marchés biens animés ; fière de son passé et de sa diversité culturelle, où ses fils et filles épanouis et unis vivent dans la paix et la concorde ». Même si le pont n’est pas réalisé uniquement pour la population de la Commune d’Athiémé, il faut reconnaître que c’est sur notre territoire qu’il sera construit. Par ailleurs, nous avons un projet d’aménagement et d’assainissement de la zone Zounhouè, Agbobada, Sazuè, Atchohontoé.
Un message pour conclure
Ce défi que nous sommes déterminés à relever au niveau du Conseil communal exige de tous les élus locaux et de la population une forte implication dans le processus et un suivi permanent des cabinets de géomètres que nous avons recrutés à cet effet. De plus, les urbanistes à déployer sur les différents sites doivent apporter leur touche aux différents travaux sur la base de notre vision. J’avais indiqué que le 27 Janvier 2014, les premiers soumissionnaires sont venus sur le terrain pour pourvoir réaliser de visu l’état des lieux et en tenir compte pour ajuster éventuellement leurs offres techniques. Notre souci majeur est d’éviter que depuis Cotonou, sans effectuer des visites subséquentes sur les sites, les cabinets retenus ne nous encombrent avec des documents qui ne prennent pas en compte nos réalités sur le terrain. Au nom du Conseil communal, je remercie très sincèrement le gouvernement pour toutes les démarches en cours dont l’objectif louable poursuivi est de sortir Athiémé de son état d’enclavement actuel. Toute la population de ma Commune est très reconnaissante pour cette action hautement patriotique du Président de la République et lui exprime par ma voix ses sentiments de profonde gratitude et de haute considération. Je voudrais exhorter mes frères et sœurs, fils et filles d’Athiémé, et particulièrement les cadres, jeunes de toutes catégories socioprofessionnelles, sages, notables de toutes les communes, résidant au Bénin ou à l’Etranger, à nous unir autour de la réalisation du pont sur le Mono, des embarcadères et débarcadères et de toutes nouvelles infrastructures modernes pour désenclaver notre Commune et restaurer l’image historique de notre cette glorieuse cité. Je voudrais également exhorter mes frères et sœurs à accompagner le Conseil communal pour que, main dans la main, le combat pour la recherche et la mobilisation de ressources continue d’être notre priorité ; car, avec la construction de ce pont sur le fleuve Mono, nous devons retrousser les manches pour attirer les opérateurs économiques nationaux et étrangers et les encourager à investir dans la construction à Athiémé d’usines de production d’intrants agricoles et de transformation de matières premières. Je voudrais enfin exhorter tout le monde à traduire notre vision en réalité pour que désormais, depuis Athiémé, nous ayons les moyens nécessaires pour exporter vers les pays de l’espace Cedeao des intrants et produits confectionnés à Athiémé avec la marque ‘’made in Benin’’. Si nous avons la volonté de demeurer unis pour bâtir une Commune nouvelle, moderne en nous inspirant du légendaire esprit de solidarité et de partage de nos aïeux, dans la diversité de nos opinions légitimes, nous pourrons gagner les paris inscrits dans notre plan de développement, dans notre programme d’hygiène et d’assainissement et dans notre schéma directeur d’aménagement de la Commune.
Propos recueillis par Gaétan Nato
(Br/Mono-Couffo)
