Contrairement à ce qu’il a l’habitude de chanter, le maire Mathias Gbèdan de la commune de Sèmè-Kpodji n’est plus dans la joie. Il a de sérieux soucis. Il a peur que son fauteuil lui échappe. Et pour qu’il n’en soit pas ainsi, il fait feu de tout bois.
On s’en souvient comme si c’était hier. Avec une joie indescriptible doublée d’allégresse, le maire Mathias Gbèdan de la Commune de Sèmè-Kpodji avait salué l’avènement de la loi votée par les députés pour prolonger le mandat des élus locaux et communaux. Dans la foulée de cet acte illégal validé par la précédente Cour Constitutionnelle, il créa le regroupement des maires Fcbe de l’Ouémé et du Plateau.
Et depuis, plus rien ne semble arrêter ce maire dans sa volonté de s’accrocher à son pouvoir. Le récent acte qu’il a posé et qui continue de défrayer la chronique est relatif à la tentative de blocage des opérations d’actualisation et de correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi).
Au cours du week-end écoulé, l’audit participatif, qui est une étape importante de la correction de la Lépi, a été sérieusement perturbé par le maire de Sèmè-Kpodji. Il a fallu l’intervention des responsables au plus haut niveau du Conseil d’orientation et de supervision du processus de correction de la Lépi pour que cet audit participatif démarre. Pour ceux qui s’en souviennent encore, ce n’est pas le seul acte dangereux posé par le maire de Sèmè-Kpodji.
Au cours de l’année dernière, des militants proches de lui avaient organisé une marche sur le siège du Cos-Lépi pour s’insurger contre la manière dont il a été procédé à la désignation des agents devant conduire les opérations de base de la correction de la Lépi au niveau décentralisé.
La motion dont étaient porteurs les marcheurs, soutenus par le maire Mathias Gbèdan, avait à l’époque été transmise main à main au Président du Cos-Lépi Sacca Lafia. De retour à Sèmè-Kpodji, c’est de façon triomphale que le maire Mathias Gbèdan a reçu ses marcheurs. On croyait que les garanties qui avaient été données par le Président du Cos-Lépi au maire Gbèdan allaient suffire pour tempérer ses ardeurs.
Mais c’était peine perdue. Le maire Mathias Gbèdan, qui a aujourd’hui peur de la tournure que prennent les événements dans sa localité, a alors choisi l’option du désordre. Ce comportement affiché par le maire de Sèmè-Kpodji n’a pas manqué de susciter des commentaires. Pour beaucoup d’observateurs, il faut absolument que l’acte que le maire a posé soit puni pour ne pas faire école dans d’autres contrées du Bénin. « La loi ayant prévu les sanctions à appliquer à ces genres de déviances, aucune complaisance ne doit être observée », pensent ces observateurs.