Le ministre des Affaires étrangères était hier l’invité de l’émission ‘’Dossiers en mains’’ de la télévision nationale. Au cœur des débats, le bilan des deux ans du second quinquennat de Boni Yayi. A l’occasion, Bako-Arifari a présenté un bilan élogieux de la diplomatie béninoise.
« La diplomatie n’a été autant au service du développement que sous YAYI BONI ». C’est par ces propos que le Ministre des Affaires étrangères, Bako-Arifari a conclu son entretien télévisé avec la télévision nationale hier. Et il en a donné la preuve à travers les divers sujets débattus pendant les 60 minutes que l’émission a durée. Au nombre de ceux-ci, figurent en bonne place, la crise malienne, les retombées pour le Bénin de la présidence de l’Union africaine, la brouille entre le Bénin et l’Ambassade de la France puis les nouvelles réformes pour une reconsidération plus accrue de la fonction de diplomate.
La brouille entre l’Ambassade de France et le Bénin
Même si le ministre des Affaires étrangères considère les informations données sur le site informatif des ressortissants français comme un fait banal, il condamne la médiatisation à outrance qui l’a accompagné. « Qui est derrière cette médiatisation tapageuse » ? S’est interrogé Bako-Arifari avant de mentionner qu’en temps normal, les deux Etats devraient, au préalable, se concerter et analyser les tenants et les aboutissants d’une information avant toute médiatisation. Et pour ça, il rassure que bientôt, sur la demande du gouvernement béninois, un autre ambassadeur va débarquer à Cotonou pour remplacer Jean-Paul Monchau.
La crise malienne et l’apport du Bénin
Sans attribuer au Bénin la paternité de la grande mobilisation observée autour du Mali pour combattre les organisations terroristes qui ont pris en otage le Nord du pays, Bako-Arifari estime que la détermination du Chef de l’Etat béninois en a été pour beaucoup. Pour lui, en effet, les différents appels lancés à la communauté internationale et l’offensive diplomatique menée par le Président Boni Yayi ont permis d’obtenir une prompte réaction des Nations-Unies. « Grâce à la détermination du Chef de l’Etat, même les pays les plus septiques ont fini par rejoindre la position du Bénin, celle de combattre les groupes terroristes sans adopter une position attentiste », a déclaré le Ministre des Affaires étrangères. Et pour ce qui concerne les critiques sur la faiblesse des pays africains relative à la gestion de cette crise, Bako-Arifari a condamné la stigmatisation des Etats concernés. « C’est trop facile de stigmatiser les Etats africains par rapport à cette crise », a-t-il fait observer avant d’avouer que les armées africaines ne sont pas habituées à la gestion de ces genres de situations. Pour lui, la crise malienne relève d’une expérience plutôt bénéfique pour la préparation des armées africaines.
Quelques retombées pour le Bénin de la présidence de l’Union africaine
Le ministre des Affaires étrangères refuse d’admettre que le Bénin n’a effectué que des voyages sans retombées positives à la tête de l’Union africaine. Pour lui, d’ailleurs, le fait que pour une première fois, le Bénin ait pu accéder à ce poste est, en soi-même, une consécration. Car, cela lui a permis de vendre son image sur le plan international et d’avoir accès à des échanges fructueux auprès des grands décideurs du monde. Comme exemple, Bako-Arifari a cité la participation du Bénin à la 5ème Conférence internationale Chine-Afrique. Ce qui a permis au Chef de l’Etat de négocier et d’obtenir le financement de la construction de la Route Akassato-Bohicon. Mieux, selon le ministre Bako-Arifari, la visite de Boni Yayi au Brésil lui a permis d’obtenir le financement de la construction de la route Kétou-Savè.
Quelques réformes pour mieux faire
« La diaspora béninoise a un problème de crise de confiance avec les Béninois vivants au pays », a estimé le ministre des Affaires étrangères. Et c’est justement pour éviter cette situation que le ministère envisage créer une maison de la diaspora par laquelle il entend informer suffisamment les 4.000.000 environs de Béninois vivant à l’extérieur sur toutes les questions possibles. Pour ce qui concerne la redynamisation des relations entre le Bénin et les pays africains, Bako-Arifari annonce la création au ministère des Affaires étrangères, d’une Direction Afrique qui se chargera de régler au mieux, les problèmes qui naîtront entre le Bénin et ses voisins. Car, selon ses dires, « tout problème frontalier avec ces pays peut avoir de graves répercutions sur le Bénin ». Toujours, selon les propos du ministre, une Direction spéciale basée sur une vision claire a été créée pour rendre dynamiques, les relations entre le Bénin et les pays arabes. Dans ce lot de réformes, Bako-Arifari dit être également préoccupé par l’amélioration des conditions de vie et de travail des diplomates béninois. Et c’est justement pour ça qu’il a annoncé la signature dans les prochains jours, du Décret 149 qui vise à donner plus de valeur à la fonction du diplomate.