Le Bénin franchit un pas supplémentaire dans la marche vers le numérique. Depuis hier lundi 17 mars à Agoué et ce jusqu’au 22 mars prochain, plusieurs acteurs mobilisés autour de la Commission nationale de migration de l’analogique vers le numérique (CNMAN), des experts et cadres du ministère en charge de la Communication, travaillent à la mise en place des instruments juridiques devant encadrer cette mutation.
Par Josué F. MEHOUENOU
Pendant six jours à Agoué, membres de la Commission nationale de migration de l’analogique au numérique (CNMAN), cadres, experts et autres personnalités impliqués dans le processus sont réunis pour étudier et valider les textes réglementaires de cette mutation attendue d’ici juin 2015.
Un tel exercice met déjà le Bénin sur la liste des pays qui pressent les pas pour être à jour à l’heure de la révolution numérique. L’occasion sera ainsi donnée à chacun des participants à ce séminaire, de faire d’enrichissantes propositions et contributions, a souhaité le secrétaire permanent de CNMAN, Christian de Souza à l’ouverture des travaux. Moins de six mois après l’installation de ladite commission, il estime que le rendez-vous d’Agoué « contribuera à apaiser les inquiétudes des uns et des autres » sur la supposée inertie de la structure dont il a la charge.
Vers une législation relative au numérique
«Prendre le virage du débat juridique et l’analyser à fond». C’est aussi là, l’autre vœu du secrétaire permanent de CNMAN qui, pour ce faire, peut compter sur l’appui de l’Autorité transitoire de régulation des Postes et Télécommunications (ATRPT). Au nom de cette institution, Pierrette Amoussou rassure de la détermination de ses membres à jouer efficacement le rôle qui lui est dévolu.
Cela, soutient-elle, a déjà commencé par les démarches menées dans le cadre de la mise en place du cadre réglementaire pour la migration du Bénin de l’analogique vers le numérique. Pour elle, le Bénin commence déjà par réduire l’écart qui le sépare des autres pays.
Néanmoins, suggère le ministre de la Communication, des Technologies de l’Information et de la Communication (MCTIC), Komi Koutché, le Bénin doit aussi apprendre de l’expérience des autres pays qui ont pris de l’avance sur lui.
Procédant à l’ouverture des travaux du séminaire, il a souhaité une forte implication des experts étrangers présents. Selon lui, «la sécurité d’un processus dépend de la sécurité juridique qui l’encadre».
Avant de passer à l’étude de l’avant-projet de loi portant principes fondamentaux de la radiodiffusion numérique terrestre en République du Bénin et à l’élaboration des grandes lignes des décrets et arrêtés d’application de la loi sur le passage au numérique, les participants à la rencontre d’Agoué suivront trois communications.
La première porte sur les «enjeux et défis du projet de loi de passage au numérique». Elle a été présentée par Emmanuel Adjovi, chef du département Société de l’information au niveau de l’Organisation intergouvernementale de la Francophonie (OIF).
A travers son exposé, il a fait savoir que le Bénin, comme beaucoup de pays n’ayant pas été au rendez-vous de la révolution industrielle, doit bien se positionner à l’ère du numérique. Un positionnement qui impose aussi bien à l’Etat, les consommateurs et les annonceurs, des contraintes et des exigences.
Selon lui, les modifications de date que souhaitent certains afin de disposer d’assez de temps pour être en phase avec l’ère du numérique, ne sont pas réalisables car ces échéances, a-t-il dit, résultent d’accords internationaux et donc ne sauraient être changées.
La «problématique du contenu à l’ère du numérique» et «la loi de passage au numérique : cas du Cameroun», sont les deux autres communications prévues dans le cadre des travaux de ce séminaire dont les travaux prennent fin le 22 mars prochain.